Les zones critiques d'une anthropologie du contemporain. Группа авторов

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africaine ou encore la direction de la collection « Homme et société » (chez Karthala) avec ces dizaines de titres qui sont autant de pierres dans la connaissance et qui resteront, mais qui ne relèvent certainement pas des best-sellers ; le Monde et d’autres ne les mentionnent jamais et rares sont les comptes rendus, y compris dans nos Cahiers. Ça a d’ailleurs commencé tôt avec ces « Dossiers africains » dans lesquels ma génération a appris à lire et dont Jean était l’artisan quand l’apport du second directeur était plus de réseau.

      C’est en 1963 que M. Copans est présent au Centre d’études africaines pour la première fois, il suit les cours d’Henri Brunschwig où ils ne sont que sept inscrits, alors que Balandier dont il suit aussi les cours en compte 90. Parmi eux et aussi pour la première fois, Jean-Loup Amselle ou Pierre-Philippe Rey qui présente un exposé sur la monnaie, quand Jean parle des « Théories politiques proposées par les auteurs africains : à partir de Kenyatta et Cheik Anta Diop. » Chez Paul Mercier et Denise Paulme, les mêmes présences et mentionnons, car souvent oubliés, les Pollet et Pierre Smith.

      Ce sont l’année suivante deux exposés d’un Jean étudiant : l’un portant sur les vieilles villes africaines, l’autre intitulé : « Pression démographique et contrainte au changement : besoin de terre et rébellion paysanne chez les Kikuyu ». Déjà le Kenya.

      Ce que je dirai sur ce point, mais il y aurait beaucoup plus à dire, est que Copans ou Amselle sont les premiers étudiants du CEA, car si le Centre voit formellement le jour cinq ans plus tôt, c’est comme satellite voulu par Lévi-Strauss et comme on sait, ça s’est mal passé.

      Ainsi, à l’exception de Claude Meillassoux, jusqu’en 59, les présents, tels Michel Izard, Robert Jaulin, ou Ariane Deluz, sont des levi-straussiens venus recevoir un peu de formation africaniste.

      C’est d’ailleurs Jean qui rédige la nécrologie de Claude pour les Cahiers et honte à L’Homme si comme je le crois, il n’y a rien. Après les levi-straussiens arrivent les jeunes gens que Balandier recrute à l’Institut d’études politiques et à l’École normale supérieure.

      Copans s’inscrit dans la vague très différente qui est permise par la création de la thèse de troisième cycle et ceux qui la composent sont des étudiants en quelque sorte vierges, et qui seront strictement le produit du Centre.

      La « connaissance » est à mon sens une passion très Troisième République, celle de l’héritage des Lumières. Mais « à part ça », en quoi qualifier Jean Copans de Héros de la IIIe ?

      Elle a de multiples visages, notamment l’abandon à Pétain, mais on oublie souvent que les députés communistes étaient déjà exclus de l’Assemblée depuis un moment et que 80 députés ont voté contre, ce que je trouve personnellement ne pas être un si mauvais score et je pense qu’aujourd’hui ce serait plus tragique.

      Mais pour vous, pour moi, pour chacun la IIIe ce sont d’abord les instituteurs à la conquête des campagnes, lire, écrire, penser, exercer son esprit critique en homme libre.

      Tiens : « longue marche » : c’est comme un écho.

      Si je ne partage pas son optimisme, c’est à Jean Copans que j’ai pensé lorsqu’il m’a semblé que j’arrivais à l’âge de soutenir une habilitation et bien que nous ayons et avions peu en commun, il m’a accueilli avec une générosité dont je le remercie, il y aurait plus à dire et il faudrait plus de temps.

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