Le Sceptre De Feu. Морган Райс

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Le Sceptre De Feu - Морган Райс

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d’une perceuse pneumatique. Il pouvait le sentir dans chaque fibre de son corps.

      Finalement, ils arrivèrent au bout du couloir. Droit devant, il y avait une porte. Elle ressemblait beaucoup à celle qu’ils avaient empruntée pour revenir ici depuis l’atelier de Leonardo da Vinci, où il les avait aidés à créer le précieux Élixir qu’ils avaient utilisé pour soigner Esther. Celui, pensa Oliver avec un chagrin amer, qui avait déclenché cette réaction catastrophique.

      Le professeur Amethyst ouvrit la porte. Une rafale de vent sembla aspirer Oliver. Il attrapa la main d’Esther. Ralph attrapa l’autre. Il regarda à gauche et à droite pour voir que ses amis s’accrochaient tous les uns aux autres, Walter à Simon, Simon à Ralph, et ainsi de suite, en chaîne, unissant leurs forces afin de résister à la force du vent.

      — Vous devez sauter ! cria le professeur Amethyst.

      Oliver regarda par la porte ouverte. Tout ce qu’il pouvait voir était l’obscurité.

      — Où cela nous mènera-t-il ? cria-t-il.

      Le vent fouettait ses cheveux blonds sur son visage. Il réalisa qu’il tremblait. Esther serra fort sa main.

      — Allez-y ! cria le directeur.

      Oliver jeta un coup d’œil rapide à ses amis. Il réalisa qu’ils attendaient qu’il mène. Qu’il fasse le premier saut. Qu’il soit courageux et leur montre le chemin.

      Oliver ravala sa nervosité. Il lâcha les mains d’Esther et de Ralph et se jeta dans le noir.

      CHAPITRE UN

      Dans le vide noir du néant, Christopher Blue fut parcouru par une sensation, comme des aimants s’attirant l’un l’autre. C’était une sensation horrible, une à laquelle il s’était douloureusement habitué – la sensation de ses atomes se remettant en place. Il savait ce qui allait suivre, une fois qu’il se serait réassemblé sous sa forme humaine : cette sensation de torsion, de division, de douleur d’être mis en pièces, atome par atome, à nouveau. Combien de fois l’avait-il vécu maintenant ? Cent ? Un million ? Avait-il été coincé dans cette boucle sans fin et épouvantable pendant des jours ou des années ? Il n’y avait aucun moyen de le savoir. Tout ce qu’il connaissait était le va-et-vient continu du vide, le sentiment d’une haine dévorante et le nom d’Oliver.

      Oliver. Son frère. L’objet de sa haine intense. La raison pour laquelle il s’était retrouvé ici.

      Il n’y avait rien d’autre dans le vide. Pas de bruit. Pas de lumière. Juste cette sensation terrible de ses atomes coincés dans une boucle de séparations et de réunions. Mais Chris avait toujours ses souvenirs, et ils se répétaient aussi souvent que les atomes se scindaient. Il se souvenait d’Oliver. De son moment de lâcheté dans l’Italie passée où il s’était rendu compte qu’il ne pourrait pas le tuer. Et il se souvenait des portails se rapprochant de lui, lui arrachant un membre après l’autre pour l’envoyer dans cet endroit entre les temps. Il pensait sans cesse à ses souvenirs pendant qu’il traversait un cycle douloureux après l’autre.

      Puis, tout à coup, quelque chose changea. Il y avait de la lumière.

      De la lumière ? pensa Chris.

      Il avait presque oublié qu’une telle chose existait.

      Mais elle était là. Une luminosité. Une lueur. Une sorte de lumière aveuglante qui lui faisait mal aux yeux. Depuis combien de temps n’avait-il pas vu la lumière ? Vingt secondes ? Vingt ans ? L’une ou l’autre réponse semblait parfaitement plausible à Chris.

      La lumière semblait devenir de plus en plus vive, et avant que Chris ne le réalise, elle était partout. La noirceur qui était sa réalité avait été remplacée par cette lumière soudaine. Et puis, avec un bruit de courant d’air qui semblait venir de toutes les directions, Chris se retrouva soudainement quelque part. Non plus nulle part, mais quelque part. Quelque part avec un sol en pierre – froid contre son ventre – et une odeur dans l’air comme un vieux château humide. L’odeur, comme la lumière, était quelque chose que Chris avait presque oublié. Le toucher aussi. Pourtant, toutes ces sensations étaient soudainement là.

      Les carreaux contre son ventre étaient durs, contrastant avec la chair de son corps. L’air était frais et il sentit une légère brise passer sur sa peau.

      Un corps ! pensa Chris. De la peau !

      En riant, Chris attrapa son torse et déplaça ses mains dessus, tâtant les côtes, la clavicule et toute la chair molle. Il se mit à rire à nouveau en réalisant qu’il n’était plus dans le vide du néant, flottant sous forme de ses plus petits composants, mais qu’il était de nouveau en un seul morceau, un morceau solide. Et ce morceau solide était de retour dans la réalité.

      Il ne lui restait plus qu’à déterminer la réalité dans laquelle il se trouvait.

      Il se leva pour s’asseoir et regarda autour de lui. La pièce était familière. Des murs cramoisis comme du sang frais. Un grand trône en bois. Une table de banquet en chêne. Un haut plafond voûté. Une vitrine remplie de flacons de potions et d’armes. Une fenêtre à travers laquelle la lumière grise filtrait.

      Il se leva, les jambes tremblantes, et se dirigea vers la fenêtre. Elle surplombait une grande prairie herbeuse qui s’étendait jusqu’à une rangée d’arbres, dont les silhouettes noires s’élevaient à l’horizon.

      De l’herbe ! pensa Chris avec ravissement. Des arbres !

      Il avait tout oublié à leur sujet. Et les voir maintenant envoyait des vagues de joie à travers son corps. Son rire se transforma en hystérie.

      — Christopher Blue, dit une voix féminine froide.

      Avec un cri de surprise, Chris se retourna. Il y avait une femme debout dans la pièce. Une femme renfrognée portant une longue cape noire qui touchait le sol. Ses bras étaient croisés.

      Le nom revint à Chris avec une férocité soudaine : Dame Obsidienne.

      Un éclair de terreur le traversa. Il recula jusqu’à ce qu’il entre en collision avec le mur de pierre et qu’il ne reste plus nulle part où se recroqueviller.

      — Vous… balbutia-t-il. Vous êtes celle qui m’a torturé ?

      Tout commençait à revenir à Chris maintenant.

      — C’était ta punition, dit dame Obsidienne sans même le moindre soupçon de remords. Pour m’avoir déçue. Pour être allé à l’encontre de mon ordre formel. Je peux te faire ça à nouveau. Quand je veux.

      Chris secoua la tête. Il avait l’impression d’arriver au bord de la folie. Le seul fait de savoir qu’il pouvait être renvoyé dans ce lieu de tourmente, d’agonie sans fin, était suffisant pour que son esprit se déchaîne.

      — S’il vous plaît, non, supplia-t-il en tombant à genoux. S’il vous plaît ne me renvoyez pas là-bas.

      — Lève-toi, pauvre pleurnicheur, dit dame Obsidienne. Supplier ne te sauvera pas.

      — Alors qu’est-ce qui le fera ? demanda-t-il désespérément en se levant d’un bond. Que puis-je faire

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