Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier. Аристофан
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Le mieux, mon bon, c'est notre: «Échappons-nous! »
Mais il n'est pas facile de rien cacher au Paphlagonien; il a l'œil à tout. Une de ses jambes est à Pylos, et l'autre à l'assemblée; si bien que, ses jambes ainsi écartées, son derrière est en Khaonia, ses mains en Ætolia et son esprit en Klopidia.
Le mieux pour nous est donc de mourir. Mais voyons à mourir de la mort la plus héroïque.
Mais quelle sera cette mort très héroïque?
La plus belle pour nous est de boire du sang de taureau. Une mort comme celle de Thémistoklès n'est pas à dédaigner.
Oui, par Zeus! buvons du vin pur à notre Bon Génie, et peut-être trouverons-nous quelque utile dessein.
Comment? Du vin pur? Tu songes à boire? Jamais homme ivre a-t-il trouvé quelque utile dessein?
Vraiment, mon bon? Tu es un robinet de sottes paroles. Tu oses accuser le vin de pousser à la démence? Trouve-moi donc quelque chose de plus pratique que le vin. Vois-tu? Quand on a bu, on est riche, on fait ses affaires, on gagne ses procès, on est en plein bonheur, on rend service aux amis. Allons, apporte-moi vite une cruche de vin! Que j'arrose mon esprit pour trouver une idée ingénieuse!
Hélas! Que nous fera ta boisson?
Beaucoup de bien. Apporte-la; moi je vais m'étendre. Une fois ivre, je te débiterai sur tout ce qui nous intéresse un tas de petits conseils, de petites sentences et de petites raisons.
Quelle chance de n'avoir pas été pris volant ce vin!
Dis-moi, le Paphlagonien, que fait-il?
Bourré de gâteaux confisqués, le drôle ronfle, cuvant son vin et couché sur des cuirs.
Eh bien, maintenant, verse-moi un plein verre de vin pur, en manière de libation.
Prends et fais une libation au Bon Génie: déguste, déguste la liqueur du Génie de Pramnè.
O Bon Génie, c'est ta volonté et non pas la mienne.
Dis, je t'en prie, qu'y a-t-il?
Va vite voler les oracles du Paphlagonien endormi, et rapporte-les de la maison.
Soit; mais je crains que ce Bon Génie ne se trouve en être un Mauvais.
Et maintenant approche-moi la cruche, pour arroser mon esprit et dire quelque parole ingénieuse.
Comme il pète, comme il ronfle, le Paphlagonien! Aussi ne m'a-t-il pas surpris dérobant l'oracle, qu'il garde avec le plus de soin.
O le plus fin des hommes! Donne, que je lise. Toi, verse-moi à boire sans retard. Voyons ce qu'il y a là dedans. Oh! les oracles! Donne, donne-moi vite à boire!
Voyons, que dit l'oracle?
Verse encore!
Est-ce qu'il y a dans l'oracle: «Verse encore! »
O Bakis!
Qu'y a-t-il?
A boire! Vite!
Il paraît que Bakis aimait à boire.
Ah! maudit Paphlagonien, voilà donc pourquoi tu gardais depuis si longtemps l'oracle qui te concerne, tu avais peur!
De quoi?
Il est dit là comment il doit finir.
Et comment?
Comment? L'oracle annonce clairement que d'abord un marchand d'étoupes doit avoir en main les affaires de la cité.
Voilà déjà un marchand! Et ensuite, dis?
Après lui, en second lieu, un marchand de moutons.
Cela fait deux marchands. Et que lui advient-il à celui-là?
D'être le maître, jusqu'à ce qu'il en arrive un plus scélérat. Alors il périt, et à sa place arrive le marchand de cuirs, le Paphlagonien rapace, braillard, à voix de charlatan.
Il faut donc que le marchand de moutons soit exterminé par le marchand de cuirs?
Oui, par Zeus!
Malheureux que je suis! Où trouver un autre marchand, un seul?
Il en est encore un, qui exerce un métier hors ligne.
Dis-moi, je t'en prie, qui est-ce?
Tu le veux?
Oui, par Zeus!
C'est un marchand d'andouilles qui le renversera.
Un marchand d'andouilles! Par Poséidôn! le beau métier! Mais, dis-moi, où trouverons-nous cet homme?
Cherchons-le.
Tiens! le voici qui, grâce aux dieux, s'avance vers l'Agora.