L'Enfer C'Est Lui. Lambert Timothy James

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L'Enfer C'Est Lui - Lambert Timothy James

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de ces jeunes hommes. Je me suis offensé lorsque l’on m’a traité de kamikaze pour mes attaques sur le capitalisme seulement après avoir pris connaissance du massacre de Nanjing, et du drame des femmes contraintes à l'esclavage sexuel par l'armée japonaise.

      Fatigué d’attendre le coup de sifflet qui sonnerait la fin de notre autodestruction imposée, je ne vais pas vous ennuyer avec le même cri pleurnicheur que vous avez fini par associer avec notre Capitalisme ou avec les injustices socio-politico-économiques. Pour vous faire tomber de votre nuage, la solution n’est ni une augmentation du salaire minimum, ni la constitution d’un bouclier fiscal qui ne sont rien que des remèdes socio-politico-économiques palliatifs.

      Pour votre plaisir ou votre indignation, je vais exposer quelques-uns de vos neurones restants à une nouvelle forme social, politique, and économique qui pourrait potentiellement transposer des notions générales en propulsant 99 % de la population vers le haut, et en prenant soin du 1 % des moins fortunés au bas l’échelle. Et César, euh, je veux dire vous, lecteur, allez devoir décider de mon destin !

      CHAPITRE III

      Je vois des gens qui sont pauvres

      Â« Dans un pays bien gouverné, la pauvreté est une chose honteuse. Dans un pays mal gouverné, la fortune est une chose honteuse. »

      Confucius

      Ã€ mes yeux, le site internet le plus déprimant est celui consacré à M. Night Shyamalan par l'un de ses fanatiques. Il est assez impressionnant de voir un Indo-Américain devenir un géant du cinéma à grand spectacle et obtenir un tel succès en tant que scénariste, producteur et réalisateur, sans donner dans les clichés attendus (chant et danse...) du cinéma de Bollywood. Je suis moi-même un grand admirateur de son premier film Sixième Sens (1999). Ses recettes au box-office laissent à penser que la plupart des membres de l'espèce homo sapiens l'ont vu. Pour ceux qui vivent dans une grotte, voici le synopsis : Cole est un jeune garçon qui À la capacité de communiquer avec les esprits de ceux qui ne savent pas qu'ils sont morts. Il est suivi par un pédopsychiatre dépressif joué par l'une des plus grandes stars d'Hollywood pendant les années 1990 : Bruce Willis. L'un des plans les plus célèbres du film est un zoom lent sur le visage du jeune, et alors inconnu, Haley Joel Osment, interprète de Cole, qui murmure avec effroi : « Je vois des gens qui sont morts ». La réplique est instantanément devenue culte.

      J'ai l'impression d'être dans une situation similaire à celle du jeune Cole. Le combat qui est le mien a totalement changé mon approche de la vie. Je n'ai certes jamais envié les moines et les ermites, mais j'ai l'impression d'être en permanence sur le fil du rasoir, de devoir scanner mon environnement avec tous mes sens et d'élever mon état de conscience. Avec les nouvelles priorités qui occupent mon quotidien, j'ai du mal à dormir et mon esprit s'égare, au travail ou quand je discute avec les gens. Quand votre tête est pleine de voix qui se plaignent et blâment ceci et cela, la vie se transforme en montagnes russes. J'en suis venu à me demander quel esprit démoniaque pouvait bien me posséder ?! Je n'ai pas les moyens de me payer un psy démoralisé, et encore moins Bruce Willis (j'ai essayé). Afin d'exorciser mes démons, je vais tenter de retracer ces événements majeurs de mon parcours qui ont généré mon obsession pour les déshérités. Je ne peux pas ne pas voir les gens qui sont pauvres !!!

