Expérience, force et espoir. Anonyme

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Expérience, force et espoir - Anonyme

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pas besoin de vous en donner la raison, j’étais certain que la seule façon de cesser de boire était un changement de décor. Grâce à l’aide d’amis patients et qui m’enduraient depuis longtemps, j’ai fini par convaincre une société pétrolière que je pourrais leur être utile dans les champs pétrolifères de Maracaibo.

      Mais, le même scénario s’est répété !

      De retour aux États-Unis. J’ai vraiment cessé de boire pendant quelque temps – assez longtemps pour établir une relation avec mon employeur actuel. C’est à cette époque que j’ai rencontré celle qui est devenue ma femme. Enfin, j’avais trouvé la perle rare – j’étais amoureux. Je ferais tout pour elle. Bien sûr, je cesserais de boire. Je ne ferais jamais, jamais, quoi que ce soit pour nuire, tant soit peu, au bonheur qui était entré dans ma vie. Mes soucis avaient disparu, mon problème était réglé. J’avais bien profité de ma jeunesse et j’allais maintenant me consacrer à être un bon mari et vivre une vie normale et heureuse.

      Nous nous sommes mariés.

      Soutenue par mon nouveau bonheur, cette fois mon abstinence a duré six mois. Puis, lors d’une réception du Nouvel An que nous avions organisée, je suis parti pour une longue cuite. Ce dont je me souviens le plus clairement de cet épisode, c’est la promesse sérieuse et sincère que j’ai faite à ma femme que, cette fois, je cesserais totalement et absolument de boire. Cette fois encore, j’étais sérieux.

      Peu importe ce que nous tentions, et ma femme m’a aidé chaque fois du mieux qu’elle le pouvait et avec compréhension, nous avons échoué et à chaque échec, le découragement devenait plus grand.

      L’étape suivante : les médecins, plusieurs d’entre eux, et l’hospitalisation occasionnelle. Je me souviens d’un médecin qui avait recommandé un traitement de soixante-douze injections, trois par semaine, après deux semaines dans un hôpital privé, pour compenser la déficience de mon système et me faire arrêter de boire. Le soir de la soixante-douzième injection, j’étais ivre mort et quelques jours plus tard, je me suis convaincu de ne pas me faire interner à l’Hôpital City.

      J’ai eu une longue conversation avec mes employeurs, très patients, et ils m’ont dit qu’ils étaient prêts à me donner une dernière chance parce qu’au cours de mes brèves périodes d’abstinence, je leur avais démontré que je pouvais faire du bon travail. Je savais qu’ils étaient sérieux et que c’était la dernière chance qu’ils me donneraient.

      Je savais également que la patience de ma femme était à bout.

      D’un certaine manière, je croyais que j’avais été dupé – que je n’avais pas vraiment été guéri au sanatorium, même si je m’étais senti bien physiquement. J’en ai donc discuté avec ma femme qui a dit qu’il devait bien y avoir quelque chose quelque part qui pourrait m’aider. Elle m’a convaincu de retourner au sanatorium et de revoir le Dr _____, et Dieu merci, j’ai suivi ses conseils.

      Il m’a dit que tous les moyens connus de la médecine avaient été mis en œuvre pour m’aider, mais que si je ne cessais pas de boire, j’étais foutu. « Mais, docteur, lui ai-je dit, j’ai souvent décidé de ne plus boire et j’étais sincère à chaque fois, mais toujours, j’ai rechuté et chaque fois, c’était pire. » Le médecin a souri et il m’a dit : « Oui, oui, j’ai entendu cette histoire des centaines de fois. Vous n’avez jamais pris la décision, vous n’avez fait que des affirmations. Vous devez décider et si vous voulez vraiment cesser de boire, je connais des gens qui peuvent vous aider. Aimeriez-vous les rencontrer ? »

      Un condamné à mort refuse-t-il un sursis ? Bien sûr que je voulais faire leur connaissance ! J’avais tellement peur et j’étais si désespéré que j’étais prêt à tout. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de la bande de sauveteurs, les Alcooliques anonymes.

