La Traque Zéro. Джек Марс
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Du moins, elle l’espérait. Si son père n’était pas encore rentré, il y avait peu de chance que quiconque remarque la disparition des filles Lawson.
Maya marchait aussi précautionneusement que possible pour contourner la mare de sang… et éviter de regarder le corps au sol. Chacune de ses articulations lui semblait toute molle. Elle se sentait faible et impuissante face à cet homme. Toute la bravoure dont elle avait fait preuve seulement quelques minutes auparavant en voiture s’était dissoute comme du sucre dans de l’eau bouillante.
Elle prit Sara par la main. “Ne regarde pas,” murmura-t-elle, puis elle guida sa sœur afin de contourner le corps de la femme. Sara regardait au plafond en prenant de profondes inspirations par sa bouche ouverte. De nouvelles larmes coulaient sur ses joues. Son visage était blanc comme un linge et sa main était froide et moite.
Rais ouvrit la porte des toilettes uniquement de quelques centimètres et jeta un œil au-dehors. Puis, il leva la main. “Attendez.”
Maya regarda dans la même direction et vit un routier costaud, portant une casquette, s’éloigner des toilettes pour hommes, essuyant ses mains sur son jean. Elle serra la main de Sara et, de l’autre main, elle caressa instinctivement ses cheveux emmêlés.
Elle ne pouvait pas combattre cet assassin, pas sans une arme. Elle ne pouvait pas essayer de demander de l’aide à quelqu’un, sans quoi il subirait le même sort que la femme derrière eux. Il ne lui restait plus qu’une option : attendre et espérer que son père allait venir les chercher… ce qu’il pouvait uniquement faire s’il savait où elles étaient et elle ne pouvait rien faire pour l’aider dans cette tâche. Maya n’avait aucun moyen de laisser des indices ou des traces.
Ses doigts coincés dans les cheveux finirent par s’en extraire en emportant quelques mèches avec eux. Elle secoua la main et les mèches retombèrent lentement au sol.
Cheveux.
Elle avait des cheveux. Et ces cheveux pouvaient être analysés : c’était de la médecine légale basique. Sang, salive, cheveux. Toutes ces choses pouvaient prouver qu’elle s’était trouvée à un endroit, et qu’elle était encore vivante à ce moment-là. Quand les autorités trouveraient le pick-up de Thompson, ils trouveraient le corps de la femme et ils prélèveraient des échantillons. Ils trouveraient ses cheveux. Son père saurait qu’elles étaient passées par ici.
“Avancez,” leur dit Raid. “Dehors.” Il tint la porte tandis que les deux filles, main dans la main, quittaient les toilettes. Il leur emboîta le pas, regardant aux alentours une nouvelle fois pour s’assurer que personne ne les avait remarqués. Puis, il sortit le lourd revolver Smith & Wesson de M. Thompson et le fit pivoter dans sa main. D’un seul mouvement sec, il tira la poignée de la porte des toilettes pour la refermer avec le manche de son arme.
“La voiture bleue.” Il fit un geste du menton et rangea le pistolet. Les filles marchèrent lentement vers une berline bleu foncé garée à quelques places du pick-up de M. Thompson. La main de Sara tremblait dans celle de Maya… ou alors était-ce la sienne qui tremblait peut-être ?
Rais démarra la voiture, quitta l’aire de repos et reprit l’autoroute, mais pas vers le sud, là où ils s’étaient dirigés jusqu’ici. Au lieu de ça, il fit demi-tour pour repartir au nord. Maya comprit ce qu’il était en train de faire. Quand les autorités trouveraient le pick-up de Thompson, ils penseraient qu’il poursuivait sa route au sud. Ils allaient le chercher, les chercher, au mauvais endroit.
Maya s’arracha à nouveau quelques cheveux et les laissa tomber au sol de la voiture. Le psychopathe qui les avait kidnappées avait raison sur un point : leur destin était déterminé par une autre puissance, lui en l’occurrence. Et ce destin, Maya ne pouvait pas encore totalement le comprendre.
Maintenant, elles n’avaient qu’une seule chance d’éviter le destin qu’il avait prévu pour elles.
“Papa va venir,” murmura-t-elle à l’oreille de sa sœur. “Il va nous trouver.”
Elle essaya de paraître plus sûre qu’elle ne l’était vraiment.
CHAPITRE DEUX
Reid Lawson monta rapidement l’escalier de sa maison d’Alexandria, en Virginie. Ses membres semblaient lourds, ses jambes étant encore engourdis par le choc ressenti quelques minutes plus tôt, mais son regard affichait une expression de pure détermination. Il monta les marches deux par deux jusqu’à l’étage, même s’il avait peur de ce qu’il allait trouver là-haut… ou plutôt ne pas trouver.
En bas et au dehors, ça grouillait d’activité. Dans la rue, devant sa maison, on ne comptait pas moins de quatre voitures de police, deux ambulances et un camion de pompier : tout le protocole dans un cas tel que celui-ci. Des flics en uniforme déroulaient un ruban jaune pour former un X devant sa porte d’entrée. L’équipe de légistes collectait des échantillons du sang de Thompson dans l’entrée et des follicules de cheveux sur les oreillers de ses filles.
Reid se souvenait à peine d’avoir prévenu les autorités. Il avait du mal à se rappeler les déclarations faites à la police, un patchwork décousu de phrases fragmentées, ponctuées de courtes respirations haletantes, tandis que son esprit imaginait des possibilités horribles.
Il était parti en week-end avec une amie. Un voisin surveillait ses filles.
Le voisin était mort à présent et ses filles avaient disparu.
Reid passa un coup de fil une fois arrivé en haut, à l’écart des oreilles indiscrètes.
“Vous auriez dû nous appeler en premier,” dit Cartwright en guise de bonjour. Le Directeur Adjoint Shawn Cartwright était à la tête de la Division des Activités Spéciales et, de façon non officielle, c’était le patron de Reid à la CIA.
Ils sont déjà au parfum. “Comment êtes-vous au courant ?”
“Vous êtes fiché,” répondit Cartwright. “Nous le sommes tous. À chaque fois que nos informations sont saisies dans un système, que ce soit le nom, l’adresse, les réseaux sociaux ou quoi que ce soit d’autre, c’est automatiquement envoyé à la NSA avec la mention prioritaire. Bon sang, l’agence aurait accéléré les choses, alors que la police ne va pas vous laisser partir de sitôt.”
“Je dois les retrouver.” Chaque seconde qui s’écoulait lui rappelait avec douleur qu’il ne reverrait peut-être jamais ses filles s’il ne se mettait pas immédiatement à leur recherche, sans perdre un seul instant. “J’ai vu le corps de Thompson. Il est mort depuis au moins vingt-quatre heures, ce qui fait une avance énorme sur nous. Il me faut de l’équipement et je dois y aller tout de suite.”
Deux ans plus tôt, quand sa femme Kate était soudainement morte d’une attaque ischémique, il s’était senti totalement impuissant. L’hébétement et le détachement s’étaient emparés de lui. Rien ne lui semblait réel, comme s’il allait se réveiller de ce cauchemar à tout moment et se rendre compte que tout ceci ne s’était passé que dans sa tête.