Les Alcooliques anonymes, Quatrième édition. Anonyme
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Il faut graver dans l’esprit de chaque alcoolique qu’il peut se rétablir indépendamment de qui que ce soit. La seule condition est de mettre sa confiance en Dieu et de mettre de l’ordre dans sa vie.
Voyons maintenant les problèmes au foyer. Il se peut qu’il y ait divorce, séparation ou simplement des relations tendues. Lorsque votre candidat aura redressé, autant qu’il le peut, les torts causés aux siens et qu’il leur aura bien expliqué les nouveaux principes selon lesquels il vit, il devra commencer à mettre ceux-ci en pratique à la maison. Nous parlons évidemment de ceux qui ont la chance d’avoir un foyer. Il ne doit pas tenir compte du fait que sa famille puisse avoir de nombreux torts. Il doit se concentrer sur sa propre spiritualité. Les discussions et les réprimandes doivent être évitées à tout prix. Cela est difficile à faire dans nombre de foyers, mais c’est indispensable si l’on veut obtenir des résultats. Si la famille persiste dans ses efforts pendant quelques mois, elle en retirera un grand bienfait. Les personnalités moins compatibles finissent par découvrir des terrains d’entente. Avec le temps, chaque membre de la famille peut en venir à voir ses propres défauts et à les admettre. Tous sont alors davantage en mesure d’en discuter dans une atmosphère d’entraide amicale.
Lorsque la famille aura constaté les résultats tangibles de la méthode, elle se montrera peut-être disposée à faire de même. Cela se fera naturellement et en temps voulu, pourvu que l’alcoolique continue, quoi que l’on fasse et quoi que l’on dise, de démontrer qu’il peut demeurer abstinent, serviable et attentif envers les autres. Bien sûr, il nous arrive à tous, et même souvent, de nous écarter de ces règles de conduite. Nous devons alors tenter de réparer immédiatement le tort causé, sinon nous le paierons par une rechute.
Dans une situation de divorce ou de séparation, le couple ne devrait pas montrer une hâte excessive à se retrouver. L’alcoolique doit être sûr de son rétablissement. De son côté, la femme doit parfaitement comprendre son nouveau mode de vie. Si la relation doit reprendre, les bases de cette nouvelle union devront être différentes puisque les précédentes n’ont pas tenu. Cela exige un changement total d’esprit et d’attitude. Parfois, il vaut mieux pour tous les intéressés que le couple demeure séparé. De toute évidence, aucune règle ne peut être établie à ce sujet. Il faut laisser l’alcoolique poursuivre son programme jour après jour et quand le temps des retrouvailles sera venu, ce sera clair pour les deux personnes en cause.
Il faut détromper l’alcoolique qui dit ne pouvoir se rétablir sans avoir retrouvé sa famille. C’est faux. Dans certains cas, pour une raison ou pour une autre, le conjoint ne revient jamais. Il faut rappeler à ce candidat que son rétablissement ne dépend pas des autres. Il dépend de sa relation avec Dieu. Nous connaissons des hommes qui se sont rétablis sans n’avoir jamais retrouvé leur famille. Par ailleurs, d’autres ont rechuté à cause de leur retour prématuré.
Il faut que, jour après jour, votre protégé et vous marchiez ensemble sur le chemin du progrès spirituel. Si vous persistez, des choses remarquables se produiront. En jetant un regard sur le passé, nous constatons que ce qui nous est arrivé au moment où nous avons remis notre sort entre les mains de Dieu était mieux que tout ce que nous avions escompté. Si vous suivez les directives d’une Puissance supérieure, vous finirez par vivre dans un monde nouveau et merveilleux, quelles que soient les circonstances actuelles !
