La Vie Nouvelle (La Vita Nuova). Dante Alighieri

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La Vie Nouvelle (La Vita Nuova) - Dante Alighieri

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traduction libre, 1897. Plon et Nourrit.

       Table des matières

       Table des matières

      Dans cette partie du livre de ma mémoire, avant laquelle on ne trouverait pas grand'chose à lire, se trouve un chapitre (rubrica), ayant pour titre: Incipit vita nuova (Commencement d'une vie nouvelle). Dans ce chapitre se trouvent écrits des passages que j'ai l'intention de rassembler dans ce petit livre, sinon textuellement, du moins suivant la signification qu'ils avaient.[1]

       Table des matières

      Neuf fois depuis ma naissance, le ciel de la lumière[2] était retourné au même point de son évolution, quand apparut à mes yeux pour la première fois la glorieuse dame de mes pensées, que beaucoup nommèrent Béatrice, ne sachant comment la nommer.[3]

      Elle était déjà à cette période de sa vie où le ciel étoile s'est avancé du côté de l'Orient d'un peu plus de douze degrés.[4] De sorte qu'elle était au commencement de sa neuvième année, quand elle m'apparut, et moi à la fin de la mienne.

      Je la vis vêtue de rouge[5], mais d'une façon simple et modeste, et parée comme il convenait à un âge aussi tendre. A ce moment, je puis dire véritablement que le principe de la vie que recèlent les plis les plus secrets du coeur se mit à trembler si fortement en moi que je le sentis battre dans toutes les parties de mon corps d'une façon terrible, et en tremblant il disait ces mots: ecce Deus fortior me qui veniens dominabitur mihi.[6] Puis l'esprit animal qui habite là où tous les esprits sensitifs apportent leurs perceptions[7] fut saisi d'étonnement et, s'adressant spécialement à l'esprit de la vision, dit ces mots: apparuit jam beatitudo vostra[8]. Puis, l'esprit naturel qui réside là où s'articule la parole[9] se mit à pleurer, et en pleurant il disait: heu miser! quia frequenter impeditus ero deinceps.[10]

      Depuis ce temps, je dis que l'Amour devint seigneur et maître de mon âme, et mon âme lui fut aussitôt unie si étroitement qu'il commença à prendre sur moi, par la vertu que lui communiquait mon imagination, une domination telle qu'il fallut m'en remettre complètement à son bon plaisir.

      Il me commandait souvent de chercher à voir ce jeune ange; et c'est ainsi que dans mon enfance (puerizia) je m'en allais souvent chercher après elle. Et je lui voyais une apparence si noble et si belle que certes on pouvait lui appliquer cette parole d'Homère. «Elle paraissait non la fille d'un homme mais celle d'un Dieu.»[11]

      Et,

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