Hokousaï. Edmond de Goncourt
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L'année 1799 est une année où le mouton du zodiaque est revenu dans le calendrier japonais et où nombre de sourimonos ont, dans quelque coin de la composition, cet animal. Un de ces sourimonos même représente un Japonais tenant en ses bras un mouton, et c'est peut-être une allusion à ceci. Le Japonais d'autrefois, me disait le docteur Michaut, étonné de voir les Hollandais faire la traversée du Japon sans femmes, s'était persuadé que les moutons qu'ils avaient à bord les remplaçaient, et se l'était si bien persuadé qu'à l'heure présente les Japonaises qui ont commerce avec les étrangers sont appelées par leurs compatriotes moutons.
Des sourimonos curieux d'industries: la marchande de poudre dentifrice en train de façonner un bout de bois de camphrier noir pour en faire une brosse à dents; la fabricante de perruques et de nattes; la rouleuse de la soie et sa fabrication à la campagne.
Une série de femmes en buste.
Une série de petites femmes, à la grâce tortillarde: une femme qui balaie la neige; une femme qui debout plie une étoffe de sa hauteur avec une retraite du corps du plus joli contournement.
Un sourimono représentant le plus pustuleux de tous les crapauds.
Un grand sourimono d'une facture surprenante: un store à moitié relevé sur une branche en fleur dont une partie se voit obombrée à travers le tissage du store.
1800
Une série de quinze sourimonos: L'ENFANCE DES PERSONNAGES HISTORIQUES.
Une série de sept sourimonos: LES SAGES DES BAMBOUS, de vieux sages représentés par des femmes modernes.
Une série de vingt-quatre sourimonos intitulée: PIÉTÉ FILIALE, parmi lesquels un charmant dessin d'une femme lavant, le haut du corps nu, et dont le torse est tout étoilé des pétales d'un prunier en fleurs secoué par le vent au-dessus de la laveuse.
Une série des douze mois de l'année, représentés par des femmes, où est un gracieux dessin de fillette japonaise frottant un plancher et que regarde paresseusement sa maîtresse.
Trois musiques représentées par trois musiciennes.
Une série intitulée: HUIT CHAMBRES, qui sont huit figurations de petites femmes dont l'une, le torse nu, fait sa toilette devant un singe sur lequel elle a jeté sa robe; le singe étant cette année le dénominateur de l'année et revenant dans un certain nombre de planches.
Une jolie petite impression représentant un miroitier repassant sur une pierre un miroir de métal, à côté d'une femme dont le visage est reflété dans le miroir qu'elle tient à la main.
Une série un peu caricaturale de sourimonos, dans le genre des Otsouyé: cette imagerie industrielle d'Épinal du Japon se fabriquant à Otsou près de Kiôto.
Parmi les grandes pièces, qui sont en général des bandes ayant une hauteur de 19 centimètres sur une largeur de 51:
Tortues en marche avec leurs petits sur la carapace.
Une enceinte de lutteurs, formée de sacs de sable dans des enveloppes historiées, avec, au milieu, sur une petite table, deux bouteilles de saké destinées à être offertes aux génies du Japon, aux Kami, dans une cérémonie religieuse précédant la lutte.
L'entrée du temple Hatiman Foukagawa.
La récolte du thé dans un jardin.
La visite chez un horticulteur.
Des femmes regardant du pont Yeitaï, l'île Tsoukouda.
Trois femmes dont l'une, à l'occasion du Jour de l'An, écrit sur un paravent une pensée, dont l'autre peint un éventail, dont une troisième illustre une poésie.
Trois femmes en train de plier et de repasser une robe en plumes de paon, avec le fer japonais qui ressemble à une petite bassinoire dans laquelle est un charbon incandescent.
1801
Une série de douze petites pièces en hauteur intitulée: UNE PAIRE DE
PARAVENTS.
Une série de petites femmes modernes ayant à leurs pieds des vieillards historiques d'autres siècles.
Quelques planches représentant des femmes faisant jouer des marionnettes sur un petit théâtre.
Parmi les pièces séparées, des acteurs et des scènes théâtrales, dont l'une représente Daïkokou faisant pleuvoir des pièces d'or sur une femme puisant de l'eau.
Cette année, commencent à paraître des sourimonos de natures mortes qui vont fournir à Hokousaï de si originales compositions et de si admirables impressions. Ce sont, dans les petites pièces, un canard mort et un bol de porcelaine sur un plateau de laque; une cage où est un oiseau et un vase de fleurs.
Dans les grandes planches:
L'arrivée des manzaï dans un palais où éclate la joie d'un groupe d'enfants qui les acclament et où, derrière des stores, s'aperçoivent les ombres chinoises des princesses prises de curiosité mais ne se montrant pas.
Des femmes dans un jardin, l'une s'éventant avec un écran, l'autre poursuivant des papillons avec un filet.
Des femmes donnant la liberté à des grues, le jour de l'anniversaire d'une mort qui leur a été à coeur.
Et, parmi ces grandes pièces, deux très beaux sourimonos:
Une énorme et noueuse branche d'un de ces vieux pruniers appelés là-bas: dragon couché, toute fleurie de rose et de blanc.
Un chapeau de femme en paille, au fond de crêpe rouge, laissé au milieu d'une allée de jardin et dans lequel sont tombées de feuilles d'arbres.
1802
Une petite série de trois planches représentant un jeu japonais par gestes, où il y a un juge, un chasseur, un renard et où, dans une des planches, la femme fait le renard avec ses mains rapprochées de sa figure et recourbées devant elle.
Une série de douze planches donnant un simulacre des scènes des rônins par des femmes et des enfants.
Une série en l'honneur de la Lune représentée par des femmes, et dans laquelle rien de plus gracieux que cette petite femme, la tête renversée en arrière et d'une main retenant sur sa gorge un fichu-fanchon de crêpe noir, un bôshi, tout envolé autour d'elle et, de l'autre main, tenant contre son côté un parasol fermé.
Une série sur Yédo, représentée par des industries et de petits paysages.
Une série intitulée: LES DOUZE ANIMAUX DU ZODIAQUE, qui y figurent en général sous la forme de jouets entre des mains d'élégantes petites femmes.
Parmi les grandes planches:
Une