Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier. Аристофан
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Читать онлайн книгу Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier - Аристофан страница 16
Vous vous coalisez? Et moi, citoyens, c'est à cause de vous que je suis battu, parce que j'allais proposer, comme un acte de justice, d'élever dans la ville un monument à votre bravoure.
Qu'il est donc hâbleur, et souple comme un cuir! Voyez, il rampe auprès de nous autres vieillards, pour nous friponner; mais, s'il réussit d'un côté, il échouera de l'autre; et, s'il se tourne par ici, il s'y cassera la jambe.
O ville, ô peuple, voyez par quelles bêtes féroces je suis éventré!
Tu cries à ton tour, toi qui ne cesses de bouleverser la ville?
Oh! Moi, par mes cris, je l'aurai bientôt mis en fuite.
Ah! si tu cries plus fort que lui, tu es digne de l'hymne triomphal; mais, si tu le surpasses en impudence, à nous le gâteau au miel.
Je te dénonce cet homme, et je dis qu'il exporte ses sauces pour les trières des Péloponésiens.
Et moi, par Zeus! je te dénonce cet homme, qui court au Prytanéion le ventre vide, et qui en revient le ventre plein.
Et, par Zeus! il en rapporte des mets interdits, pain, viande, poisson; ce à quoi Périklès n'a jamais été autorisé.
A mort, tout de suite!
Je crierai trois fois plus fort que toi.
Mes cris domineront tes cris.
Mes beuglements tes beuglements.
Je te dénoncerai, si tu deviens stratège.
Je te résisterai comme un chien.
Je rabattrai tes vanteries.
Je déjouerai tes ruses.
Ose donc me regarder en face.
Et moi aussi j'ai été élevé sur l'Agora.
Je te mettrai en pièces, si tu grognes.
Je te couvrirai de merde, si tu parles.
Je conviens que je suis un voleur. Et toi?
Par Hermès Agoréen! je me parjure, même devant ceux qui m'ont vu.
C'est donc que tu t'attribues à faux le mérite des autres. Je te dénonce aux Prytanes comme possédant des tripes sacrées, qui n'ont pas payé la dîme.
Infâme, scélérat, braillard, tout le pays est plein de ton impudence, l'assemblée entière, les finances, les greffes, les tribunaux. Agitateur brouillon, tu as rempli toute la cité de désordre, et tu as assourdi notre Athènes de tes cris; d'une roche élevée tu as l'œil sur les revenus, comme un pêcheur sur des thons.
Je connais cette affaire et où depuis longtemps elle a été ressemelée.
Si tu ne te connaissais pas en ressemelage, moi je n'entendrais rien aux andouilles. C'est toi qui coupais obligeamment le cuir d'un mauvais bœuf, pour le vendre aux paysans, après une préparation frauduleuse, qui le faisait paraître épais. Ils ne l'avaient pas porté un jour, qu'il s'allongeait de deux palmes.
Par Zeus! il m'a joué le même tour, si bien que je devins la risée complète de mes voisins et de mes amis: car, avant d'arriver à Pergasè, je nageais dans mes souliers.
N'as-tu pas, dès le début, étalé ton impudence, qui est l'unique force des orateurs? Tu la pousses jusqu'à traire les étrangers opulents, toi le chef de l'État. Aussi, à ta vue, le fils de Hippodamos fond-il en larmes. Mais voici un autre homme, bien pire que toi, qui me ravit l'âme; il t'élimine, il te surpasse, c'est facile à voir, en perversité, en effronterie, en tours de passe-passe. Allons, toi, qui as été élevé à l'école d'où sortent tous les grands hommes, montre donc qu'une éducation sensée ne signifie rien.
Alors, écoutez quel est ce citoyen-là.
Ne me laisseras-tu point parler?
Non, de par Zeus! je suis aussi mauvais que toi.
S'il ne cède pas à cette raison, dis qu'il est de mauvaise lignée.
Tu ne me laisseras point parler?
Non, de par Zeus!
Mais si, de par Zeus!
Non, par Poséidôn! Mais qui parlera le premier, c'est ce que je commencerai par débattre.
Oh! j'en crèverai.
Non, je ne te laisserai pas.
Laisse-le donc, au nom des dieux, laisse-le crever!
Mais d'où te vient cette hardiesse de me contredire en face?
De ce que je me sens capable de parler et de cuisiner.
De parler! Ah! vraiment, s'il te tombait quelque affaire, tu saurais la découper dans le vif et l'accommoder comme il faut; mais veux-tu savoir ce qu'il me semble que tu as éprouvé? Ce qui arrive à tout le monde. Si, par hasard, tu as gagné une toute petite cause contre un métèque, durant la nuit, tu t'es mis à marmotter, à te parler à toi-même dans les rues, buvant de l'eau, importunant tes amis; et tu te figures que tu es capable de parler? Pauvre fou!
Et que bois-tu donc, toi, pour que, maintenant, la ville, abasourdie par ton unique bavardage, soit réduite au silence?
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