Avant Qu’il Ne Harcèle. Блейк Пирс
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C’était étrange et elle se révélait incapable de l’expliquer, mais lorsqu’elle mit le contact, elle se sentit plus libre qu’elle ne l’avait été depuis qu’elle avait donné naissance à Kévin. Cette sensation venait sans doute du fait qu’elle se rendait compte qu’elle pouvait peut-être réellement y arriver. Elle parviendrait peut-être à trouver un équilibre entre sa carrière et sa famille. Elle fourmillait d’excitation (peut-être un peu d’anxiété aussi, mais dans le sens favorable) à l’idée de commencer à mener l’enquête et devoir attendre jusqu’au lendemain matin la perturbait. Elle regrettait aussi qu’Ellington ne soit pas avec elle. Elle supposait que ce devait être ce que Tom Brady avait ressenti en changeant d’équipe, entraîné par quelqu’un d’autre que Bill Be…
Oh seigneur, j’ai passé trop de temps avec Ellington, songea-t-elle en tuant la comparaison dans l’œuf. Mais honnêtement, elle ne put s’empêcher de sourire.
Avec cette idée en tête, elle devint impatiente de se retrouver dans un motel pour pouvoir appeler Ellington et Kévin sur FaceTime.
Mais avant tout, elle était agent. Il lui semblait vraiment étrange de devoir se le remémorer. Au milieu du parking de voitures de location, les clefs à la main, elle parcourut les fichiers que McGrath lui avait envoyés.
Elle savait aussi qu’elle devait se plonger plus en profondeur dans les dossiers de l’enquête. Elle avait reçu plusieurs mails de McGrath et de son assistant, précisant que tout ce dont elle avait besoin se trouverait dans sa boîte de réception aux alentours de dix-huit heures, heure de l’Est. Elle était également impatiente à la perspective d’éplucher les rapports, pour avoir un aperçu global de l’affaire avant toute interaction avec ses parties prenantes. C’était sa méthode préférée pour découvrir les particularités d’une enquête et digérer toutes les informations sans être influencée par quiconque.
Elle s’installa dans le motel qui se trouvait à une dizaine de kilomètres de l’aéroport est ne perdit pas de temps. Avant même d’ouvrir sa valise, elle s’assit sur le lit et appela Ellington sur FaceTime. Il répondit presque immédiatement. Son visage occupait presque tout l’écran, même si Kévin y apparaissait aussi, sur ses genoux. Mais Kévin semblait plus intéressé par le menton de son père que par le téléphone.
- Salut les garçons, lança Mackenzie. Je suis arrivée. Enfin.
- Bien, répondit Ellington. Je m’en réjouis. J’étais sur le point de mettre le petit bonhomme au lit. J’ai décidé qu’il se coucherait un peu plus tard aujourd’hui pour te voir mais… eh bien, comme tu peux le voir, il a développé une nouvelle passion pour mon menton.
- Kévin… salut, trésor !
Lentement, son fils regarda autour de lui et repéra son visage sur l’écran. Les coins de sa petite bouche se relevèrent, il sourit et tapota le téléphone.
- Voilà, s’écria Ellington. Dis bonne nuit à maman.
Le reste de la conversation dura environ cinq minutes. Selon Mackenzie, ce fut l’un des échanges les plus hilarants et nunuches de sa vie. Mais lorsqu’elle raccrocha, elle se sentait comblée. Elle se sentait pleine d’énergie, prête à relever tous les défis que l’affaire lui réservait.
Avec l’enquête en tête, elle alluma son ordinateur et mit en place un petit poste de travail. Elle commanda chinois, acheta un soda dans le distributeur automatique du fond du couloir et se prépara à étudier les dossiers de l’affaire pendant les heures qui suivraient. Ce n’était pas aussi terrifiant que ce à quoi elle s’attendait mais il faisait juste assez sombre pour que la pluie fine qui avait commencé à tomber soit tout à fait lugubre.
Il y avait deux victimes, toutes les deux tuées de manière presque identique. La plus grande différence entre les deux meurtres était que le plus récent avait eu lieu ici, à Seattle, alors que l’autre avait été perpétré à Portland, en Oregon. Les deux villes étaient situées à moins de trois heures de distance l’une de l’autre donc ce n’était pas si absurde – surtout si l’on considérait que les assassinats avaient eu lieu à quatre jours d’écart.
La scène de crime la plus récente se trouvait dans un parking souterrainà environ huit kilomètres de là où Mackenzie parcourait actuellement les compte-rendu de l’enquête. La victime, Sophie Torres, avait trente-trois ans, elle était serveuse à mi-temps et modèle. Le premier meurtre avait eu lieu dans un petit parc public de Portland. La victime, Amy Hill, avait été retrouvée dans une fontaine. Comme Sophie Torres, elle avait reçu un violent coup au visage, mais il était difficile de déterminer si elle était morte suite à ses blessures ou à la noyade, dans la mesure où son autopsie révélait des signes allant dans ce sens.
Mackenzie prit des notes rapides, pointant les similarités et les différences de chaque meurtre. Les similarités étaient, bien entendu, les plus évidentes. Les deux victimes étaient de jeunes femmes, qui devaient être considérées comme très belles par la plupart des hommes. Elles avaient été frappées au visage et les hématomes avaient la même apparence dans les deux cas. D’après les dossiers de l’affaire, la police scientifique jugeait qu’un marteau avait été utilisé comme arme du crime. À cause du choix étrange de l’arme, de l’âge et du sexe des victimes, il semblait que c’était l’œuvre du même tueur.
Si les deux morts avaient eu lieu dans la même ville, Mackenzie n’aurait pas eu le moindre doute. Mais les trois heures de distance et le fait que Sophie Torres ait été tuée juste devant sa voiture laissaient Mackenzie pensive.
Lorsqu’elle eut pris connaissance de toutes les informations mises à sa disposition (et terminé son poulet à l’orange et son Pepsi), elle relut ses propres notes. Ce n’était pas suffisant pour établir un profil solide, elle devrait donc approfondir le lendemain. Les mails que lui avait adressés McGrath précisaient qu’elle ferait équipe avec un agent du bureau de terrain de Seattle et qu’elle le rencontrerait sur la dernière scène de crime le lendemain à 8h00. Elle n’aimait pas l’idée mais elle comprenait. Elle espérait seulement faire équipe avec une personne qui ne serait pas têtue et arrogante avec elle, pour la simple raison qu’elle était envoyée de Washington.
Tous ces impondérables commençaient à l’angoisser inutilement. Elle décida alors qu’elle en avait terminé pour la journée. Elle prit une douche et se mit au lit juste avant 23h00. Mais avec tellement de choses en tête qu’elle fut incapable de s’endormir avant minuit passé. Pendant ce laps de temps, elle s’attendit à être réveillée par les pleurs de Kévin, puisqu’il se réveillait encore toutes les nuits avec la couche mouillée.
Mais la chambre d’hôtel restait plongée dans l’obscurité et le seul bruit provenait de la pluie battante dehors. Elle finit par s’assoupir, seulement un peu perturbée par la place vide à côté d’elle dans le lit. Bien sûr, Ellington lui manquait, mais de temps en temps, il ne devait pas être mauvais pour le corps de s’étirer un peu. Lorsqu’elle s’endormit finalement, son sommeil fut profond, et pour la première fois depuis environ huit mois, elle dormit une nuit entière.
CHAPITRE QUATRE
Mackenzie était seulement allée à Seattle une fois dans sa vie. Elle y