Le Don du Combat . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 8
Cela lui rappela des souvenirs. Stara se remémora la première fois où elle était arrivée à la Crête, juste après la Grande Désolation, avec Gwendolyn, Kendrick et tous les autres traînards, la plupart plus morts que vifs. Elle savait qu’elle était chanceuse d’avoir survécu, et au premier abord, la vue de la Crête avait été un grand cadeau, avait été une vue salvatrice.
Et pourtant maintenant elle était là, prête à partir, à descendre de la Crête encore une fois sur sa face extérieure, à se diriger dans la Grande Désolation, de retour dans ce qui serait une mort certaine. À côté d’elle, son cheval s’agita, ses fers cliquetèrent sur la plateforme creuse. Elle tendit la main et caressa sa crinière pour le rassurer. Ce cheval serait son salut, son moyen pour sortir de cet endroit ; cela ferait de sa traversée de la Grande Désolation un scénario très différent de ce que cela avait été.
« Je ne me souviens pas d’ordres de notre commandant à propos de cette visite », s’éleva la voix autoritaire d’un soldat.
Stara se tint très calme, sachant qu’ils parlaient d’elle.
« Alors je vais aborder cela avec votre commandant lui-même – et avec mon cousin, le Roi », répondit Fithe avec assurance, debout à côté d’elle, sonnant aussi convaincant que d’ordinaire.
Stara savait qu’il mentait, et elle savait qu’il risquait sa vie pour elle – et elle lui en était pour toujours reconnaissante. Fithe l’avait surprise en tenant parole, en faisant tout en son pouvoir, comme il l’avait promis, pour l’aider à quitter la Crête, pour l’aider à avoir une chance de sortir et trouver Reece, l’homme qu’elle aimait.
Reece. Le cœur de Stara était douloureux en y pensant. Elle quitterait cet endroit, aussi sûr soit-il, traverserait la Grande Désolation, les océans, le monde, juste pour une chance de lui dire combien elle l’aimait.
Bien qu’elle détesta mettre Fithe en péril, elle en avait besoin. Elle avait besoin de tout risquer pour celui qu’elle aimait. Elle ne pouvait pas rester en sécurité dans la Crête, peu importait à quel point elle était splendide, riche et sûre, jusqu’à ce qu’elle soit réunie avec Reece.
Les portes de fer de la plateforme s’ouvrirent en grinçant, et Fithe prit son bras, l’accompagnant, tandis qu’elle portait son capuchon bas, son déguisement fonctionnait. Ils sortirent de la plateforme en bois, sur le dur plateau de pierre au sommet de la Crête. Un vent hurlant passait à travers, assez fort pour presque la déséquilibrer, et elle agrippa la crinière du
cheval, le cœur battant tandis qu’elle levait les yeux, et voyait la vaste étendue, la folie de ce qu’elle s’apprêtait à faire.
« Gardez la tête baissée et votre capuchon descendu », murmura Fithe urgemment. « S’ils vous voient, s’ils voient que vous êtes une fille, ils sauront que vous n’êtes pas censée être là-haut. Ils vous renverront. Attendez jusqu’à ce que nous atteignions l’extrémité de la Crête. Il y a une autre plateforme qui attend pour vous faire descendre de l’autre côté. Elle vous emmènera – et vous seule. »
La respiration de Stara s’accéléra tandis que tous deux traversaient le large plateau de pierre, passant des chevaliers, en marchant rapidement, Stara garda la tête basse, loin des yeux indiscrets des soldats.
Finalement, ils s’arrêtèrent, et il murmura :
« D’accord. Levez les yeux. »
Stara repoussa son capuchon, les cheveux recouverts de sueur, et quand elle le fit, elle fut stupéfaite par la vue : deux énormes et beaux soleils, encore rouges, s’élevaient dans le magnifique matin du désert, le ciel était couvert de millions de nuances de rose et de violet. On aurait dit qu’il s’agissait de l’aube du monde.
En regardant au loin, elle vit la Grande Désolation tout entière se déployer devant elle, semblant s’étirer jusqu’au bout du monde. Elle chancela à cause de sa crainte des hauteurs, et souhaita immédiatement ne pas l’avoir fait.
En contrebas, elle vit l’à-pic abrupt, jusqu’à la base de la Crête. Et devant elle, elle vit la plateforme solitaire, vide, qui l’attendait.
Stara se tourna et leva les yeux vers Fithe, qui la dévisageait avec un air éloquent.
« Êtes-vous certaine ? » demanda-t-il doucement. Elle pouvait voir la crainte dans ses yeux.
Stara sentit un éclair d’appréhension la traverser, mais ensuite elle pensa à Reece, et elle acquiesça sans hésitation.
Il hocha gentiment de la tête vers elle.
« Merci », dit-elle. « Je ne sais pas comment je pourrais vous remercier un jour. »
Il sourit en retour.
« Trouvez l’homme que vous aimez », répondit-il. « Si cela ne peut être moi, au moins cela peut être quelqu’un d’autre. »
Il prit sa main, l’embrassa, s’inclina, tourna les talons et s’éloigna. Stara le regarda partir, le cœur plein de reconnaissance envers lui. Si elle n’avait pas aimé Reece de cette manière, peut-être serait-il un homme qu’elle aimerait.
Stara se retourna, s’arma de courage, tint la crinière du cheval, et fit un premier pas fatidique sur la plateforme. Elle essaya de ne pas regarder au loin la Grande Désolation, le périple qui l’attendait et qui signifierait probablement sa mort. Mais elle le fit.
Les cordes craquèrent, la plateforme se balança, et tandis que les soldats abaissaient les cordes, trente centimètres à la fois, elle commença sa descente, toute seule, sans le néant.
Reece, pensa-t-elle, il se peut que je meure. Mais je traverserais le monde pour toi.
CHAPITRE SIX
Erec se tenait à la proue du navire, Alistair et Strom à ses côtés, et scrutait attentivement les eaux tumultueuses de l’Empire en contrebas. Il observa les courants violents déporter le navire vers la gauche, l’éloignant du passage qui les aurait menés à Volusia, Gwendolyn et les autres – et il se sentit écartelé. Il voulait secourir Gwendolyn, bien évidemment ; mais il devait aussi accomplir sa promesse sacrée faite à ces villageois affranchis, de libérer le village voisin et balayer la garnison toute proche. Après tout, s’il ne le faisait pas, alors les soldats de l’Empire tueraient bientôt les hommes libres, et tous les efforts d’Erec pour les délivrer auraient été vains, laissant à nouveau leur village aux mains de l’Empire.
Erec leva les yeux et étudia l’horizon, parfaitement conscient du fait que chaque instant qui passait, chaque rafale de vent, chaque coup de rame, l’emmenaient plus loin de Gwendolyn, de sa mission initiale ; et pourtant parfois, il le savait, on devait se détourner d’une mission dans le but de faire ce qui était le plus honorable et juste. Parfois la mission, réalisa-t-il, n’était pas toujours ce que l’on pensait. Parfois elle était en perpétuel changement ; parfois c’était un voyage mineur en cours de route qui s’avérait devenir la réelle mission.
Cependant, Erec se résolut en son for intérieur à vaincre la garnison de l’Empire aussi vite que possible et à reprendre l’embranchement de la rivière vers Volusia, pour sauver Gwendolyn avant qu’il ne soit trop tard.
« Monsieur ! »