      La première chose que Bill a faite a été de me raconter sa vie, qui ressemblait beaucoup à la mienne, et il ajouté que depuis trois ans, il n’avait eu aucune difficulté. Il était évident qu’il était souverainement heureux, qu’il avait ce bonheur et cette paix que j’enviais chez les autres depuis des années.

      Ce qu’il m’a dit m’a semblé sensé car je savais que tout ce que j’avais essayé, avec ma femme, ma famille et mes amis, avait échoué. J’avais toujours cru en Dieu même si je ne fréquentais pas assidûment l’église. À plusieurs reprises au cours de ma vie, j’avais demandé à Dieu de faire quelque chose pour moi, mais il ne m’était jamais venu à l’esprit que Lui, dans son Infinie Sagesse, savait bien mieux que moi ce que je devais avoir, ce que je devais être, ce que je devais faire, et qu’il me suffisait de Lui laisser le soin de décider pour suivre la bonne voie.

      À la fin de notre première rencontre, Bill m’a suggéré de réfléchir et de revenir le voir quelques jours plus tard si j’étais intéressé. Comprenant enfin à quel point mes efforts passés avaient été futiles et sentant confusément que tout délai pourrait être périlleux, je suis retourné le voir le lendemain.

      Au début, cela m’a semblé une idée extravagante et folle, mais comme tout le reste semblait si désespérant, et parce que ces gens-là, qui avaient vécu le même en-fer que moi, avaient réussi, j’étais prêt à au moins tenter ma chance.

      À ma grande surprise, quand j’ai sérieusement mis en pratique leur méthode, elle a non seulement réussi, mais elle était si étonnamment facile et simple que je leur ai dit : « Je vous ai attendu toute ma vie, où étiezvous donc ? »

      C’était en février 1937 et la vie a pris un tout nouveau sens. Il était évident que ma femme éclatait de bonheur. Tous les différends que nous avions eus, toutes les tensions, les soucis, la confusion, les jours et les nuits trépidants causés par ma consommation d’alcool, ont disparu. C’était la paix. C’était le véritable amour. Il y avait de la bonté et du respect. Il y avait tout ce qui constitue une vie commune heureuse et normale.

      Évidemment, mes employeurs, tout comme les auteurs de ces histoires, demeureront anonymes. Mais, je manquerais de considération à leur égard si je ne profitais pas de cette occasion pour reconnaître ce qu’ils ont fait pour moi. Ils m’ont gardé, me donnant chance après chance, espérant, j’imagine, qu’un jour je trouverais la réponse, même si eux-mêmes ignoraient ce qu’elle était. Cependant, ils le savent aujourd’hui.

      Un grand changement s’est produit dans mon travail, dans ma relation avec mes employeurs, avec mes collègues de travail et avec nos clients. Aussi folle que m’ait semblée cette idée lorsqu’elle m’a été suggérée par ces hommes, Dieu s’est introduit dans mon travail quand je le lui ai permis, tout comme il a investi les autres activités de ma vie.

      Grâce à ce lubrifiant, la roue tourne tellement plus en douceur que toute la machine semble mieux fonctionner que jamais. L’avancement que je souhaitais tellement auparavant, mais que je ne méritais pas, m’est venu. Suivi par un autre ; on m’a fait plus confiance, on m’a donné plus de responsabilités jusqu’à ce qu’on m’offre un poste de direction dans l’entreprise qui m’avait si charitablement gardé dans un poste mineur pendant ma vie d’ivrogne.

      Ne souriez pas. Venez chez moi, vous verrez un foyer heureux. Venez à mon bureau, vous verrez une ruche humaine heureuse en action. Prenez n’importe quelle partie de ma vie et vous y verrez de la joie et du bonheur, un sens d’être utile à quelque chose, là où auparavant il n’y avait que peur, tristesse et extrême futilité.

      UN POINT DE VUE DIFFÉRENT

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