Le Piège Zéro. Джек Марс

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Le Piège Zéro - Джек Марс

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Tarek hésita. Il connaissait parfaitement le tempérament enflammé d’Awad. “Le devoir de diriger incombe au fils ainé…”

      “Ce n’est pas une dynastie,” contesta Awad.

      “Alors, qui… ?” Tarek s’interrompit en comprenant ce qu’Awad suggérait.

      Le jeune homme plissa les yeux, mais ne répondit pas. Il n’en avait pas besoin Son regard était une menace plus que suffisante. Awad était jeune, même pas trente ans, mais il était grand et fort, avec une mâchoire aussi rigide et intraitable que sa foi. Peu osaient même le contredire.

      “Ben Mohammed voulait que je dirige,” dit Awad à Tarek. “Il l’a dit lui-même.” Ce n’était pas totalement vrai. Le vieil homme avait dit à plusieurs reprises qu’il voyait un potentiel de grandeur chez Awad et qu’il était un leader naturel. Awad avait interprété ces paroles comme une déclaration des intentions de l’ancien.

      “Il ne m’a rien dit de tel,” s’aventura à répondre Tarek, même s’il prononça ces mots à voix basse. Il gardait les yeux rivés au sol, évitant le regard sombre d’Awad.

      “Parce qu’il savait que tu es faible, toi aussi,” rétorqua Awad. “Dis-moi, Tarek, depuis combien de temps n’es-tu pas sorti de ces murs ? Depuis combien de temps est-ce que tu vis grâce à la charité et à la sécurité apportées par Bin Mohammed, sans être concerné par les balles et les bombes ?” Awad se pencha en avant sur le corps du vieil homme en ajoutant tout bas, “Combien de temps crois-tu que tu vas survivre avec seulement tes habits sur le dos une fois que j’aurai pris le pouvoir et que je t’aurai chassé ?”

      La lèvre inférieure de Tarek bougea, mais aucun son ne s’échappa de sa bouche. Awad sourit : Tarek, ce petit homme, avait peur.

      “Continue,” le nargua Awad. “Dis ce que tu as sur le cœur.”

      “Combien de temps…” Tarek déglutit. “Combien de temps crois-tu que tu pourras rester dans ces murs sans les finances d’Hassan Ben Abdallah ? Nous serons dans la même position. Mais dans des lieux différents.”

      Awad sourit. “Oui. Tu es malin, Tarek. Mais j’ai une solution.” Il se pencha par-dessus la dalle, mais baissa d’un ton. “Confirme mes dires.”

      Tarek leva les yeux d’un coup, surpris par les mots d’Awad.

      “Dis-leur que tu as entendu la même chose que moi,” poursuivit-il. “Dis-leur qu’Abdallah Ben Mohammed m’a nommé chef juste avant de mourir et je te jure que tu auras toujours une place parmi la Confrérie. Nous récupérerons notre force. Nous ferons connaître notre nom. Et la volonté d’Allah, que la paix soit sur Lui, sera accomplie.”

      Avant même que Tarek ait pu répondre, une sentinelle cria un ordre dans la cour. Deux hommes ouvrirent les lourdes portes en fer juste à temps pour que deux camions s’y engouffrent, les rainures de leurs pneus remplies de boue à cause de la pluie récente.

      Huit hommes en sortirent, les seuls qui avaient pu s’en tirer… Mais même depuis l’endroit où il se trouvait, Awad pouvait dire que le raid avait été un fiasco. Ils n’avaient ramené aucune munition.

      Parmi les huit hommes, l’un d’entre eux s’avança, les yeux écarquillés sous le choc en voyant la dalle en pierre entre Awad et Tarek. Hassan Ben Abdallah Bin Mohammed avait trente-quatre ans, mais il avait encore l’air d’un adolescent avec ses joues creuses et une barbe à peine naissante.

