Le Don du Combat . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 6
Le cœur de Gwen battait tandis qu’elle s’approchait de la tour ; anticipant la confrontation à venir. Elle voulait aider le Roi, et la Crête, mais plus que tout, elle voulait être là dehors, à la recherche de Thor, de Guwayne, avant qu’il ne soit trop tard pour eux. Si seulement, elle le souhaitait, elle avait un dragon à ses côtés, comme avant ; si seulement Ralibar pouvait revenir à elle et l’emmener loin à travers le monde, loin d’ici, loin des problèmes de l’Empire et à nouveau de l’autre côté du monde, jusqu’à Thorgrin et Guwayne, une fois encore. Si seulement ils pouvaient tous retourner dans l’Anneau et vivre la vie qu’ils avaient autrefois.
Cependant elle savait qu’il s’agissait de rêves puérils. L’Anneau était détruit, et la Crête était tout ce qu’il lui restait. Elle devait affronter sa réalité actuelle et faire ce qu’elle pouvait pour aider à sauver cet endroit.
« Ma dame, puis-je vous accompagner à l’intérieur de cette tour ? »
Gwen se retourna en entendant la voix, tirée de sa rêverie, et elle fut soulagée de voir son vieil ami Steffen à côté d’elle, une main sur son épée, marchant d’un air protecteur, désireux, comme toujours, de veiller sur elle. Il était le conseiller le plus loyal qu’elle ait, elle le savait, alors qu’elle réfléchissait à depuis quand il avait été avec elle, et elle ressentit un élan de gratitude.
Alors que Gwen s’arrêtait face au pont-levis devant eux, menant à la tour, il la regarda fixement avec un air suspicieux.
« Je n’ai pas confiance en cet endroit », dit-il.
Elle posa une main réconfortante sur son poignet.
« Tu es un véritable ami, et loyal, Steffen », répondit-elle. « J’estime ton amitié, et ta loyauté, mais c’est une chose que je dois faire seule. Je dois découvrir ce que je peux, et t’avoir là les mettra sur leurs gardes. Du reste », ajouta-t-elle, tandis que Krohn geignait, « j’aurais Krohn. »
Gwen regarda par terre, vit Krohn les yeux levés vers elle avec espoir, et elle hocha de la tête.
Steffen opina.
« Je vous attendrais ici », dit-il, « et s’il y un problème quelconque à l’intérieur, je viendrais pour vous. »
« Si je ne trouve pas ce dont j’ai besoin dans cette tour », répondit-elle, « je crains qu’il n’y ait des problèmes bien plus grands qui nous attendent tous. »
Gwen marchait lentement sur le pont-levis, Krohn à côté d’elle, ses pas résonnaient sur le bois, par-dessus les eaux ondoyantes. Tout le long du pont s’alignaient des dizaines de moines, debout dans un garde-à-vous parfait, silencieux, portant des robes écarlates, les mains dissimulées à l’intérieur, et les yeux fermés. Ils formaient un étrange ensemble de gardes, désarmés, incroyablement obéissants, montant la garde là depuis Gwen ignorait combien de temps. Elle s’émerveilla face à leur loyauté et leur dévotion intense vis-à-vis de leur chef, et elle réalisa que c’était comme le Roi l’avait dit : ils le vénéraient tous comme un dieu. Elle se demanda dans quoi elle mettait les pieds.
Tandis qu’elle s’approchait, Gwen leva les yeux vers la gigantesque porte en plein cintre qui se profilait devant elle, faite de chêne ancien, sculptée de symboles qu’elle ne comprenait pas, et elle observa avec émerveillement pendant que plusieurs moines s’avançaient et les ouvraient. Elles craquèrent, révélant un intérieur dans la pénombre, éclairé seulement par des torches, et un courant d’air frais vint à elle, à la légère odeur d’encens. Krohn se raidit à côté d’elle, grognant ; Gwen entra et les entendit claquer derrière elle.
Le bruit résonna à l’intérieur, et il fallut un moment à Gwen pour s’orienter. Il faisait sombre à l’intérieur, les murs étaient éclairés seulement par des torches et par la lumière filtrante du soleil qui se déversait à travers des vitraux haut en dessus. L’air paraissait sacré, silencieux, et elle eut l’impression d’être rentrée dans une église.
Gwen leva les yeux et vit que la tour s’élevait en spirale encore plus haut, avec des rampes circulaires et graduelles qui menaient dans les étages. Il n’y avait pas de fenêtres, et les murs résonnaient du faible son des chants. L’encens pesait lourdement dans l’air ici, et des moines apparaissaient ou disparaissaient partout, entrant ou sortant des pièces, comme en transe. Certains balançaient de l’encens et d’autres chantaient, pendant que d’autres étaient silencieux, perdus dans leur réflexion, et Gwen s’interrogea plus quant à la nature de ce culte.
« Mon père vous a-t-il envoyée ? » résonna une voix.
Gwen, surprise, tourna les talons pour voir un homme debout à quelques mètres de là, vêtu d’une longue robe écarlate, lui souriant avec bonhomie. Elle pouvait à peine croire combien il ressemblait à son père, le Roi.
« Je savais qu’il enverrait quelqu’un tôt ou tard », dit Kristof. « Ses efforts pour me ramener dans le droit chemin sont infinis. S’il vous plaît, venez », lui fit-il signe en se tournant sur le côté et en faisant un geste de la main.
Gwen se mit à côté de lui pendant qu’ils marchaient dans un couloir de pierre voûté, montant progressivement le long de rampes en cercle vers les niveaux supérieurs de la tour. Gwen se retrouva prise au dépourvu ; elle s’était attendue à un moine fou, à un fanatique religieux, et fut surprise de trouver quelqu’un d’affable et accommodant, et à l’évidence avec toute sa tête. Kristof ne ressemblait pas la personne perdue et folle pour qui son père l’avait fait passer.
« Votre père vous demande », dit-elle en fin de compte, brisant le silence après qu’ils aient dépassé un moine descendant dans l’autre sens, sans jamais lever les yeux du sol. « Il veut que je vous ramène à la maison. »
Kristof secoua la tête.
« C’est le problème avec mon père », dit-il. « Il pense qu’il a trouvé le seul véritable foyer dans le monde. Mais j’ai appris quelque chose », ajouta-t-il en lui faisant face. « Il y a beaucoup de véritables foyers dans ce monde. »
Il soupira et continua à marcher. Gwen voulait lui laisser de l’espace, ne voulait pas insister trop lourdement.
« Mon père n’a jamais accepté qui je suis », ajouta-t-il finalement. « Il n’apprendra jamais. Il reste bloqué dans ses vieilles croyances limitées – et il veut me les imposer. Mais je ne suis pas lui – et il ne l’acceptera jamais. »
« Votre famille ne vous manque-t-elle pas ? » demanda Gwen, surprise qu’il puisse dédier sa vie à cette tour.
« Si », répondit-il avec franchise, ce qui la surprit. « Beaucoup. Ma famille est tout pour moi – mais ma vocation spirituelle compte plus. Ma maison est ici désormais », dit-il, tournant le long d’un couloir tandis que Gwen suivait. « Je sers Eldof maintenant. Il est mon soleil. Si vous le connaissiez », dit-il en se tournant vers Gwen et en la dévisageant avec une intensité qui l’effraya, « il serait le vôtre aussi. »
Gwen détourna le regard, n’aimant pas cet air de fanatisme dans ses yeux.
« Je ne sers personne hormis moi-même »,