Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier. Аристофан
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Sache-le bien, elle sera pareille à sa mère.
Mais on ne peut pas l'immoler en sacrifice.
Pourquoi donc? Qui empêche qu'elle ne soit immolée?
Elle n'a pas de queue.
C'est qu'elle est jeune, mais devenue une vraie bête porcine, elle en aura une grande, grasse et rouge. Si tu veux la nourrir, ce sera une truie superbe.
Comme le bijou de la sœur est semblable à celui de l'autre!
Elles sont de la même mère et du même père. Qu'elle engraisse, qu'il lui fleurisse des poils, et ce sera la plus belle truie qu'on puisse immoler à Aphroditè.
Mais on n'immole pas de truies à Aphroditè.
Pas de truies à Aphroditè! Mais c'est la seule déesse à qui la chair des truies soit très agréable, quand elle est bien embrochée.
Mangent-elles seules maintenant sans leur mère?
Oui, par Poséidôn! et aussi sans leur père.
Que mangent-elles de préférence?
Tout ce que tu voudras leur donner. Mais demande-le-leur.
Petite truie, petite truie!
Coï, coï!
Mangerais-tu bien des pois chiches montants?
Coï, coï, coï!
Et puis encore! Des figues de Phibalis?
Coï, coï!
Quels cris aigus vous poussez à propos de figues! Que quelqu'un de l'intérieur apporte des figues à ces petites truies. En mangeront-elles? Ah! ah! comme elles les croquent, ô vénérable Hèraklès! De quel pays sont ces truies? On les croirait de Tragasa-la-Goulue.
Mais elles n'ont pas mangé toutes les figues: car en voici une que je leur ai enlevée.
Par Zeus! ce sont deux gentilles bêtes. Combien veux-tu me vendre tes truies? Dis.
L'une pour une botte d'ail; l'autre, si tu veux, pour un khœnix de sel.
Je te les achète. Attends ici.
Voilà qui va bien. Hermès, dieu du gain, puissé-je vendre ainsi ma femme et ma mère!
Hé! l'homme. De quel pays es-tu?
Marchand de cochons de Mégara.
Je dénonce comme ennemis tes cochons et toi.
Allons, bon! Voilà la cause de toutes nos misères revenue!
Chanson mégarienne! Ne lâcheras-tu pas ce sac?
Dikæopolis! Dikæopolis! On me dénonce.
Qui cela? Quel est ton dénonciateur? Agoranomes, vous ne mettrez pas à la porte les sykophantes? A quoi penses-tu de nous éclairer sans lanterne?
Ne puis-je pas dénoncer les ennemis?
Tu vas crier, si tu ne cours pas dénoncer ailleurs.
Quel fléau pour Athènes!
Courage, Mégarien! Tiens, voilà le prix de tes truies; prends l'ail et le sel, et bien de la joie!
Ah! il n'y en a pas beaucoup chez nous.
Quelle inadvertance! Qu'elle retombe sur ma tête!
Petits cochons, tâchez, sans votre père, de manger de la galette avec du sel, si quelqu'un vous en donne!
Heureux homme! N'as-tu pas entendu quel gain il tire de sa résolution? Il fera ses affaires assis sur l'Agora. Et si Ktésias se présente, ou quelque autre sykophante, il ira gémir assis. Pas un homme ne te fraudera sur le prix des denrées; Prépis n'essuiera pas devant toi son infâme derrière, et Kléonymos ne te bousculera pas. Tu te promèneras drapé dans une brillante læna. Tu ne rencontreras pas Hyperbolos, inassouvi de chicanes; tu ne seras pas abordé, en parcourant l'Agora, par Kratinos, toujours rasé à la fine lame, comme les galants; ni par le pervers Artémôn, trop alerte à la musique, exhalant de ses aisselles la mauvaise odeur d'un bouc de sa patrie Tragasa. Jamais plus ne te raillera le roi des méchants, Pauson, ni, sur l'Agora, Lysistratos, l'opprobre des Kholargiens, homme imprégné de tous les vices, grelottant et mourant de faim plus de trente jours par chaque mois.
Par Hèraklès! mon épaule n'en peut mais. Ismènias, pose doucement à terre le pouliot. Vous tous, flûteurs thébains, soufflez avec vos flûtes d'or dans un derrière de chien.
Aux corbeaux! Ces frelons ne quitteront donc pas nos portes? D'où s'est abattue sur ma porte cette volée, élevée par Khæris, ces flûtistes bourdonnants?
Par Iolaos! ton souhait m'est agréable, étranger! Depuis Thèbæ, en soufflant derrière moi, ils ont fait tomber par terre mes fleurs de pouliot. Mais, si tu veux bien, achète-moi de ce que je porte, des poulets ou des sauterelles.
Ah! salut! mon cher Bœotien, mangeur de kollix. Qu'apportes-tu?
Tout ce que nous avons de bon en Bœotia: origan, pouliot, nattes de jonc, feuilles à mèches, canards, geais, francolins, poules d'eau, roitelets, plongeons.
Tu es un orage qui sème les oiseaux sur l'Agora.
J'apporte également oies, lièvres, renards, taupes, hérissons, chats, picfides, belettes, loutres, anguilles du Kopaïs.
O toi, qui offres le morceau le plus agréable aux hommes, permets-moi de saluer les anguilles que tu apportes.
Toi, l'aînée de mes cinquante vierges du Kopaïs, viens faire la joie de notre hôte.
O bien-aimée, objet de mes longs désirs, te voilà