      Les parents de Tara, des immigrés haïtiens, ont fui New-York et sa vie difficile à la naissance de leur fille, afin de l'élever dans le sud de la Floride (soit le royaume des retraités américains). Quand nous nous sommes rencontrés, elle n'avait qu'une idée en tête : inverser le cycle migratoire de ses parents, et aller vivre dans la ville qui ne dort jamais. Ajoutée à sa campagne de pub permanente, la foule de New-yorkais chauvins que je rencontrais en Floride, m’ont fait envisager cette ville comme la terre promise, un nirvana permanent d’opportunités et d’enthousiasme. Vous imaginez la déception de ma femme quand nous avons déménagé dans une petite ville pittoresque du Massachusetts plutôt que dans celle de ses rêves. Je me rendais cependant régulièrement à New-York pour mes études. Les cours du Master dans lequel j'étais inscrit se tenaient au cœur de Manhattan, entre les gratte-ciels et ce Times Square infesté de touristes tous les jours de l'année. J'ai passé suffisamment de temps dans la « Big Apple » pour prévenir ceux qui rêvent de mordre dedans qu'il vaut mieux examiner consciencieusement la folie de cette ville, que les vieux et les riches fuient comme la peste, avant de s'y installer.

      New-York est le Hood des délinquants financiers les plus rapaces de la Terre (la Bourse et le NASDAQ), et c'est aussi là aussi que se trouve le siège de l'organisation internationale la moins bien gérée qui soit : l'ONU. New-York à PIB supérieur à celui de l'Arabie Saoudite et qui représente presque le double de celui de la Suisse, elle a eu un maire milliardaire (Michael Bloomberg), elle a aussi un maire multimillionnaire officieux pour tous ses nègres (Sean John Combs alias Puff Daddy), et tout ce que le monde compte de plus glamour est placardé sur les murs de Broadway et présenté dans les vitrines de magasins de luxe ridiculement chers comme Bergdorf Goodman. Sans même nous attarder pour l'instant sur la misère rampante et les bains de sang réguliers qui caractérisent un quartier comme Brownsville à Brooklyn, comment se fait-il que la ville soit à ce point incapable de s'occuper décemment de ses pauvres ? Impossible pour moi de ne pas voir leurs visages, à chaque coin de ces rues où transite par ailleurs une foule trop occupée pour s'arrêter un instant. Pourquoi, dans une ville saturée de milliardaires de la trempe d'un Donald Trump, est-il si difficile de trouver le moindre semblant de solution pour les miséreux ? La théorie du ruissellement en prend pour son grade...

      La traversée de la gare centrale de New-York consiste le plus souvent à esquiver les malades mentaux qui y traînent et à essayer d'éviter tout contact visuel avec les gens couchés par terre. Ce triste spectacle a souvent eu pour conséquence de me transformer en prêtre distribuant l'Eucharistie (l'argent de mon déjeuner). Quand l'hiver venait, je voyais de moins en moins de mendiants sur ce qui constituait mon chemin de croix. Je pouvais enfin prendre un repas décent sans ressentir cet horrible sentiment de culpabilité me brûler les tripes. Mais je me demandais où la masse des sans-abris à laquelle je m'étais habitué pouvait bien se cacher ? Nul miracle en vérité, juste la météo. Quand le sinistre hiver fait son apparition, ils tentent de trouver un abri mieux chauffé et il devient beaucoup plus difficile de les voir.

      En 2013, le nombre de SDF était tellement élevé que de nombreuses personnes, des enfants comme des adultes, ne pouvaient être hébergés dans des abris. Et ne parlons même pas des vétérans sans-abris... Si les États-Unis, le pays le plus riche du monde à l'heure actuelle, ne remuent pas ciel et terre pour porter aide à ceux qui ont répondu à l'appel de la défense nationale, et abandonnent à leur sort les nobles individus qui ont risqué leur vie pour protéger leur nation, je ne vois pas avec qui ils pourraient se montrer empathiques.

      Sur le sujet de l'empathie, d'ailleurs, signalons qu’en 2014 la Banque Mondiale estimait qu’un peu plus de la moitié des habitants de Mumbai vivent dans ces bidonvilles que le film Slumdog Millionaire a révélé au public occidental. Mumbai est une ville pleine de paradoxes, puisqu'y vivent également certains des hommes d'affaires les plus fortunées d'Inde, ainsi que les stars de Bollywood. Je ne peux réprimer en moi l'idée que l'archaïque système de castes et la religiosité profonde de ce pays contribuent nettement à faire accepter à l'indien moyen l'inégalité

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