La Traque Zéro. Джек Марс
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Читать онлайн книгу La Traque Zéro - Джек Марс страница 4
“Non,” lui dit-il. “Laisse-la ouverte.” Puis il se retourna, regardant la sortie.
Il ne va prendre aucun risque. Elle s’assit lentement sur le couvercle refermé de la lunette des WC et soupira entre ses mains. Elle était coincée. Elle n’avait aucune arme à utiliser contre lui. Il avait un couteau et deux flingues, dont un actuellement dans la main, caché par la poche de son blouson. Elle pouvait essayer de lui sauter dessus pour que Sara puisse s’enfuir, mais il bloquait la porte. Il avait déjà tué M. Thompson, un ancien Marine, véritable ours contre lequel la plupart aurait évité de se battre à tout prix. Quelle chance pourrait-elle bien avoir contre lui ?
Sara renifla dans le WC d’à côté. Ce n’est pas le moment d’agir, se dit Maya. Elle l’avait espéré, mais elle allait devoir attendre encore.
Soudain, il y eut un fort craquement alors que quelqu’un poussait la porte des toilettes. Puis, une voix féminine surprise se fit entendre, “Oh ! Excusez-moi… Est-ce que je me suis trompée de toilettes ?”
Rais fit un pas de côté, s’écarta de la porte des WC et disparût du champ de vision de Maya. “Je suis vraiment désolé, Madame. Non, vous êtes au bon endroit.” Sa voix se fit immédiatement agréable, et même courtoise. “Mes deux filles sont dedans et… eh bien, disons que je suis peut-être un peu surprotecteur, mais on n’est jamais trop prudents de nos jours vous savez.”
Ce mensonge fit monter la colère dans la poitrine de Maya. Le fait que cet homme les ait prises à leur père et ose se faire passer pour lui empourprait son visage de rage.
“Oh. Je vois. J’ai juste besoin d’utiliser le lavabo,” répondit la femme.
“Bien sûr, allez-y.”
Maya entendit claquer ses chaussures contre le carrelage, puis elle vit partiellement la femme, de dos à elle, alors qu’elle tournait le robinet du lavabo. Elle avait l’air d’âge moyen, avait des cheveux blonds jusqu’aux épaules et elle était bien habillée.
“Je dois dire que je vous comprends,” dit la femme à Rais. “Normalement, je ne m’arrêterais jamais dans un tel endroit, mais je me suis renversé du café dessus en route pour rendre visite à de la famille et… euh…” Elle s’interrompit en regardant dans le miroir.
Dans le reflet, la femme aperçut la porte ouverte des WC et Maya assise sur des toilettes fermées. Maya n’avait aucune idée de l’allure qu’elle pouvait bien avoir : cheveux emmêlés, joues bouffies d’avoir pleuré, yeux rouges… Mais elle imaginait bien qu’elle suscitait certainement un signal d’alerte.
Le regard de la femme se porta un instant sur Rais, avant de revenir au miroir. “Euh… Je ne pouvais pas continuer à conduire pendant une heure et demie avec les mains collantes…” Elle regarda par-dessus son épaule, l’eau coulant toujours du robinet, puis elle esquissa des lèvres trois mots très clairement à l’attention de Maya.
Tout va bien ?
La lèvre inférieure de Maya tremblait. S’il vous plaît, ne me parlez pas. Ne me regardez même pas. Elle secoua lentement la tête. Non.
Rais avait dû tourner de nouveau le dos pour faire face à la porte, car la femme acquiesça lentement. Non ! pensa Maya avec désespoir. Elle n’essayait pas d’appeler à l’aide.
Elle tentait juste d’empêcher que cette femme subisse le même sort que Thompson.
Maya fit un signe à la femme de la main et esquissa un seul mot en retour. Partez. Partez.
La femme fronça profondément les sourcils, les mains toujours mouillées. Elle regarda de nouveau en direction de Rais. “Je suppose que ce serait trop demander que d’avoir des serviettes en papier ici, hein ?”
Elle avait dit ça sur un ton qui sonnait un peu trop faux.
Puis, elle fit un signe du pouce et du petit doigt à Maya, comme si elle imitait un combiné téléphonique avec sa main. Elle paraissait suggérer qu’elle allait appeler quelqu’un.
Je vous en prie, allez-vous-en.
Alors que la femme se dirigeait vers la porte de sortie, il y eut un mouvement éclair dans l’air. Ce fut si rapide qu’au début, Maya crut qu’il ne s’était rien passé du tout. La femme s’immobilisa, les yeux écarquillés par le choc.
Un fin arc de sang jaillit de sa gorge ouverte, aspergeant le miroir et le lavabo.
Maya serra ses deux mains contre sa bouche pour étouffer le cri qui menaçait de sortir de ses poumons. Au même instant, les mains de la femme se portèrent à son cou, mais rien ne pouvait arrêter les dégâts qui venaient d’être commis. Du sang ruisselait entre ses doigts et elle tomba à genoux, un faible gargouillis s’échappant de ses lèvres.
Maya ferma les yeux, les mains toujours sur sa bouche. Elle ne voulait pas voir ça. Elle ne voulait pas regarder cette femme mourir à cause d’elle. Sa respiration n’était que de lourds sanglots étouffés. Dans les WC voisins, elle entendit Sara qui gémissait doucement.
Lorsqu’elle osa rouvrir les yeux, la femme la regardait fixement, une joue posée contre le sol sale et mouillé.
La mare de sang échappée de son cou atteignait presque les pieds de Maya.
Rais se pencha jusqu’à la taille et nettoya son couteau sur le chemisier de la femme. Quand il releva les yeux vers Maya, il n’y avait ni colère, ni énervement dans ses yeux trop verts. On y lisait seulement sa déception.
“Je t’avais dit ce qui allait se passer,” dit-il doucement. “Tu as essayé de lui faire signe.”
Des larmes embuèrent les yeux de Maya. “Non,” parvint-elle à prononcer. Elle ne contrôlait plus ses lèvres et ses mains tremblantes. “Je-je n’ai pas…”
“Si,” dit-il calmement. “Tu l’as fait et son sang est sur tes mains.”
Maya se mit à hyperventiler et elle expirait dans un sifflement. Elle se pencha en avant, mettant sa tête entre ses genoux, les yeux fermés et les doigts dans les cheveux.
D’abord M. Thompson et, maintenant, cette femme innocente. Ils étaient tous deux morts simplement pour avoir été trop près d’elle, trop près de ce que ce maniaque souhaitait… et il avait prouvé par deux fois maintenant qu’il était résolu à tuer, même sans faire aucune distinction, pour obtenir ce qu’il voulait.
Quand elle finit par retrouver la maîtrise de sa respiration et qu’elle osa relever les yeux, Rais s’était emparé du sac à main noir de la femme et fouillait dedans. Elle le regarda en extraire un téléphone, puis arracher la batterie et la carte SIM.
“Debout,” ordonna-t-il à Maya en entrant dans les WC. Elle se leva rapidement et s’aplatit contre la paroi de séparation des WC en métal, retenant son souffle.
Rais jeta la batterie et la carte SIM dans les toilettes, puis tira la chasse. Il se retourna ensuite face à elle, à quelques centimètres seulement dans cet espace étroit. Elle ne pouvait pas supporter son regard, alors elle regarda son menton.