Le Trône des Dragons. Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Trône des Dragons - Морган Райс страница 3
Lenore attendit que les mercenaires s'éparpillent dans plusieurs directions, occupés qu'ils étaient à leurs préparatifs, sans un regard pour elle. Le moment venu, Lenore prit son courage à deux mains et enjamba la fenêtre. Elle atterrit sur le toit en saillie de l'étage inférieur, dans l'espoir qu'il supporterait son poids.
Elle se glissa, accroupie, au bord du toit, vérifia qu'il n'y avait personne en dessous et essaya de ne pas crier devant la hauteur. Elle devait y arriver ; il le fallait. Lenore s'agrippa au bord du toit, resta suspendue un instant, prit une profonde inspiration et se lâcha.
Elle tomba lourdement, la chute lui avait coupé le souffle et tant mieux, Lenore ne cria ainsi pas, ne se fit pas remarquer. Elle se mit à genoux, attendit que le vertige cesse et se força à se lever. Elle y parvint et atteignit l'ombre de la bâtisse la plus proche.
Elle ne tenta pas sa chance vers l'écurie cette fois-ci. Les mercenaires étaient bien trop nombreux, elle n'avait aucun espoir de prendre un cheval sans se faire repérer. Lenore était persuadée que son seul espoir était quitter l'auberge à pied, elle se cacherait dans les bois et buissons à proximité de la route en espérant qu'un de ses frères arriverait avec les hommes censées la protéger initialement …
Où étaient-ils ? Pourquoi n'étaient-ils pas venus la sauver ? Vars avait été envoyé pour la protéger, Rodry avait dit qu'il se chargerait de la procession de mariage, ni l'un ni l'autre n'étaient présents lorsque Lenore avait eu besoin d'eux. Elle se retrouvait seule, elle se glissa hors du village en espérant ne pas croiser de mercenaires.
Elle poursuivit son chemin ; la sortie du village n'était désormais plus très loin. Encore quelques pas, et le village serait derrière elle. Les mercenaires la retrouveraient-ils une fois à découvert ?
Cette seule pensée lui fit presser le pas. Lenore se faufila sous l'ombre de la maison la plus proche. Elle y était presque.
Une zone à découvert s'ouvrait devant elle, Lenore se figea, attendit, regarda à droite et à gauche. Elle ne voyait personne mais savait qu'elle ne serait pas à l'abri pour autant avec pareils individus. Mais elle ne ferait rien si elle restait plantée là …
Lenore courut comme une dératée, le moindre pas la faisait souffrir, elle avança prudemment à découvert. Elle entendit crier dans l'auberge derrière elle, Eoris ou Syrelle avait dû entrer dans la chambre et découvrir sa disparition. Les savoir à sa poursuite lui donna des ailes, elle courut vers les buissons en bordure de route afin de se cacher, être en sûreté.
“Elle est là !” ils l'avaient repérée. Elle continua d'avancer, ne sachant que faire, elle retomberait entre leurs griffes si elle s'arrêtait.
Elle ne pouvait pas courir plus vite mais se déplaçait parmi les arbres et les buissons bordant le chemin, elle haletait, slalomait dans l'espoir de semer ses poursuivants.
Lenore entendit des bruits de pas derrière elle, elle se refugia derrière un arbre, n'osant pas regarder derrière. Elle devait atteindre le prochain arbre, la végétation y était plus dense. Elle parviendrait peut-être à les semer, elle devait faire un choix. Droite ou gauche … gauche ou droite …
Lenore prit à gauche et comprit immédiatement qu'elle avait pris la mauvaise décision, des mains vigoureuses s'emparèrent d'elle, on la plaqua au sol, elle avait le souffle coupé. Elle essaya de lutter mais c'était peine perdu. L'homme attrapa ses mains qu'il noua et la releva.
Il s'agissait d'Ethir, l'homme qui l'avait retrouvée aux écuries ; le premier qui l'avait … Il la souleva comme un fétu de paille et la remit sur pieds.
