Maintenant et À Tout Jamais . Sophie Love
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Читать онлайн книгу Maintenant et À Tout Jamais - Sophie Love страница 8
La panique commença à papillonner dans la poitrine d’Emily, et elle s’obligea à réfléchir. Elle se rappela des moments qu’elle et sa famille passaient à la maison. Elle se souvenait de la manière dont son père s’arrangeait pour que le fioul soit livré pour chauffer la maison durant les mois d’hiver. Cela rendait sa mère folle car c’était si cher, et qu’elle pensait que chauffer une maison vide était une dépense inutile. Mais le père d’Emily avait maintenu que la maison avait besoin d’être gardée chaude pour protéger la plomberie.
Emily réalisa qu’elle avait besoin de faire livrer du fioul à la maison pour être au chaud. Mais sans réseau sur son téléphone, elle n’avait aucune idée de la façon dont elle ferait arriver cela.
Tout à coup, on frappa à la porte. C’était un coup lourd, régulier, réfléchi, un qui résonnait partout à travers les couloirs vides. Emily se figea, ressentit un tressautement d’anticipation dans la poitrine. Qui pourrait se présenter, à cette heure, avec cette neige ?
Elle quitta la cuisine et avança à pas feutrés sur le plancher du couloir, silencieuse avec ses pieds nus. Ses mains planèrent au-dessus de la poignée, et après une seconde d’hésitation, elle parvint à se ressaisir et ouvrit la porte.
Debout devant elle, vêtu d’une veste à carreaux, ses cheveux sombres et longs jusqu’à la mâchoire saupoudrés de flocons de neige, se tenait un homme duquel Emily ne put s’empêcher de penser qu’il ressemblait à un bucheron, ou au Chasseur dans le Petit Chaperon Rouge. Pas son genre habituel, mais il y avait certainement de la beauté dans ses yeux bleus et froids, dans la barbe de trois jours de son menton bien dessiné, et Emily fut choquée par le pouvoir de son attraction envers lui.
« Je peux vous aider ? », demanda-t-elle.
L’homme la regarda en plissant des yeux, comme s’il la jaugeait. « Je suis Daniel », dit-il. Il tendit la main pour qu’elle puisse la serrer. Elle la prit, remarquant la rugosité de ses mains. « Qui êtes-vous ? »
« Emily », répondit-elle, soudainement consciente de la sensation du battement de son propre cœur. « Mon père est propriétaire de cette maison. Je suis venue pour le week-end. »
Le regard oblique de Daniel s’intensifia. « Le propriétaire n’a pas été là depuis vingt ans. Avez-vous obtenu la permission pour juste faire un saut ? »
Son ton était dur, légèrement hostile, et Emily recula.
« Non », dit-elle maladroitement, un peu mal à l’aise qu’on lui rappelle l’expérience la plus douloureuse de sa vie – la disparition de son père – tout en étant pris de court par le ton bourru de Daniel. « Mais j’ai son approbation pour aller et venir comme je le souhaite. Qu’est-ce que c’est pour vous de toute façon ? » Elle fit correspondre son ton rude au sien.
« Je suis le gardien ici », répondit-il. « Je vis dans la remise dans l’enceinte. »
« Vous vivez ici ? » s’écria Emily, et l’image d’un week-end calme dans la vieille maison de son père se brisa en morceaux devant elle. « Mais je voulais être seule pour ce week-end. »
« Oui, eh bien, vous et moi tous les deux », répondit Daniel. « Je n’ai pas l’habitude de voir des gens faire irruption sans être annoncés. » Il jeta un regard suspicieux par-dessus son épaule. « Et violer la propriété. »
Emily croisa les bras. « Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai violé la propriété ? »
Daniel leva un sourcil en réponse. « Eh bien, à moins que vous n’ayez prévu de vous asseoir ici dans l’obscurité et le froid pendant tout le week-end, alors je m’attendrais à ce que vous ayez trafiqué. Avoir mis en route la chaudière. Purger les tuyaux. Ce genre de choses. »
La brusquerie d’Emily céda la place à l’embarras. Elle rougit.
« Vous n’avez pas réussi à mettre la chaudière en route n’est-ce pas ? », répondit Daniel. Il y avait un sourire ironique sur ses lèvres qui disait à Emily qu’il était légèrement amusé par sa situation délicate.
« Je n’en ai juste pas encore eu la chance », répondit-il, de manière hautaine, tentant de sauver la face.
« Vous voulez que je vous montre ? », demanda-t-il, presque doucement, comme si le faire ne le dérangeait pas.
« Vous le feriez ? », demanda Emily, un peu stupéfaite et confuse par son offre pour l’aider.
Il s’avança sur le paillasson. Des flocons de neige voletèrent de sa veste, créant une tempête de neige miniature dans le couloir.
« Je préfèrerais le faire moi-même plutôt que nous ne cassiez quelque chose », dit-il pour s’expliquer, accompagné par un haussement d’épaule nonchalant.
Emily remarqua que la neige qui tombait à l’extérieur s’était transformée en une sorte de blizzard. Même si elle ne voulait pas l’admettre, elle était plus que reconnaissante que Daniel soit apparu quand il l’avait fait. Sinon, elle serait probablement morte de froid durant la nuit.
Elle ferma la porte et tous deux avancèrent dans le couloir, vers la porte menant au sous-sol. Daniel était venu préparé. Il sortit une torche, éclairant le passage le long de l’escalier vers la cave. Emily le suivit en bas, un peu paniquée par l'obscurité et les toiles d'araignée, tandis qu’elle descendait dans l'obscurité. Elle avait été terrifiée par le vieux sous-sol quand elle était enfant et s’était rarement aventurée là-bas. L'endroit était rempli de toutes les vieilles machines et mécanismes qui gardaient la maison en fonctionnement. Les voir la bouleversa et la fit se demander une fois de plus si venir ici était une erreur.
Heureusement, Daniel fit démarrer la chaudière en quelques secondes, comme si c’était la chose la plus aisée au monde. Emily ne pouvait pas s’empêcher de se sentir un peu dérangée par le fait qu'elle avait besoin d'un homme pour l'aider, quand la raison même pour laquelle elle était venue ici en premier lieu était de retrouver son indépendance. Elle réalisa alors que, malgré la beauté sauvage de Daniel et son attirance indéniable envers lui, elle avait besoin qu’il parte le plus tôt possible. Elle allait difficilement s’engager dans un cheminement de découverte de soi avec lui dans la maison. L’avoir sur le terrain était déjà assez mauvais.
En ayant terminé avec la chaudière, ils quittèrent tous deux le sous-sol. Emily était soulagée d’être sortie de cet endroit froid, humide et moisi, et de nouveau dans la partie principale de la maison. Elle suivit Daniel alors qu’il se dirigeait le long du hall, vers la buanderie à l'arrière de la cuisine. Immédiatement, il se mit au travail pour purger les tuyaux.
« Êtes-vous préparée pour chauffer la maison tout l'hiver? », lui demanda-t-il depuis sa position sous le plan de travail. « Car ils vont geler autrement. »
« Je ne reste que pour le week-end », répondit Emily.
Daniel glissa de sous le comptoir et se redressa, les cheveux ébouriffés et hérissés partout. « Vous ne devriez pas blaguer avec une vieille maison comme ça », dit-il en secouant la tête.
Mais il s’occupa tout de même de l'eau.
« Alors, où est la chaleur ? », demanda