Aristophane; Traduction nouvelle, tome premier. Аристофан
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Du sel mêlé de thym et des oignons.
Et à moi du poisson; les oignons me répugnent.
Apporte-moi ici, esclave, une feuille de figuier, pleine de hachis rance.
Et à moi une feuille de figuier bien graissée, je la ferai cuire ici.
Mets là les plumes de mon casque.
Mets là ces ramiers et ces grives.
Belle et blanche est cette plume d'autruche.
Belle et dorée est cette chair de ramier.
Hé! l'homme! cesse de rire de mes armes.
Hé! l'homme! veux-tu bien ne pas guigner mes grives!
Apporte l'étui de mes trois aigrettes.
Et à moi le civet de lièvre.
Mais les mites n'ont-elles pas mangé les aigrettes?
Mais ne vais-je pas manger du civet avant le dîner?
Hé! l'homme! veux-tu bien ne pas me parler?
Je ne te parle pas; moi et mon esclave, nous sommes en discussion. Veux-tu gager et nous en rapporter à Lamakhos? Les sauterelles sont-elles plus délicates que les grives?
Je crois que tu fais l'insolent.
Il donne la préférence aux sauterelles.
Esclave, esclave, décroche ma lance, et apporte-la-moi ici.
Esclave, esclave, retire cette andouille du feu et apporte-la-moi ici.
Voyons, je vais retirer ma lance du fourreau. Tiens ferme, esclave.
Et toi aussi, esclave, ne lâche pas.
Approche, esclave, les supports de mon bouclier.
Apporte les pains, supports de mon estomac.
Apporte ici l'orbe de mon bouclier à la Gorgôn.
Apporte ici l'orbe de ma tarte au fromage.
N'y a-t-il pas là pour les hommes de quoi rire largement?
N'y a-t-il pas là pour les hommes de quoi savourer délicieusement?
Verse de l'huile, esclave, sur le bouclier. J'y vois un vieillard qui va être accusé de lâcheté.
Verse du miel, esclave, sur la tarte. J'y vois un vieillard qui fait pleurer de rage Lamakhos le Gorgonien.
Apporte ici, esclave, ma cuirasse de combat.
Apporte ici, esclave, ma cuirasse de table, ma coupe.
Avec cela, je tiendrai tête aux ennemis.
Avec cela, je tiendrai tête aux buveurs.
Esclave, maintiens les couvertures du bouclier.
Esclave, maintiens les plats de la corbeille.
Moi, je vais prendre et porter moi-même mon sac de campagne.
Moi, je vais prendre mon manteau pour sortir.
Prends ce bouclier, esclave, emporte-le, et en route! Il neige. Babæax! C'est une campagne d'hiver.
Prends le dîner: c'est une campagne de buveurs.
Mettez-vous de bon cœur en campagne. Mais quelles routes différentes ils suivent tous les deux! L'un boira, couronné de fleurs, et toi, transi de froid, tu monteras la garde. Celui-là va coucher avec une jolie fille et se faire frictionner je ne sais quoi.
Puisse Antimakhos, fils de Psakas, historien et poète, être tout simplement confondu par Zeus, lui qui, khorège aux Lénæa, m'a renvoyé tristement sans souper! Puissé-je le voir guetter une sépia qui, cuite, croustillante, salée, est servie sur table; et qu'au moment de la prendre, elle lui soit enlevée par un chien, qui s'enfuit!
Que ce soit là pour lui un premier malheur; puis, qu'il lui arrive une autre aventure nocturne! Que revenant fiévreux chez lui des manœuvres de cavalerie, il rencontre Orestès ivre, qui lui casse la tête, pris d'un accès de fureur, et que, voulant ramasser une pierre, durant la nuit, il saisisse à pleine main un étron encore tout chaud; qu'il lance ce genre de pierre, manque son coup, et frappe Kratinos!
Serviteurs de la maison de Lamakhos, vite de l'eau! Faites chauffer de l'eau dans une petite marmite, préparez des linges, du cérat, de la laine grasse et des tampons de charpie pour la cheville. Notre maître s'est blessé à un pieu, en sautant un fossé; il s'est déboîté et luxé la cheville, s'est brisé la tête contre une pierre et a fait jaillir la Gorgôn hors du bouclier. La grande plume du hâbleur gisant au milieu des pierres, il a fait retentir ce chant terrible: «O astre radieux, je te vois aujourd'hui pour la dernière fois; la lumière m'abandonne; c'est fait de moi! » A ces mots, il tombe dans un bourbier, se relève, rencontre des fuyards, poursuit les brigands et les presse de sa lance. Mais le voici lui-même. Ouvre la porte.
Oh! là, là! Oh! là, là! Horribles souffrances, je suis glacé. Malheureux, je suis perdu; une lance ennemie m'a frappé! Mais ce qu'il y aurait pour moi de plus cruel, c'est que Dikæopolis me vît blessé, et me rît au nez de mes infortunes.
Oh! là, là! Oh! là, là! quelles gorges! C'est ferme comme des coings! Baisez-moi tendrement, mes trésors; vos bras autour de mon cou; vos lèvres sur les miennes! Car j'ai le premier vidé ma coupe.
Cruel concours de malheurs! Hélas! hélas! quelles blessures cuisantes!
Hé! hé! salut, cavalier Lamakhos!
Malheureux que je suis!
Infortuné que je suis!
Pourquoi m'embrasses-tu?
Pourquoi