“Vous allez regretter de vous être enfuie, Princesse,” dit-il d'un ton doucereux. “Nous ferons en sorte que vous le regrettiez.”
“Je vous en supplie,” implorait Lenore, peine perdue. Ethir la traîna vers les chevaux qui patientaient et le voyage vers le sud, des moments d'horreur l'attendaient par-delà les ponts menant aux confins du royaume.
CHAPITRE DEUX
Le Roi Godwin II du Royaume du Nord, installé sur son trône devant sa foule de courtisans, avait du mal à garder son calme. Il détestait être assis là, comme si de rien n'était, après ce qui s'était produit, sa fille Nerra avait été contrainte à l'exil. Il voulait quitter son trône et partir à sa recherche mais c'était impossible.
Il devait rester assis et recevoir sa cour, dans ce grand salon qui portait encore les traces du festin. Le grand salon était immense, tout en pierre, des bannières au mur indiquaient les ponts délimitant le territoire du Nord. Des tapis avaient été installés, chacun réservé à un rang particulier de la noblesse, ou à des familles de nobles.
Il devait se tenir devant eux, seul, Aethe ne se montrerait jamais devant les courtisans qui avaient œuvré au renvoi de Nerra. Godwin aurait préféré être n'importe où, mais certainement pas ici : le royaume de Ravin, le troisième continent de Sarrass, peu importe.
Comment faire semblant alors que Nerra était bannie, que sa benjamine, Erin, avait déserté pour devenir chevalier ? Godwin se savait échevelé, sa barbe grise pas soignée, ses robes tâchées, il n'avait guère fermé l'œil depuis ces derniers jours. Le Duc Viris et ses sbires le regardaient avec un amusement flagrant. Si le fils de cet homme ne devait pas épouser sa fille …
Songer à Lenore l'apaisait. Elle était partie en procession, en compagnie de Vars. Elle serait bientôt de retour, tout se passerait bien. Entre temps, il devait s'occuper d'affaires sérieuses ; des rumeurs enflaient à la cour, un danger menaçait.
“Montre-toi, mon fils !” tempêta Godwin. “Rodry, sors de là et montre-toi !”
Son plus jeune fils fendit la foule, tous le regardaient, on aurait dit un chevalier, qu'il était d'ailleurs, tout le portrait de Godwin au même âge. Grand et musclé par des années de pratique de l'épée, les cheveux blonds coupés courts afin de ne pas être gêné. Un guerrier pur et dur, tous le regardaient avancer avec affection. Si seulement il réfléchissait, de temps à autre.
“Tout va bien Père ?” demanda-t-il en faisant la révérence.
“Non,” rétorqua Godwin. “Tu croyais que je ne découvrirais pas ce qui est arrivé à l'ambassadeur ?”
Il s'adressait à son plus jeune fils, foncièrement honnête. Il ne pourrait plus s'en cacher et faire comme si de rien n'était. Vars aurait certainement dissimulé sa peur, Greave aurait cherché à négocier à grands renforts de palabres, mais Rodry se tenait là, solide comme un roc. Et censé en plus, vu sa réponse.
“Je ne pouvais décemment rester sans rien faire, il venait d'insulter toute notre famille, notre royaume,” expliqua Rodry.
“Tu as eu exactement le comportement qui s'imposait,” répliqua Godwin. “Tu as rasé ses cheveux, tué deux de ses gardes … Si tu n'étais pas mon fils héritier, tu serais pendu haut et court. Quant à tes amis …”
“Ils n'y sont pour rien,” répondit Rodry, impassible, assumant l'entière responsabilité de ses actes. S'il n'était pas si hors de lui devant leur stupidité à tous, Godwin serait presque fier de lui.
“Ils se feront pincer tôt ou tard. Crois-tu qu'un homme tel que le Roi Ravin passera l'éponge ? J'ai renvoyé son ambassadeur car il ne pouvait rien nous faire. Tu lui as offert une bonne raison de passer à l'offensive sur un plateau.”
“Nous