Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

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Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс

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cause?

      – M. Phunky, répliqua l'avoué.

      – Phunky? Phunky? Je n'ai jamais entendu ce nom-là. C'est donc un jeune homme?

      – Oui, c'est un très-jeune homme. Il n'y a que quelques semaines qu'il a plaidé sa première cause, il n'y a pas encore huit ans qu'il est au barreau.

      – Oh! c'est ce que je pensais, reprit maître Snubbin, avec cet accent de commisération que l'on emploie dans le monde pour parler d'un pauvre petit enfant sans appui. – M. Mallard, envoyez chez monsieur… monsieur…

      – Phunky, Holborn-Court, suppléa M. Perker

      – Très-bien. Faites-lui dire, je vous prie, de venir ici un instant.»

      M. Mallard partit pour exécuter sa commission, et maître Snubbin retomba dans son abstraction, jusqu'au moment où M. Phunky fut introduit.

      M. Phunky était un homme d'un âge mûr, quoique un avocat en bourgeon. Il avait des manières timides, embarrassées, et en parlant, il hésitait péniblement. Cependant ce défaut ne semblait pas lui être naturel, mais paraissait provenir de la conscience qu'il avait des obstacles que lui opposait son manque de fortune ou de protections, ou peut-être bien de savoir faire. Il était intimidé par l'avocat, et se montrait obséquieusement poli pour l'avoué.

      «Je n'ai pas encore eu le plaisir de vous voir, M. Phunky,» dit maître Snubbin avec une condescendance hautaine.

      M. Phunky salua. Il avait eu, pendant huit ans et plus, le plaisir de voir maître Snubbin, et de l'envier aussi, avec toute l'envie d'un homme pauvre.

      «Vous êtes avec moi dans cette cause, à ce que j'apprends? poursuivit l'avocat.»

      Si M. Phunky avait été riche, il aurait immédiatement envoyé chercher son clerc, pour savoir ce qui en était; s'il avait été habile, il aurait appliqué son index à son front et aurait tâché de se rappeler si, dans la multitude de ses engagements, il s'en trouvait un pour cette affaire: mais, comme il n'était ni riche ni habile (dans ce sens, du moins), il devint rouge et salua.

      «Avez-vous lu les pièces, M. Phunky? continua le grand avocat.»

      Ici encore, M. Phunky aurait dû déclarer qu'il n'en avait aucun souvenir; mais comme il avait examiné tous les papiers qui lui avaient été remis, et comme, le jour ou la nuit, il n'avait pas pensé à autre chose depuis deux mois qu'il avait été retenu comme junior de maître Snubbin, il devint encore plus rouge, et salua sur nouveaux frais.

      «Voici M. Pickwick, reprit l'avocat en agitant sa plume dans la direction de l'endroit où notre philosophe se tenait debout.

      M. Phunky salua M. Pickwick avec toute la révérence qu'inspire un premier client, et ensuite inclina la tête du côté de son chef.

      «Vous pourriez emmener M. Pickwick, dit maître Snubbin, et… et… et écouter tout ce que M. Pickwick voudra vous communiquer. Après cela, nous aurons une consultation, naturellement.»

      Ayant ainsi donné à entendre qu'il avait été dérangé suffisamment, maître Snubbin qui était devenu de plus en plus distrait, appliqua son lorgnon à ses yeux, pendant un instant, salua légèrement, et s'enfonça plus profondément dans l'affaire qu'il avait devant lui. C'était une prodigieuse affaire; une interminable procédure occasionnée par le fait d'un individu, décédé depuis environ un siècle, et qui avait envahi un sentier conduisant d'un endroit d'où personne n'était jamais venu, à un autre endroit où personne n'était jamais allé!

      M. Phunky ne voulant jamais consentir à passer une porte avant M. Pickwick et son avoué, il leur fallut quelque temps avant d'arriver dans le square. Ils s'y promenèrent longtemps en long et en large, et le résultat de leur conférence fut qu'il était fort difficile de prévoir si le verdict serait favorable ou non; que personne ne pouvait avoir la prétention de prédire le résultat de l'affaire; enfin qu'on était fort heureux d'avoir prévenu l'autre partie, en retenant maître Snubbin.

