Les trois hommes en Allemagne. Джером К. Джером
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Les trois hommes en Allemagne - Джером К. Джером страница 6
—Rien n'a mal marché à ce sujet; mais ensuite elle parla d'autre chose.
—J'y suis! dis-je.
—Oui, il y a sa vieille marotte touchant la salle de bains.
—J'en ai déjà entendu parler: elle a même poussé Ethelbertha dans cette voie.
—Eh bien, je vais être obligé de la faire réinstaller immédiatement: je ne pouvais le lui refuser, puisqu'elle avait été si accommodante pour le reste. J'en aurai pour 100 livres au bas mot.
—Tant que cela?
—Pas un penny de moins: le devis déjà se monte à 60 livres.
Je l'écoutais avec compassion.
—Et puis ce fut le tour du fourneau de cuisine, continua Harris. Tout ce qui a cloché dans cette maison au cours des dernières années est imputable à ce fourneau.
—Je connais cela, dis-je, j'ai habité dans sept maisons depuis que je suis marié et chaque fourneau a été plus mauvais que son devancier. Celui que nous avons en ce moment est non seulement insuffisant, il est encore malveillant. Il sait quand nous donnons un dîner et alors, pour faire des farces, il s'éteint.
—Nous en aurons un neuf, dit Harris (mais il le dit sans aucune fierté). Clara estime qu'il nous en coûtera beaucoup moins de faire exécuter ces deux travaux d'un coup. Je suppose que si une femme désirait une tiare en diamants, elle trouverait moyen d'expliquer que c'est pour économiser le prix d'un chapeau.
—A combien estimez-vous les réparations de votre fourneau? demandai-je. (Je commençais à m'intéresser à la chose.)
—Je ne sais pas exactement. Je suppose que j'en aurai encore pour une vingtaine de livres. Nous nous mîmes ensuite à parler du piano... Avez-vous pu jamais remarquer qu'il existât une différence entre deux pianos?
—Certainement. Ils ont des sons plus forts les uns que les autres, mais on finit par s'y habituer.
—Le soprano de mon piano est en mauvais état. Mais, au fait, qu'est-ce que le soprano d'un piano?
—Ce sont, expliquai-je, les tons aigus de l'instrument, la partie du clavier qui piaille comme si on lui marchait sur la queue. Les beaux morceaux finissent toujours par une fioriture sur ces notes-là.
—Elles pêchent quant à l'harmonie, celles de notre vieux piano. Il faudra que je le mette à la nursery et que j'en achète un neuf pour le salon.
—Et quoi encore? m'enquis-je.
—Rien. Elle m'a semblé incapable de découvrir autre chose pour le moment.
—Vous verrez quand vous rentrerez qu'elle aura trouvé autre chose.
—Que sera-ce?
—Une villa à Folkestone pour la saison.
—Pourquoi cette villa à Folkestone?
—Pour y vivre cet été.
—Elle est invitée par sa famille à passer les vacances avec les enfants dans le pays de Galles, protesta Harris.
—Il se peut qu'elle aille dans le pays de Galles avant d'aller à Folkestone, ou bien qu'elle aille dans le pays de Galles en fin de saison. Mais ce qui est certain, c'est qu'il lui faudra une villa à Folkestone. Il est possible que je me trompe: je l'espère pour vous, mais j'ai comme un pressentiment que je ne trompe pas.
—Ce voyage va me coûter cher, dit Harris.
—Ce fut dès le début, dis-je, une idée stupide.
—Nous avons été fous d'écouter George, déclara Harris: il nous vaudra de sérieux ennuis un de ces jours.
—Il a toujours été gaffeur.
—Et si entêté!
A ce moment nous entendîmes la voix de George dans le hall. Il demandait son courrier.
Je chuchotai:
—Il serait préférable de ne rien lui dire: il est trop tard pour rebrousser chemin.
—Il n'y aurait aucun avantage à le rebrousser, puisqu'en tout état de cause je devrai faire la dépense de cette salle de bains et de ce piano.
George entra, joyeux:
—Eh bien! cela va-t-il? Avez-vous réussi?
Quelque chose dans sa manière de parler me déplut. Harris me sembla avoir la même impression.
—Réussi quoi? demandai-je.
—Mais... à pouvoir vous absenter.
Je sentis que le moment était venu de donner une leçon à ce garçon.
—Quand on est marié, dis-je, l'homme propose et la femme se soumet. C'est son devoir; toutes les religions l'enseignent.
George joignit ses mains et fixa ses yeux au plafond.
—Peut-être nous est-il arrivé quelquefois de plaisanter, de rire de ces choses-là, continuai-je; mais vous allez voir comment on procède quand cela devient sérieux. Nous avons fait part à nos femmes de notre intention de voyager. Elles en ont du chagrin, c'est naturel; elles préféreraient nous accompagner ou, à défaut, voudraient nous voir rester avec elles. Mais nous leur avons expliqué nos désirs à ce sujet, ce qui a mis fin à toute discussion.
—Pardonnez-moi, je n'avais pas saisi. Je ne suis qu'un pauvre célibataire. Les gens me racontent ceci et cela et je les écoute.
—D'où votre erreur mon garçon. Dorénavant, quand vous aurez besoin d'explications, venez nous trouver, moi ou Harris: nous vous dirons la vérité en ces matières.
George nous remercia et nous continuâmes à dresser nos plans.
—Quand partirons-nous? demanda-t-il.
—Le plus tôt possible, répondit Harris.
Je supposai qu'il espérait s'échapper avant que Mme Harris pût formuler d'autres désirs. Nous nous décidâmes pour le mercredi suivant.
—Et où irons-nous? reprit Harris.
—Sans doute, dit George, que vous désirez cultiver votre esprit?...
—Oui..., répondis-je. A un degré raisonnable. Sans prétendre vouloir devenir des phénomènes. Si possible sans trop d'effort personnel. Et avec le minimum de dépense.
—Ce sera facile, déclara George. Nous connaissons la Hollande et les bords du Rhin. Très bien. Je propose donc que nous prenions le bateau jusqu'à Hambourg, que nous visitions Berlin et Dresde, et que nous nous dirigions ensuite vers la Forêt Noire, par Nuremberg et Stuttgart.
—On