Si elle entendait. Блейк Пирс
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« Non, Smith est arrivé en premier. Mais je le suivais de près. »
« Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce que vous avez vu ? »
Kate aimait beaucoup cette approche. Plutôt que de feuilleter directement les dossiers, DeMarco voulait s’assurer de visualiser la scène, telle qu’elle s’était déroulée le matin où le corps avait été retrouvé. Les photos et les rapports étaient des outils précieux, mais c’était rarement aussi utile que d’entendre le récit des événements de la bouche de ceux qui étaient arrivés les premiers sur les lieux.
« D’après la mère, Kayla Peterson était rentrée à la maison pour le mariage d’une amie. Elle est sortie avec quelques amis avant-hier soir et le lendemain matin, elle n’était pas dans sa chambre. Mais sa voiture était garée dans l’allée. Quand la mère a ouvert la porte pour aller jeter un coup d’œil à la voiture, elle a retrouvé Kayla morte sur le porche. Elle avait eu le temps d’introduire sa clé dans la serrure, avant que l’assassin l’attaque. La clé pendait encore à la porte quand nous sommes arrivés. En voyant le corps, il était évident qu’elle avait été étranglée. »
« Est-ce qu’elle était entièrement habillée ? » demanda Kate.
« Oui. Le médecin légiste nous a dit qu’il n’y avait aucune indication qu’elle ait été violée ou sexuellement agressée. On dirait que le meurtre était la seule chose qui intéressait le tueur. Même chose avec la première victime. »
« Est-ce que le médecin légiste sait ce qui a été utilisé pour l’étrangler ? » demanda DeMarco.
« Il pense que c’est une sorte de câble, probablement en plastique. Et il a mis beaucoup de force pour l’étrangler. Le médecin légiste pense que le tueur doit être assez fort. »
« C’est la voiture de Kayla qui se trouve dans l’allée ? » demanda DeMarco, en montrant la seule voiture garée devant la maison.
« Oui. » Il fouilla dans sa poche et en sortit un porte-clés. Il le tendit à DeMarco et dit, « Vous pouvez aller y jeter un coup d’œil, si vous voulez. »
Ils redescendirent les marches du porche et se dirigèrent vers l’allée. Kayla conduisait une Kia Optima 2017. Elle ressemblait en tous points à la voiture typique d’une universitaire : propre, un bâton de rouge à lèvres sur la console, une bouteille d’eau à moitié vide et un chargeur de téléphone. À part ça, il n’y avait rien d’autre d’intéressant – en tout cas, rien qui pourrait leur permettre de savoir qui l’avait suivie ce soir-là.
Une fois qu’elles eurent terminé d’inspecter la voiture, Gates leur ouvrit la porte d’entrée. Il leur expliqua que Sandra lui avait donné les clés de la maison avant de quitter la ville, pour qu’il puisse y jeter un coup d’œil.
« Est-ce qu’elle pourrait être soupçonnée du meurtre ? » demanda Kate.
« Même si je pensais que ça pouvait être le cas – et je ne le pense pas – ça n’expliquerait pas la première victime. »
« C’était trois jours avant Kayla, c’est bien ça ? » demanda DeMarco.
« C’est exactement ça. Bien qu’il soit impossible d’être totalement certain qu’elle n’a rien à voir avec tout ça, j’ai interrogé chacune des personnes qui se trouvaient au bowling quand il a fermé. Pas une seule m’a dit y avoir vu Sandra Peterson. Une femme savait exactement de qui je voulais parler et elle a même trouvé scandaleux que je pose la question. De plus… je reviens sur ce que le médecin légiste a dit. Celui qui a étranglé Kayla Peterson était vraiment très fort. Et si vous finissez par rencontrer Sandra Peterson, vous verrez tout de suite que ça ne colle pas. Elle est vraiment famélique. Elle a perdu beaucoup de poids quand son mari est parti. Et pas en faisant de l’exercice. Elle a presque l’air de souffrir de malnutrition. »
Kate et DeMarco jetèrent un coup d’œil dans la chambre de Kayla. Elles y virent des vestiges de l’adolescente qu’elle avait été : des autocollants de Hannah Montana collés sur le côté de la commode et des traces plus claires aux endroits sur les murs où des posters avaient été accrochés. Elles trouvèrent deux sacs au pied du lit. L’un d’entre eux était visiblement destiné à ce dont elle allait avoir besoin pour le mariage. Il était rempli de jolis vêtements, de maquillage et de notes pour un discours. L’autre sac était beaucoup plus informel et contenait des vêtements, un livre de poche et un nécessaire de toilette. Mais rien qui puisse les aider dans leur enquête.
« Avez-vous parlé aux amies avec lesquelles elle est sortie le soir où elle a été assassinée ? » demanda DeMarco.
« À toutes, sauf une. Apparemment, elles étaient quatre en tout, en comptant Kayla. »
« J’aimerais leur parler, » dit DeMarco. Elle se tourna ensuite vers Kate, comme si elle cherchait son approbation. Kate se contenta de hocher légèrement la tête, mais elle apprécia le fait que DeMarco lui demande son avis.
« On est lundi après-midi, alors elles sont sûrement au travail. Je pourrais passer quelques coups de fil et leur demander de venir au commissariat. »
« Et pourquoi pas dans un bar ou dans une cafétéria ? » demanda DeMarco.
Gates eut l’air surpris, mais il hocha lentement la tête. « Oui, il y a bien l’un ou l’autre bar en ville. En fait, juste à côté. Je suis presque sûr que certaines de ces filles fréquentent l’un d’entre eux, Chez Esther. Je peux leur demander de vous y retrouver à dix-huit heures. »
« Assurez-vous de bien leur dire que ce n’est pas une option, » dit DeMarco. « Si elles ne viennent pas, on ira chez elles. »
Kate sourit. Ce n’était pas le chemin qu’elle aurait emprunté, mais il pouvait s’avérer efficace. Elle savait ce que DeMarco pensait. En général, quand on interrogeait des témoins en-dehors d’un commissariat ou du confort de leur maison, le flux de conversation avait tendance a être plus naturel. Mais Kate ne privilégiait pas cette approche, car la possibilité de distraction était trop grande. Mais c’était l’enquête de DeMarco et elle allait la laisser la mener à sa manière.
Ils sortirent tous les trois de la maison et au moment où ils arrivèrent à leur voiture respective, le shérif Gates était déjà au téléphone, occupé à organiser la réunion.
« Je me demande pourquoi il a laissé la mère partir comme ça, » dit DeMarco, en entrant en voiture.
« Elle vient juste de perdre sa fille. À moins qu’il y ait le moindre indice qui permette de la soupçonner, ça ne vaut pas la peine de lui faire vivre tout ça. De plus, elle n’a aucun ami, ni aucun membre de la famille dans le coin. Et la famille et les amis, c’est exactement ce dont elle a besoin en ce moment. »
DeMarco eut un petit rire. « Mon dieu, comme tu m’as manqué, Kate. Je commençais à ne plus prendre en compte les émotions des gens quand il s’agissait d’une enquête. »
« Ça arrive souvent, » dit Kate. « Après un moment, on commence par ne plus considérer les gens qu’on rencontre comme de vraies personnes. On a juste un puzzle à résoudre et ils ne sont que les éléments qui vont nous permettre de le faire. C’est une façon merdique de penser, mais ça arrive à tous les agents à un moment ou à un autre. »
« J’ai