      Un léger soupir s’échappa des lèvres d’Hassan en reconnaissant la silhouette étendue sur la dalle. Il courut vers elle, ses chaussures projetant du sable derrière lui. Awad et Tarek reculèrent d’un pas pour lui laisser la place, tandis qu’Hassan se précipitait sur le corps de son père, secoué de lourds sanglots.

      Faible, se dit Awad en observant la scène. M’emparer de la Confrérie sera facile.

      Ce soir-là, dans la cour, la Confrérie procéda au Salat-al-Janazah : les prières funéraires pour Abdallah Ben Mohammed. Chaque personne présente s’agenouilla sur trois rangées face à la Mecque, son fils Hassan étant le plus proche de son corps et ses femmes à l’extrémité du troisième rang.

      Awad savait que le corps serait enterré juste après les rites. La tradition musulmane imposait que le corps soit enterré aussi vite que possible après le décès. Il fut le premier à se relever de la prière et prit sa voix la plus fervente pour s’exprimer. “Mes frères,” commença-t-il. “C’est avec un immense chagrin que nous rendons Abdallah Ben Mohammed à la terre.”

      Tous les yeux se tournèrent vers lui, certains interloqués à cette interruption soudaine, mais personne ne se leva ou n’osa prononcer un mot contre lui.

      “Six ans se sont écoulés depuis que l’hypocrisie du Hamas nous a conduit à nous exiler de Gaza,” poursuivit Awad. “Six que nous avons été condamnés à vivre dans le désert de la charité de Ben Mohammed, en ramassant et en pillant ce que nous pouvons. Six ans que nous vivons dans le mensonge et dans l’ombre du Hamas. D’Al-Qaïda. De l’EIIS. D’Amon.”

      Il s’arrêta pour regarder chaque paire d’yeux tour à tour. “C’est fini. La Confrérie ne se cachera plus. J’ai conçu un plan que j’ai exposé en détail à Abdallah avant sa mort. J’ai reçu sa bénédiction. Mes frères, nous allons mettre ce plan à exécution et affirmer notre foi. Nous allons faire périr les hérétiques et le monde entier connaîtra la Confrérie. Je vous le promets.”

      Beaucoup, voire même la plupart, hochèrent la tête pour acquiescer dans la cour. Un seul homme se leva, un frère bourru et quelque peu cynique du nom d’Oussama. “Et quel est ce plan, Awad ?” demanda-t-il d’un air de défi. “Quel est le grand complot que tu as en tête ?”

      Awad sourit. “Nous allons orchestrer le jihad le plus sacré jamais commis sur le sol américain. Un qui rendra les attaques d’Al-Qaïda sur New York insignifiantes.”

      “Comment ?” demanda Oussama. “Comment allons-nous accomplir une telle chose ?”

      “Tout vous sera révélé,” dit tranquillement Awad. “Mais pas ce soir. C’est une soirée de deuil.”

      Awad avait un plan. Il l’avait construit dans sa tête depuis pas mal de temps maintenant. Il savait que c’était possible. Il avait parlé avec les libyens et avait appris que des journalistes israéliens et qu’un représentant du congrès arriveraient bientôt de New York à Baghdad. Tout se mettait tellement bien en place… même la mort d’Abdallah. Awad était même allé jusqu’à négocier un accord préliminaire avec le marchand d’armes qui avait accès à l’équipement nécessaire pour l’attaque sur la ville des USA, mais il avait menti sur le fait qu’Abdallah soit au courant. Le vieil homme était un chef, un ami et un bienfaiteur de la Confrérie, ce dont Awad était reconnaissant, mais il n’aurait jamais accepté ça. Cela nécessitait des finances et des ressources importantes qui pouvaient les conduire à la faillite en cas d’échec.

      Et à cause de ces exigences, Awad savait qu’il devait se rapprocher d’Hassan Ben Abdallah. Le devoir d’enterrement incombait généralement au parent masculin le plus proche, mais Awad imaginait mal les fins bras dégingandés d’Hassan parvenir à creuser un trou assez profond. De plus, aider Hassan lui donnerait l’occasion de créer des liens et de discuter de ses plans.

      “Frère

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