Le Don du Combat . Морган Райс
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 4
Il s’arrêta, ses hommes à côté de lui, et observa, curieux, car elle ne semblait pas bouger. Il ne pouvait comprendre. C’était un mur de sable faisant rage, mais il ne se rapprochait pas. Il se demanda ce qui se trouvait de l’autre côté. D’une certaine manière, il le sentait, c’était la Crête.
« Votre piste s’achève », dit un de ses soldats avec dérision.
« Nous ne pouvons pas passer à travers ce mur », dit un autre.
Le commandant secoua lentement la tête, les sourcils froncés avec conviction.
« Et si une contrée s’étend de l’autre côté de ce sable ? » rétorqua-t-il.
« De l’autre côté ? » demanda un soldat. « Vous êtes fou. Ce n’est rien qu’un nuage de sable, une étendue aride sans fin, comme le reste de ce désert. »
« Admettez votre échec », dit un autre soldat. « Faites demi-tour maintenant – ou sinon, nous nous en retournerons sans vous. »
Le commandant pivota et fit face à ses soldats, abasourdi par leur insolence – et vit mépris et rébellion dans leurs yeux. Il savait qu’il devait agir rapidement s’il voulait l’étouffer.
Dans un soudain élan de rage, le commandant se baissa, prit une dague à sa ceinture, porta un coup vers l’arrière, dans un seul geste vif, et la logea dans la gorge du soldat. Ce dernier hoqueta, puis tomba en arrière de son zerta et heurta le sol, une mare de sang frais se forma par terre. En quelques instants, une nuée d’insectes apparut, sortie de nulle part, recouvra son corps et le dévora.
Les autres soldats considéraient à présent leur commandant avec crainte.
« Y a-t-il quelqu’un d’autre qui souhaiterait défier mon commandement ? » demanda-t-il.
Les hommes le dévisagèrent nerveusement, mais cette fois ne dirent rien.
« Soit le désert vous tuera », dit-il, « ou je le ferais. C’est votre choix. »
Le commandant s’élança en avant, baissa la tête, et poussa un grand cri de guerre tandis qu’il galopait droit vers le mur de sable, sachant que cela pourrait entrainer sa mort. Il savait que ses hommes suivraient, et un instant après il entendit le bruit de leurs zertas, et sourit de satisfaction. Parfois ils avaient seulement besoin d’être maintenus dans les rangs.
Il poussa un cri perçant en pénétrant dans la tornade de sable. Il avait l’impression que des tonnes de sable pesaient sur lui, frottant contre sa peau dans tous les sens tandis qu’il chargeait de plus en plus profondément en son sein. C’était si bruyant, sonnant comme des milliers de frelons dans ses oreilles, pourtant il progressait encore, éperonnant son zerta, le forçant, même s’il protestait, à s’y enfoncer de plus en plus. Il pouvait sentir le sable érafler sa tête, ses yeux et son visage, et il avait l’impression qu’il allait être mis en pièces.
Pourtant il persévérait.
Juste alors qu’il se demandait si ses hommes avaient raison, si ce mur ne menait nulle part, s’ils allaient tous mourir là dans cet endroit, au grand soulagement du commandant, il jaillit hors du sable et à nouveau dans la lumière du jour, sans plus de sable pour le frotter, plus de bruit dans ses oreilles, rien que le ciel et l’air – qu’il n’avait jamais été si heureux de voir.
Tout autour de lui, ses hommes sortirent, eux aussi, tous irrités et en sang comme lui, de même que leurs zertas, tous paraissant plus morts que vifs – mais tous en vie.
Et alors qu’il levait les yeux et regardait devant lui, le cœur du commandant s’emballa soudain en s’arrêtant sur la vue saisissante. Il ne put plus respirer en admirant le panorama, et lentement mais sûrement, il sentit son cœur se gonfler d’un soudain sentiment de victoire, de triomphe. Des pics majestueux s’élevaient droit vers le ciel, formant un cercle. Un lieu qui ne pouvait être qu’une chose :
La Crête.
Elle se tenait là à l’horizon, s’élançant dans les airs, magnifique, vaste, et elle s’étirait à perte de vue des deux côtés. Et là, au sommet, brillant dans la lumière du soleil, il fut stupéfait de voir des milliers de soldats dans des armures étincelantes, en patrouille.
Il l’avait trouvée. Lui, et lui seul, l’avait trouvée.
Ses hommes s’arrêtèrent abruptement à côté de lui, et il put les voir, eux aussi, lever les yeux avec admiration et émerveillement, bouche bée, tous pensant à la même chose que lui : ce moment était historique. Ils allaient tous devenir des héros, connus pour des générations dans les traditions de l’Empire.
Avec un large sourire, le commandant se retourna et fit face à ses hommes, qui le regardaient à présent avec déférence ; puis il tira sèchement sur son zerta et fit demi-tour, s’apprêtant à chevaucher à nouveau à travers le mur de sable – et à refaire tout le chemin, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’il atteigne la base de l’Empire et rapporte au Chevaliers des Sept ce qu’il avait personnellement découvert. D’ici quelques jours, il le savait, toutes les forces de l’Empire assailliraient ce lieu, le poids de millions d’hommes résolus à détruire. Ils passeraient à travers ce mur de sable, escaladeraient la Crête, et écraseraient ces chevaliers, prendraient le contrôle du dernier territoire libre de l’Empire.
« Hommes », dit-il, « notre temps est venu. Préparez-vous à avoir vos noms gravés pour l’éternité. »
CHAPITRE TROIS
Kendrick, Brandt, Atme, Koldo et Ludvig cheminaient à travers la Grande Désolation, vers les soleils levants de l’aube du désert, marchant à pied, comme ils l’avaient fait durant toute la nuit, déterminés à secourir le jeune Kaden. Ils marchaient d’un air sombre, dans un rythme silencieux, chacun avec la main sur son arme, le regard attentif, suivant la piste des Marcheurs des Sables. Les centaines de traces de pas les menaient de plus en plus profondément dans ce paysage de désolation.
Kendrick commençait à se demander si cela se terminerait un jour. Il s’étonnait de s’être retrouvé une fois encore dans cette position, de retour dans ce désert dans lequel il avait juré de ne plus remettre les pieds – surtout à pied, sans chevaux, sans provisions, et aucun moyen de rentrer. Ils avaient fondé tous leurs espoirs sur les autres chevaliers de la Crête, pour qu’ils reviennent à eux avec les chevaux – mais sinon, ils s’étaient offert un aller simple pour une quête sans retour.
Mais c’était ce que la bravoure signifiait, Kendrick le savait. Kaden, un excellent jeune guerrier au grand cœur, avait noblement monté la garde, s’était bravement aventuré dans le désert pour faire ses preuves pendant qu’il faisait le guet, et avait été enlevé par ces bêtes sauvages. Koldo et Ludvig ne pouvaient pas tourner le dos à leur frère cadet, même si la chance était mince – et Kendrick, Brandt, Atme ne pouvaient pas se détourner d’eux tous ; leur sens du devoir et de l’honneur les contraignait à faire autrement. Ces bons guerriers de la Crête les avaient accueillis avec hospitalité et grâce quand ils avaient eu le plus besoin d’eux – et maintenant il était temps de leur rendre la faveur – quel que soit le prix. La mort signifiait peu pour lui – mais l’honneur signifiait tout.
« Parlez-moi de Kaden », dit Kendrick en se tournant vers Koldo, voulant briser la monotonie du silence.
Koldo