Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier. Аристофан

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Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier - Аристофан

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style="font-size:15px;">      Oui, cela m'en a l'air. Bien nourrie, dans cinq ans, elle aura son bijou parfait.

LE MÉGARIEN

      Sache-le bien, elle sera pareille à sa mère.

DIKÆOPOLIS

      Mais on ne peut pas l'immoler en sacrifice.

LE MÉGARIEN

      Pourquoi donc? Qui empêche qu'elle ne soit immolée?

DIKÆOPOLIS

      Elle n'a pas de queue.

LE MÉGARIEN

      C'est qu'elle est jeune, mais devenue une vraie bête porcine, elle en aura une grande, grasse et rouge. Si tu veux la nourrir, ce sera une truie superbe.

DIKÆOPOLIS

      Comme le bijou de la sœur est semblable à celui de l'autre!

LE MÉGARIEN

      Elles sont de la même mère et du même père. Qu'elle engraisse, qu'il lui fleurisse des poils, et ce sera la plus belle truie qu'on puisse immoler à Aphroditè.

DIKÆOPOLIS

      Mais on n'immole pas de truies à Aphroditè.

LE MÉGARIEN

      Pas de truies à Aphroditè! Mais c'est la seule déesse à qui la chair des truies soit très agréable, quand elle est bien embrochée.

DIKÆOPOLIS

      Mangent-elles seules maintenant sans leur mère?

LE MÉGARIEN

      Oui, par Poséidôn! et aussi sans leur père.

DIKÆOPOLIS

      Que mangent-elles de préférence?

LE MÉGARIEN

      Tout ce que tu voudras leur donner. Mais demande-le-leur.

DIKÆOPOLIS

      Petite truie, petite truie!

LA FILLETTE

      Coï, coï!

DIKÆOPOLIS

      Mangerais-tu bien des pois chiches montants?

LA FILLETTE

      Coï, coï, coï!

DIKÆOPOLIS

      Et puis encore! Des figues de Phibalis?

LA FILLETTE

      Coï, coï!

DIKÆOPOLIS

      Quels cris aigus vous poussez à propos de figues! Que quelqu'un de l'intérieur apporte des figues à ces petites truies. En mangeront-elles? Ah! ah! comme elles les croquent, ô vénérable Hèraklès! De quel pays sont ces truies? On les croirait de Tragasa-la-Goulue.

LE MÉGARIEN

      Mais elles n'ont pas mangé toutes les figues: car en voici une que je leur ai enlevée.

DIKÆOPOLIS

      Par Zeus! ce sont deux gentilles bêtes. Combien veux-tu me vendre tes truies? Dis.

LE MÉGARIEN

      L'une pour une botte d'ail; l'autre, si tu veux, pour un khœnix de sel.

DIKÆOPOLIS

      Je te les achète. Attends ici.

LE MÉGARIEN

      Voilà qui va bien. Hermès, dieu du gain, puissé-je vendre ainsi ma femme et ma mère!

UN SYKOPHANTE

      Hé! l'homme. De quel pays es-tu?

LE MÉGARIEN

      Marchand de cochons de Mégara.

LE SYKOPHANTE

      Je dénonce comme ennemis tes cochons et toi.

LE MÉGARIEN

      Allons, bon! Voilà la cause de toutes nos misères revenue!

LE SYKOPHANTE

      Chanson mégarienne! Ne lâcheras-tu pas ce sac?

LE MÉGARIEN

      Dikæopolis! Dikæopolis! On me dénonce.

DIKÆOPOLIS

      Qui cela? Quel est ton dénonciateur? Agoranomes, vous ne mettrez pas à la porte les sykophantes? A quoi penses-tu de nous éclairer sans lanterne?

LE SYKOPHANTE

      Ne puis-je pas dénoncer les ennemis?

DIKÆOPOLIS

      Tu vas crier, si tu ne cours pas dénoncer ailleurs.

LE MÉGARIEN

      Quel fléau pour Athènes!

DIKÆOPOLIS

      Courage, Mégarien! Tiens, voilà le prix de tes truies; prends l'ail et le sel, et bien de la joie!

LE MÉGARIEN

      Ah! il n'y en a pas beaucoup chez nous.

DIKÆOPOLIS

      Quelle inadvertance! Qu'elle retombe sur ma tête!

LE MÉGARIEN

      Petits cochons, tâchez, sans votre père, de manger de la galette avec du sel, si quelqu'un vous en donne!

CHŒUR DES AKHARNIENS

      Heureux homme! N'as-tu pas entendu quel gain il tire de sa résolution? Il fera ses affaires assis sur l'Agora. Et si Ktésias se présente, ou quelque autre sykophante, il ira gémir assis. Pas un homme ne te fraudera sur le prix des denrées; Prépis n'essuiera pas devant toi son infâme derrière, et Kléonymos ne te bousculera pas. Tu te promèneras drapé dans une brillante læna. Tu ne rencontreras pas Hyperbolos, inassouvi de chicanes; tu ne seras pas abordé, en parcourant l'Agora, par Kratinos, toujours rasé à la fine lame, comme les galants; ni par le pervers Artémôn, trop alerte à la musique, exhalant de ses aisselles la mauvaise odeur d'un bouc de sa patrie Tragasa. Jamais plus ne te raillera le roi des méchants, Pauson, ni, sur l'Agora, Lysistratos, l'opprobre des Kholargiens, homme imprégné de tous les vices, grelottant et mourant de faim plus de trente jours par chaque mois.

UN BŒOTIEN

      Par Hèraklès! mon épaule n'en peut mais. Ismènias, pose doucement à terre le pouliot. Vous tous, flûteurs thébains, soufflez avec vos flûtes d'or dans un derrière de chien.

DIKÆOPOLIS

      Aux corbeaux! Ces frelons ne quitteront donc pas nos portes? D'où s'est abattue sur ma porte cette volée, élevée par Khæris, ces flûtistes bourdonnants?

LE BŒOTIEN

      Par Iolaos! ton souhait m'est agréable, étranger! Depuis Thèbæ, en soufflant derrière moi, ils ont fait tomber par terre mes fleurs de pouliot. Mais, si tu veux bien, achète-moi de ce que je porte, des poulets ou des sauterelles.

DIKÆOPOLIS

      Ah! salut! mon cher Bœotien, mangeur de kollix. Qu'apportes-tu?

LE BŒOTIEN

      Tout ce que nous avons de bon en Bœotia: origan, pouliot, nattes de jonc, feuilles à mèches, canards, geais, francolins, poules d'eau, roitelets, plongeons.

DIKÆOPOLIS

      Tu es un orage qui sème les oiseaux sur l'Agora.

LE BŒOTIEN

      J'apporte également oies, lièvres, renards, taupes, hérissons, chats, picfides, belettes, loutres, anguilles du Kopaïs.

DIKÆOPOLIS

      O toi, qui offres le morceau le plus agréable aux hommes, permets-moi de saluer les anguilles que tu apportes.

LE BŒOTIEN

      Toi, l'aînée de mes cinquante vierges du Kopaïs, viens faire la joie de notre hôte.

DIKÆOPOLIS

      O bien-aimée, objet de mes longs désirs, te voilà

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