Une Joute de Chevaliers . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Une Joute de Chevaliers - Морган Райс страница 6
Après que quelques instants supplémentaires eurent passé, et que le mur se soit rapproché encore plus, Naten se pencha enfin et jeta le sac d’écharpes à Kendrick, le frappant durement au torse tandis qu’il chevauchait.
« Distribuez-les à vos hommes », dit-il, « ou finissez découpés par le mur. C’est votre choix – je ne m’en soucie pas vraiment. »
Naten s’éloigna, retournant à ses hommes, et Kendrick distribua rapidement les écharpes à ses hommes, chevauchant à côté de chacun d’eux, et il les leur tendit. Ensuite, Kendrick enroula sa propre écharpe autour de sa tête et de son visage, comme les autres de la Crête le faisaient, encore et encore, jusqu’à ce qu’il se sente en sécurité mais puisse encore respirer. Il pouvait à peine y voir à travers, le monde était obscurci, flou dans la lumière.
Kendrick se tint prêt tandis qu’ils se rapprochaient et que le bruit des sables tourbillonnants devenait assourdissant. Déjà, à cinquante mètres, l’air était empli du son du sable rebondissant sur les armures. Un instant après, il le sentit.
Kendrick plongea dans le Mur de Sable, et ce fut comme pénétrer dans un océan de sable bouillonnant. Le bruit était si fort qu’il pouvait à peine entendre le battement de son propre cœur dans ses oreilles, tandis que le sable englobait chaque centimètre de son corps, luttant pour rentrer, pour le déchiqueter. Les sables tourbillonnants étaient si puissants, il ne pouvait pas même voir Brandt ou Atme, à quelques mètres de lui.
« CONTINUEZ À AVANCER ! » cria Kendrick à ses hommes, se demandant même si l’un d’eux pouvait l’entendre, se rassurant autant lui qu’eux. Les chevaux hennissaient comme des fous, ralentissaient, agissaient étrangement, et Kendrick baissa les yeux pour voir le sable aller dans leurs yeux. Il talonna plus fort, priant pour que son cheval ne s’arrête pas sur place.
Kendrick continua à charger et charger, pensant que cela ne se terminerait jamais – puis, enfin, avec soulagement, il en émergea. Il sortit à toute vitesse de l’autre côté, ses hommes à côté de lui, de retour dans la Grande Désolation, le ciel dégagé et le vide attendaient pour l’accueillir de l’autre côté. Le Mur de Sable se calma progressivement tandis qu’ils s’éloignaient, et alors que la quiétude était restaurée, Kendrick remarqua les hommes de la Crête qui le regardaient, lui et ses hommes, avec surprise.
« Vous ne pensiez pas que nous survivrions ? » demanda Kendrick à Naten alors qu’il demeurait bouché bée.
Naten haussa les épaules.
« Je ne m’en soucierais pas dans les deux cas », dit-il, et il s’élança avec ses hommes.
Kendrick échangea un regard avec Brandt et Atme, tandis qu’ils s’interrogeaient tous à nouveau à propos de ces hommes de la Crête. Kendrick sentait que ce serait un chemin long et difficile pour gagner leur confiance. Après tout, lui et ses hommes étaient des étrangers, et ils étaient ceux qui avaient créé cette piste et leur avaient causé des problèmes.
« Droit devant ! » cria Koldo.
Kendrick leva les yeux et vit là, dans le désert, la trace laissée par lui et les autres de l’Anneau. Il vit toutes leurs empreintes, maintenant durcies dans le sable, menant vers l’horizon.
Koldo s’arrêta où elles s’arrêtaient, fit une pause, et tous les autres firent de même, leurs chevaux essoufflés. Ils regardèrent tous par terre, les étudièrent.
« Je m’étais attendu à ce que le désert les efface », dit Kendrick, surpris.
Naten ricana.
« Ce désert n’efface rien. Il ne pleut jamais – et il se souvient de tout. Ces empreintes, vos empreintes les auraient menées droit vers nous – et auraient mené à la chute de la Crête.
« Arrête de l’exclure », dit sombrement Koldo à Naten, la voix rendue sévère par l’autorité.
Ils se tournèrent tous pour le voir à côté, et Kendrick ressentit un élan de reconnaissance envers lui.
« Pourquoi le devrais-je ? » répondit Naten. « Ces gens ont créé ce problème. Je pourrais être à nouveau dans la Crête, sain et sauf, là maintenant. »
« Continue », dit Koldo, « et je te renverrais immédiatement chez nous. Tu seras exclu de notre mission et expliquera au Roi pourquoi tu as traité son commandant désigné avec irrespect. »
Naten, enfin humilié, baissa les yeux et s’éloigna de l’autre côté du groupe.
Koldo jeta un coup d’œil à Kendrick, hoche de la tête avec respect, d’un commandant à un autre.
« Je m’excuse pour l’insubordination de mes hommes », dit-il. « Je suis certain que vous le savez, un commandant ne peut pas toujours parler pour tous ses hommes. »
Kendrick hocha de la tête en retour avec respect, admirant Koldo plus que jamais.
« Est-ce la piste des vôtres alors ? » demanda Koldo, les yeux baissés.
Kendrick acquiesça.
« Apparemment oui. »
Koldo soupira, tourna et la suivit.
« Nous la suivrons jusqu’à ce qu’elle se termine », dit-il. « Une fois que nous aurons atteint son extrémité, nous ferons marche arrière et l’effacerons. »
Kendrick était perplexe.
« Mais ne laisserons-nous pas une trace nous-mêmes en revenant ? »
Koldo fit un geste, et Kendrick suivit son regard pour voir, fixés sur le dos des chevaux de ses hommes, plusieurs outils qui ressemblaient à des râteaux.
« Des nettoyeurs », expliqua Ludvig, venant à côté de Koldo. « Ils effaceront nos traces pendant que nous chevaucherons. »
Koldo sourit.
« C’est ce qui a gardé la Crête invisible pour nos ennemis depuis des siècles. »
Kendrick admira les dispositifs ingénieux, et un cri s’éleva tandis que les hommes éperonnaient tous leurs chevaux, tournaient et suivaient la piste, galopant à travers le désert, de retour dans la Désolation, vers un horizon de néant. Malgré lui, Kendrick jeta un regard en arrière pendant qu’ils avançaient, jeta un dernier coup d’œil au Mur de Sable, et pour une raison quelconque, fut submergé par le sentiment qu’il ne reviendrait jamais, jamais.
CHAPITRE QUATRE
Erec se tenait à la proue de son navire, Alistair et Strom à côté de lui, et regardait au-delà la rivière qui se rétrécissait avec inquiétude. Suivant non loin derrière se trouvait sa petite flotte, tout ce qu’il restait de ceux qui avaient appareillé depuis les Îles Méridionales, tous serpentant le long de cette rivière sans fin, de plus en plus profondément vers le cœur de l’Empire. À certains endroits cette rivière avait été aussi large qu’un océan, ses rives hors de la vue, et ses eaux claires ; mais à présent Erec voyait, à l’horizon, qu’elle se