Si elle entendait. Блейк Пирс
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« Bien. Mais un peu perdue… »
« Tu as l’impression d’être cette mère miracle ? »
« Apparemment, je suis entrée dans le club des célébrités, » plaisanta-t-elle. « D’ailleurs, cette petite réunion ne peut pas durer trop longtemps. J’ai un déjeuner prévu avec Ryan Seacrest juste après ça. »
« Je ne sais pas de qui tu parles. »
Kate haussa les épaules. L’humour n’avait jamais vraiment fait partie de leur relation.
« Je ne vais pas te mentir, » dit Duran. « La nouvelle a été plutôt bien accueillie. Tous les agents se sont envoyés des liens et des articles sur la mère miracle. »
« Tu sais, je n’ai donné que deux interviews. Je ne sais pas du tout comment ça a pu déboucher sur plus de quarante articles. »
« Sûrement les réseaux sociaux qui se sont emballés. Mais dis-moi… Est-ce que cette notoriété soudaine te ferait hésiter à retravailler pour le FBI ? »
Elle ne put s’empêcher de rire. « Non. S’il y avait quoi que ce soit qui pourrait me retenir de retravailler avec vous, ce ne serait certainement pas cette gloire éphémère. »
« Il y aurait donc certaines choses qui pourraient t’en empêcher ? »
« Éventuellement. Peut-être mon bébé, ou mon âge avancé. »
« Ça fait maintenant trois mois que tu es en congé, » dit-il. « Même un petit peu plus longtemps. J’imagine que je n’ai pas besoin de te préciser que tu ne rajeunis pas. Mais… tu es encore en pleine forme physiquement. C’est impressionnant. »
« Excuse-moi si je suis un peu directe, » dit Kate. « Mais qu’est-ce que tu veux exactement ? Est-ce que tu veux que je revienne travailler pour vous ? »
« Dans un monde parfait, oui. Ça a été mentionné à plusieurs reprises lors de réunions. Mais tous ces articles à ton sujet soulignent non seulement le fait que tu as accouché à cinquante-sept ans, mais aussi le fait que tu sois encore un agent actif du FBI. Je ne sais pas comment ça va se passer en termes médiatiques si tu retournes sur le terrain. »
Kate s’appuya contre le dossier de sa chaise. Elle n’avait pas pensé à ça.
« Pour être tout à fait franc, » continua Duran. « Oui, je veux que tu reviennes. Mais c’est un peu égoïste de ma part. Tu es l’un de nos meilleurs éléments et ce serait vraiment positif pour l’image du FBI. Les médias t’adorent. Tu es devenue une sorte de célébrité. Mais je n’ai pas non plus envie de t’influencer. Si tu veux arrêter, il n’y a pas de problème. Tout le monde comprendra. »
« Mais en fait, ça me manque, » dit Kate. Ce ne fut qu’au moment de prononcer ces mots qu’elle s’en rendit compte.
« Je m’en doutais un peu. Alors ce que je peux faire – en tout cas, pour les prochains mois – c’est de t’assigner des enquêtes pas trop risquées. Pour que tu gardes l’esprit occupé et que tu restes concentrée. Enfin… si tu penses avoir eu suffisamment de temps pour te reposer et si tu es prête à revenir travailler. »
« Oui, je suis prête, » dit-elle. L’idée de mettre Michael à la crèche lui faisait de la peine, mais elle savait que ce serait positif pour lui… ainsi que pour elle et pour Allen. Bien qu’au fond d’elle, elle ne soit pas vraiment sûre d’y être totalement préparée. Afin d’éviter de penser à tout ça, elle continua à parler. « Comment va DeMarco ? Je ne lui ai parlé que trois fois depuis que je suis partie et à chaque fois que je lui ai posé des questions sur le boulot, elle a changé de sujet de conversation. »
« C’est sûrement parce qu’elle a été très occupée. J’ai le droit de t’en parler parce que tu es encore techniquement sa coéquipière… mais elle a travaillé sur deux affaires assez importantes dernièrement. Il y a trois semaines, elle a arrêté deux hommes qui distribuaient de l’héroïne. Et la semaine dernière, elle a épinglé à elle toute seule un type qui a assassiné trois personnes en Virginie de l’Ouest avant de partir en cavale à travers le Maryland. »
« Ah oui… elle a vraiment été bien occupée ! »
« Et maintenant que tu mentionnes DeMarco, on vient juste de lui assigner une enquête en Caroline du Nord. Ça m’a l’air d’être une affaire assez simple. Deux jeunes filles universitaires assassinées. Sûrement l’œuvre d’un harceleur. Je suis sûr que DeMarco serait enchantée que tu te joignes à elle. Vu que l’affaire semble assez simple, ça pourrait être parfait pour toi, dans ta situation. »
« Et en quoi consiste ma situation, exactement ? »
« Kate, tu sais ce que je veux dire. Si tu veux te remettre dans le bain, c’est l’enquête parfaite pour le faire. Mais bien entendu, ça dépend totalement de toi. C’est toi qui choisis. »
« Ça me paraît une bonne idée, mais maintenant qu’elle s’en sort très bien toute seule, je n’ai pas non plus envie de la déranger. »
« Je suis sûr qu’elle sera ravie que tu te joignes à elle. Et pour être tout à fait honnête, vu qu’on ne sait pas combien de temps tu vas encore rester avec nous, c’est plus logique que tu travailles avec une coéquipière que tu connais bien. »
« Oui, c’est logique. »
Duran resta un moment silencieux, avant de se lever de sa chaise. « Elle part demain matin. Est-ce que ça te laisse assez de temps pour tout organiser avec ton mari ? Est-ce que vous en avez déjà parlé ? »
« Plus ou moins, » dit-elle. « Enfin… de manière tacite, mais l’idée est bien présente dans notre esprit. Je suis sûre qu’il sait que je n’en ai pas terminé avec le FBI, mais… »
« Mais quoi ? »
« Mais que ça ne va plus tarder. Que ma carrière au FBI touche à sa fin. »
Elle vit que Duran était sur le point de lui poser une autre question, mais il se ravisa. Elle savait ce que c’était, alors elle lui fut reconnaissante de ne pas la poser.
Est-ce que ça va être la dernière enquête de ta carrière ?
Elle était contente qu’il ne lui ait pas demandé, parce qu’elle ne savait pas du tout quelle était la réponse à cette question.
Ce fut leur seul sujet de conversation au dîner. Allen le prit plutôt bien, car il s’y attendait. Dès le moment où Duran avait appelé Kate, il avait su. La conversation s’était étonnamment bien passée, bien qu’une certaine tension persiste entre eux.
« Il faut que je te dise quelque chose, » dit Allen, en écartant son assiette vide. Il avait préparé du poulet teriyaki pour dîner et le repas avait été excellent. La cuisine était l’une de ses nombreuses