Hokousaï. Edmond de Goncourt
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Une grande langouste à la teinte rougeâtre, du savant dessin d'un naturaliste, un sourimono fait pour le Jour de l'An aux frais d'une société de vingt personnes.
Des passants dans la brume: des hommes porteurs d'instruments de travail, des femmes, des enfants.
1803
Une série de trente-six planches: LES TRENTE-SIX OCCUPATIONS DE LA VIE. Parmi ces compositions, une charmante impression: un petit Japonais qui apprend à écrire et dont la mère guide la main armée du pinceau.
Une autre série de cinq planches: LES CINQ FORCES, figurées par des femmes.
Une autre série de dix planches: LES CINQ CHEVALIERS ÉLÉGANTS: les cinq chevaliers élégants toujours représentés par des femmes.
Une série de sept planches: LES SEPT KOMATI, les sept périodes de la vie de la poétesse. Cette poétesse à la vie accidentée et si populaire au Japon, eut un moment l'ambition de devenir la maîtresse de l'Empereur, en même temps qu'un sentiment tendre pour un seigneur lettré de la cour, nommé Foukakousa-no-Shôshô, avec lequel on raconte qu'elle fit le pacte suivant:
Il viendrait causer avec elle amour et poésie quatre-vingt-dix-neuf nuits, et, à la centième nuit, elle lui appartiendrait. L'amoureux remplit les conditions imposées par la poétesse mais, à sa sortie de chez elle, la quatre-vingt-dix-neuvième nuit,—c'était par un hiver très froid,—il fut gelé. Au Japon une femme et un homme ont la réputation d'être morts vierges: la femme c'est Komati, l'homme c'est Bénkéi.
Parmi les grandes planches:
La danse d'une jeune fille avec un double parasol dans un palais où, derrière un store, est l'orchestre et derrière un autre store sont les princesses.
Des scènes de théâtre, entre autres Kintoki et sa mère.
Quelques sourimonos dans la facture un peu brutale des sourimonos de Kiôto, parmi lesquels une cantine en laque sur son tapis rouge, surmontée d'une branche de cerisier en fleurs.
1804
Une série intitulée: LES DOUZE MOIS DE L'ANNÉE. Rappelons une fois pour toutes que, sous tous ces titres, ce sont toujours de petits dessins de femmes.
Une série sans titre, et sans doute de dix, représentant les femmes de différentes classes: la femme de la noblesse, la grande courtisane, la yotaka, l'oiseau de nuit, raccrochant autour des chantiers et des entrepôts.
Une série d'une dizaine de planches: CONTEMPLATION DES BELLES VUES DE
YÉDO.
Une série de dix planches ayant pour titre: LES DIX ÉLÉMENTS.
Dans les planches parues séparément, un jeu de jeune fille où l'on prononce des noms d'animaux et où l'on pince le dessus de la main de celle qui se trompe,—et des branches d'arbustes fleuris sur un papier ressemblant à notre basin,—et une curieuse nature morte rappelant un peu la simplicité des sujets traités par Chardin: sur des feuilles de bambou une tranche de saumon et une tranche de katsouô, un autre poisson très estimé des Japonais.
Parmi les grandes planches:
La cour du temple Ohji, avec son concours de monde.
La maison de thé d'été, provisoirement établie sur une route, où la mousmé remplit la tasse de thé d'un voyageur sur un banc; à la porte, une femme à cheval et un garçonnet se rafraîchissant.
La coulisse d'une représentation dans un palais: l'ouverture du manuscrit de la pièce, les apprêts de la toilette des acteurs, les essais des instruments.
Cette année, étant sous le signe zodiacal du rat, un sourimono du Jour de l'An représente un énorme rat en neige, auquel un peintre peint l'oeil dans un attroupement d'hommes et de femmes.
L'année 1804 est l'année où Hokousaï a publié un nombre de sourimonos tel que Hayashi dit que personne ne pourrait en publier le catalogue complet.
À ce catalogue de sourimonos, qui me sont presque entièrement fournis par la collection de Hayashi, et un rien par la mienne, je voudrais joindre quelques-uns des plus beaux, des plus originaux parmi les grands, parmi ceux qui mesurent comme largeur 50 centimètres sur 18 de hauteur, et qui se trouvent dans les autres collections.
Et, tout d'abord, je citerai parmi ceux de la collection Manzi, qui sont en grandissime nombre, et tous hors ligne, comme beauté d'épreuves:
Un vol de sept grues sur le rouge d'un soleil couchant.
Un prunier en fleurs, au pied duquel sont deux faisans, et dont les rameaux s'étendant sur une rivière laissent voir sous la verdure fleurie la perspective de deux bateaux.
Trois femmes agenouillées au bord d'une baie, le regard à la mer, pendant qu'une servante souffle avec le vent d'un écran le feu d'un réchaud sur lequel chauffe le saké.
Au-dessus de la neige d'un cerisier tout fleuri, le vol de deux hirondelles au col rouge. Rien ne peut donner une idée de la douceur de cette planche et, dans le nuage de l'impression, le charme effacé de ces fleurs, où presque un imperceptible gaufrage détache les pistils.
Je citerai parmi les sourimonos de la collection de M. Gonse:
Un bouquet d'arbres sur une rivière, et la devanture d'un intérieur de maison où deux hommes travaillent à la fabrication de poupées. Ce serait l'habitation de Toyokouni, le voisin d'Hokousaï, dans le Katsoushika, en le temps où Toyokouni n'était pas encore peintre, mais fabricateur de poupées.
Un paysage tout blanc, tout rose, qui par la floraison des arbres fruitiers est comme le jaillissement du printemps dans un paysage d'hiver.
Je citerai parmi les sourimonos de M. Vever:
La promenade, dans un temple, de Japonais et de Japonaises examinant les tableaux accrochés au mur, et où est représenté un groupe de deux Japonais arrêtés devant un kakémono, dont l'un regarde la peinture et l'autre regarde les femmes.
Un Japonais dans une «Maison Verte» en train de fumer. Sa maîtresse, à côté de lui, fait essayer, pour l'amusement de son amant, un pas de danse à sa kamouro, à sa fillette de service, dont un maître de danse, agenouillé devant elle, guide les mouvements.
Je citerai, dans le format moyen, parmi les sourimonos de M. Haviland:
Un dieu du tonnerre se précipitant au milieu des éclairs dans le bain d'une femme à moitié déshabillée; un lutteur ou un kami, dont une femme remplit de saké la coupe, une coupe grande comme un plat, tandis que deux autres femmes accroupies à ses pieds rient de sa grosse bedaine poilue, prenant l'air.
Dans les grandes bandes:
Une vue de la Soumida couverte de bateaux.
Des tisseuses de soie, au métier établi en pleine campagne, et dont l'une se voit à travers les fils d'un compartiment du métier.
De petits Japonais jouant auprès d'un pont. Impression signée: Gwakiôjin Hokousaï, en état d'ivresse.
Citons