      Après avoir entendu différents autres topiques de doute et de consolation, également bien appropriés à son affaire, M. Pickwick tira Sam du profond sommeil où il était tombé depuis une heure, et ayant dit adieu à Lowten, retourna dans la Cité, suivi de son fidèle domestique.

      CHAPITRE III

Où l'on décrit plus compendieusement que ne l'a jamais fait aucun journal de la cour une soirée de garçon, donnée par M. Bob Sawyer en son domicile, dans le Borough

      Le repos et le silence qui caractérisent Lant-street, dans le Borough3, font couler jusqu'au fond de l'âme les trésors d'une douce mélancolie. C'est une rue de traverse dont la monotonie est consolante et où l'on voit toujours beaucoup d'écriteaux aux croisées. Une maison, dans Lant-street, ne pourrait guère recevoir la dénomination d'hôtel, dans la stricte acception du mot; mais, cependant, c'est un domicile fort souhaitable. Si quelqu'un désire se retirer du monde, se soustraire à toutes les tentations, se précautionner contre tout ce qui pourrait l'engager à regarder par la fenêtre, nous lui recommandons Lant-street par-dessus toute autre rue.

      Dans cette heureuse retraite sont colonisées quelques blanchisseuses de fin, une poignée d'ouvriers relieurs, un ou deux recors, plusieurs petits employés des Docks, une pincée de couturières et un assaisonnement d'ouvriers tailleurs. La majorité des aborigènes dirige ses facultés vers la location d'appartements garnis, ou se dévoue à la saine et libérale profession de la calandre. Ce qu'il y a de plus remarquable dans la nature morte de cette région, ce sont les volets verts, les écriteaux de location, les plaques de cuivre sur les portes et les poignées de sonnettes du même métal. Les principaux spécimens du règne animal sont les garçons de taverne, les marchands de petits gâteaux et les marchands de pommes de terre cuites. La population est nomade; elle disparaît habituellement à l'approche du terme, et généralement pendant la nuit. Les revenus de S.M. sont rarement recueillis dans cette vallée fortunée. Les loyers sont hypothétiques, et la distribution de l'eau est souvent interrompue faute du payement de la rente.

      Au commencement de la soirée à laquelle M. Pickwick avait été invité par M. Bob Sawyer, ce jeune praticien et son ami, M. Ben Allen, s'étalaient aux deux coins de la cheminée, au premier étage d'une des maisons de la rue que nous venons de décrire. Les préparatifs de réception paraissaient complets. Les parapluies avaient été retirés du passage et entassés derrière la porte de l'arrière-parloir; la servante de la propriétaire avait ôté son bonnet et son châle de dessus la rampe de l'escalier, où ils étaient habituellement déposés. Il ne restait que deux paires de socques sur le paillasson, derrière la porte de la rue; enfin, une chandelle de cuisine, dont la mèche était fort longue, brûlait gaiement sur le bord de la fenêtre de l'escalier. M. Bob Sawyer avait acheté lui-même les spiritueux dans un caveau de High-street, et avait précédé jusqu'à son domicile celui qui les portait, pour empêcher la possibilité d'une erreur. Le punch était déjà préparé dans une casserole de cuivre. Une petite table, couverte d'une vieille serge verte, avait été amenée du parloir pour jouer aux cartes, et les verres de l'établissement, avec ceux qu'on avait empruntés à la taverne voisine, garnissaient un plateau, sur le carré.

      Nonobstant la nature singulièrement satisfaisante de tous ces arrangements, un nuage obscurcissait la physionomie de M. Bob Sawyer. Assis à côté de lui, Ben Allen regardait attentivement les charbons avec une expression de sympathie qui vibra mélancoliquement dans sa voix lorsqu'il se prit à dire, après un long silence:

      «C'est damnant qu'elle ait tourné à l'aigre justement aujourd'hui! Elle aurait bien dû attendre jusqu'à demain.

      – C'est

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<p>3</p>

Faubourg méridional de Londres.