Lorsque vous vous occupez d’un homme et de sa famille, vous devez prendre soin de ne pas vous mêler de leurs querelles pour éviter de ruiner vos chances de leur être utile. Insistez cependant auprès des proches sur le fait que l’alcoolique a été très malade et qu’ils devraient en tenir compte dans leurs rapports avec lui. Mettez-les en garde contre le ressentiment et la jalousie, et prévenez-les qu’il ne pourra pas se corriger de ses défauts en un jour. Faites comprendre à la famille que votre protégé est entré dans une période de croissance et demandez à ses proches, lorsqu’ils se sentent impatients, de penser plutôt au bonheur de le voir abstinent.
Si vous avez réussi à régler vos propres problèmes familiaux, racontez à la famille du nouveau comment vous vous y êtes pris. C’est une façon de la mettre sur une bonne piste sans devenir critique à son sujet. Dire comment vous et votre conjoint avez surmonté vos difficultés vaut mieux que toutes les remontrances.
Si nous sommes spirituellement en forme, nous pouvons accomplir toutes sortes de choses qui, normalement, sont contre-indiquées pour les alcooliques. On a dit que nous ne devrions pas aller là où l’on sert de l’alcool, que nous ne devons pas garder d’alcool à la maison, que nous devons éviter les amis qui prennent un verre, que nous devons nous abstenir de regarder tout film où l’on voit des gens boire, que nous devons éviter les bars, que nos amis doivent cacher leurs bouteilles si nous allons chez eux, que nous ne devons pas penser à l’alcool et que rien ne doit nous y faire penser. L’expérience nous a démontré que ce n’est pas nécessairement vrai.
Tous les jours, nous nous retrouvons dans l’une ou l’autre de ces situations. L’alcoolique qui ne peut y faire face pense encore comme un alcoolique ; quelque chose ne va pas dans son état spirituel. Le seul endroit où il aurait une chance de demeurer sobre serait, par exemple, la calotte du Groenland ; et même là, un Inuit pourrait se présenter avec une bouteille de scotch à la main : ce serait le désastre ! Toute femme qui a envoyé son mari au loin pour qu’il échappe à l’alcool peut en parler.
À notre avis, toute méthode de lutte contre l’alcoolisme qui propose de garder le malade à l’abri des tentations est vouée à l’échec. L’alcoolique qui essaie de se protéger peut réussir pendant un certain temps mais cela se termine généralement par une rechute plus dure que toutes les autres. Nous avons essayé ces méthodes-là. Mais ces tentatives pour réaliser l’impossible ont toujours échoué.
Nous avons comme principe de ne pas éviter la fréquentation de lieux où l’on sert de l’alcool si nous avons une bonne raison de nous trouver là. Ces endroits peuvent être des bars, des boîtes de nuit, des soirées dansantes, des réceptions de mariage ou autres, et même les joyeuses réunions mondaines courantes. Si vous avez déjà travaillé auprès d’un alcoolique, vous aurez peut-être l’impression que c’est là tenter le diable, mais il n’en est rien.
Vous remarquerez que nous avons apporté une importante restriction. Par conséquent, à chaque occasion, posez-vous la question : « Ai-je une bonne raison, sociale, professionnelle ou personnelle, d’aller à cet endroit ? » ; « Est-ce que j’espère trouver une espèce de substitution du plaisir d’autrefois dans l’ambiance qui règne là ? » Si vous êtes à l’aise avec votre réponse, vous n’avez pas à vous inquiéter. Allez-y ou n’y allez pas, comme bon vous semble. Assurez-vous toutefois que vous êtes spirituellement solide et que vos motifs sont vraiment valables. Ne pensez pas à ce que vous allez retirer de l’événement ; pensez plutôt à ce que vous pouvez y apporter. Mais si vous ne vous sentez pas sûr de vous, vous feriez mieux plutôt d’aller porter secours à un autre alcoolique !
Pourquoi fréquenter les lieux où l’on boit si c’est pour afficher une triste mine en regrettant le bon vieux temps ? Si l’occasion est heureuse, tâchez de contribuer au plaisir des gens ; si c’est une réunion d’affaires,