Le Don du Combat . Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 7

Le Don du Combat  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

Скачать книгу

le dévisagea avec suspicion.

      « Comment cela ? » demanda-t-elle.

      « Même si vous pensez vous servir vous-même », répondit-il, « vous êtes trompée. La personne que vous servez n’est pas vous, mais plutôt la personne que vos parents ont modelée. C’est vos parents que vous servez – et toutes leurs croyances, transmises par leurs parents. Quand serez-vous assez téméraire pour vous débarrasser de leurs croyances et vous servir vous ? »

      Gwen fronça les sourcils, ne gobant pas sa philosophie.

      « Et endosser les croyances de qui à la place ? » demanda-t-elle. « Celles d’Eldof ? »

      Il secoua la tête.

      « Eldof n’est qu’un conduit », répondit-il. « Il aide à se défaire de qui vous étiez. Il vous aide à trouver votre véritable personne, tout ce que vous étiez censée être. C’est elle que vous devez servir. C’est elle que vous ne découvrirez jamais jusqu’à ce que votre faux moi soit libéré. C’est ce que fait Eldof : il nous libère tous. »

      Gwendolyn regarda à nouveau ses yeux brillants, et elle put voir à quel point il était dévot – et cette dévotion l’alarma. Elle pouvait immédiatement dire qu’il était au-delà de la raison, qu’il ne quitterait jamais cet endroit.

      C’était effrayant, cette toile qu’Eldof avait tissée pour attirer tous ces gens à l’intérieur et les piéger là – une philosophie sans mérite, avec une logique qui lui appartenait à elle seule. Gwen ne voulait pas en entendre plus ; c’était une toile qu’elle était décidée à éviter.

      Gwen tourna et continua à marcher, se débarrassa de tout cela d’un frisson, et continua à monter le long de la rampe, tournant dans la tour, de plus en plus haut, où que cela la mène. Kristof se mit à côté d’elle.

      « Je ne suis pas venue pour discuter des mérites de votre culte », dit Gwen. « Je ne peux pas vous convaincre de retourner auprès de votre père. Je lui ai promis de demander, et je l’ai fait. Si vous ne faites pas grand cas votre famille, je ne peux pas vous l’apprendre. »

      Kristof la regarda en retour avec un air grave.

      « Et pensez-vous que mon père estime la famille ? » demanda-t-il.

      « Beaucoup », répondit-elle. « Au moins d’après ce que je peux voir. »

      Kristof secoua la tête.

      « Laissez-moi vous montrer quelque chose. »

      Kristof prit son coude et la mena le long d’un autre couloir vers la gauche, puis grimpa une longue volée de marches s’arrêtant devant une épaisse porte de chêne. Il la regarda avec un air lourd de sens, puis l’ouvrit, révélant des barres de fer.

      Gwen se tint là, curieuse, nerveuse de voir ce qu’il voulait lui montrer – puis elle s’avança et jeta un regard à travers les barreaux. Elle fut horrifiée de voir une belle jeune fille assise seule dans la cellule, regardant fixement par la fenêtre, ses longs cheveux pendant sur son visage. Bien que ses yeux soient grand ouverts, elle ne semblait pas remarquer leur présence.

      « C’est ainsi que mon père prend soin de sa famille », dit Kristof.

      Gwen reporta ses yeux sur lui, curieuse.

      « Sa famille ? » demanda-t-elle, sidérée.

      Kristof acquiesça.

      « Kathryn. Son autre fille. Celle qu’il cache au monde. Elle a été reléguée là, dans cette cellule. Pourquoi ? Car elle est touchée. Car elle n’est pas parfaite, comme lui. Car il a honte d’elle. »

      Gwen fit silence, sentant un nœud à l’estomac tout en observant avec tristesse la fille, voulant l’aider. Elle commençait à s’interroger à propos du Roi, et commençait à se demander s’il y avait une part de vérité dans les mots de Kristof.

      « Eldof attache de l’importance à la famille », poursuivit Kristof. « Il n’abandonnerait jamais un des siens. Il estime nos véritables moi. Personne n’est chassé par honte. C’est le fléau de l’orgueil. Et ceux qui sont touchés sont les plus proches de leur vrai moi. »

      Kristof soupira.

      « Quand vous rencontrerez Eldof », dit-il, « vous comprendrez. Il n’y a personne comme lui, et il n’y en aura jamais. »

      Gwen pouvait voir le fanatisme dans ses yeux, pouvait voir combien il était perdu dans cet endroit, ce culte, et elle sut qu’il était perdu trop loin pour retourner un jour vers le Roi. Elle jeta un coup d’œil et vit la fille du Roi assise là, et se sentit envahie de tristesse pour elle, pour ce lieu tout entier, pour leur famille déchirée. Son image parfaite de la Crête, de la famille royale irréprochable, se désagrégeait. Cet endroit, comme n’importe quel autre, possédait sa propre face cachée sombre. Une guerre silencieuse faisait rage ici, et c’était une guerre des croyances.

      C’était une bataille que Gwen savait ne pas pouvoir gagner. Elle n’en avait pas le temps non plus. Gwen pensa à sa propre famille abandonnée, et elle ressentit l’urgence pressante de secourir son mari et son fils. Sa tête tournoyait dans cet endroit, avec l’encens lourd dans l’air et l’absence de fenêtres qui la désorientait, elle voulait obtenir ce dont elle avait besoin et partir. Elle tenta de se remémorer la raison pour laquelle elle était venue ici, puis cela lui revint : pour sauver la Crête, comme elle l’avait promis au Roi.

      « Votre père croit que cette tour détient un secret », dit Gwen, en venant au fait, « un secret qui pourrait sauver la Crête, pourrait sauver votre peuple. »

      Kristof sourit et croisa les doigts.

      « Mon père et ses croyances », répondit-il.

      Gwen fronça les sourcils.

      « Êtes-vous en train de dire que c’est faux ? » demanda-t-elle. « Qu’il n’y a pas de livres anciens ? »

      Il fit une pause, détourna le regard, puis soupira profondément et demeura silencieux pendant un long moment. En fin de compte, il continua.

      « Ce qui devrait vous être révélé, et quand », dit-il, « me dépasse. Seul Eldof peut répondre à vos questions. »

      Un sentiment d’urgence s’éleva en Gwen.

      « Pouvez-vous me mener à lui ? »

      Kristof sourit, pivota, et commença à marcher le long d’un couloir.

      « Aussi sûrement », dit-il, marchant rapidement, déjà loin, « qu’un papillon de nuit vers une flamme. »

      CHAPITRE CINQ

      Stara se tenait sur la plateforme précaire en essayant de ne pas regarder vers le bas tandis qu’elle était hissée de plus en plus haut vers le ciel, voyant le paysage s’étendre à chaque secousse de la corde. La plateforme s’élevait de plus en plus haut le long du bord de la Crête, et Stara se tint là, le cœur battant, dissimulée, le capuchon rabattu sur son visage, et de la sueur coulait le long de son dos tandis qu’elle sentait la chaleur du désert augmenter. C’était étouffant

Скачать книгу