L'Homme Au Bord De La Mer. Jack Benton

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу L'Homme Au Bord De La Mer - Jack Benton страница 7

L'Homme Au Bord De La Mer - Jack Benton

Скачать книгу

une ombre se tenait au bord de l’eau au loin.

      Il loucha, malheureusement ses yeux n’étaient plus ce qu’ils étaient. Il tapota la poche de sa veste, mais il avait laissé ses jumelles dans la voiture.

      La silhouette étrange était toujours là, un mélange de gris et de noirs dans une forme humaine. L’eau scintillait sur ses vêtements, dans les longs fils des cheveux emmêlés.

      Pendant que Slim regardait, elle se fondit en arrière dans la mer et disparut.

      Il la regarda longuement, ébahi, et au fil des minutes, il commença à se demander s’il avait réellement vu quelque chose. Juste une ombre, peut-être, au passage d’un nuage sur la plage. Ou peut-être s’agissait-il même d’un animal quelconque, rien d’humain, un des phoques gris qui peuplaient cette partie de la côte.

      Il essaya de se rappeler combien de verres il avait pris aujourd’hui. Il y avait eu la drachme habituelle dans son café du matin, un verre — ou bien deux ? — avec le déjeuner, et peut-être un avant son départ ?

      Il conviendrait peut-être d’envisager de devenir plus souple. Il jouait à la roulette russe chaque fois qu’il montait dans sa voiture. Il avait passé tellement de temps à réprimer la culpabilité et la honte de sa propre existence qu’il ne s’en rendait presque plus compte.

      Il comptait les boissons éventuelles sur ses doigts quand il réalisa que la marée n’était pas encore basse. Si une silhouette quelconque avait vraiment existé, des traces auraient été visibles dans le sable mouillé.

      Slim escalada une barrière métallique rouillée, il se dépêcha de descendre l’estran rocheux et de sortir sur le sable plat. Bien avant d’atteindre le bord de l’eau, il savait que ses recherches seraient vaines. Le sable était lisse, marqué seulement par les lignes d’ondulation laissées par le retrait de l’eau.

      Au moment de retourner à sa voiture, il s’était convaincu que la silhouette qui l’observait depuis le rivage était uniquement le fruit de son imagination.

      Après tout, qu’est-ce que cela pourrait être ?

      9

      Le vendredi suivant, Ted répéta son rituel comme à son habitude. Slim avait envisagé de rencontrer Emma le matin et de l’emmener avec lui pour étayer son histoire. Mais après une nuit envahie par des rêves vicieux sur des démons marins et des vagues déferlantes, il en avait décidé autrement. En regardant Ted depuis la même corniche verdoyante sur laquelle il l’observait depuis les cinq dernières semaines, il se sentait étrangement dépassé, comme s’il s’était précipité tout droit vers un mur de briques sans avoir nulle part où aller.

      De retour à la plage après le départ de Ted, il donna un coup de pied dans les morceaux rose fané d’une bêche en plastique. Il décida qu’il devenait vraiment nécessaire de creuser plus profondément.

      Convaincu que le samedi et le dimanche la plupart des gens restaient chez eux, il parcourut les rues pour frapper aux portes et poser des questions sous sa nouvelle apparence familière de faux documentaliste. Peu de gens acceptèrent de lui accorder du temps dans la journée. Il s’octroya une visite aux trois pubs de Carnwell pour faire le point sur ce qu’il avait appris jusque-là. Il se surprit à douter de son aptitude à énormément progresser de toute façon.

      Alors qu’il chancelait dans une dernière rue à la limite nord de la ville, une sirène retentit brusquement pour annoncer l’arrivée d’une voiture de police derrière lui.

      Slim s’arrêta pour se retourner. Il s’appuya sur un lampadaire et reprit son souffle. Un policier abaissa une fenêtre et d’un signe invita Slim à monter.

      Au début de la cinquantaine, l’homme avait dix ans de plus que Slim. Mais il avait l’air en forme et en bonne santé, le genre d’homme qui mangeait du muesli et du jus d’orange au petit déjeuner et allait courir à l’heure du déjeuner. Slim se souvenait avec tendresse de l’époque où un tel homme lui renvoyait son regard en retour. Malheureusement, deux ans plus tôt, il avait laissé tomber et cassé le seul miroir de son appartement. Il ne regardait jamais trop ses reflets par peur que la malchance l’attrape.

      Le policier sourit.

      « Alors, de quoi s’agit-il ? J’ai reçu trois appels aujourd’hui. Le double de la moyenne hebdomadaire. Quelle maison avez-vous l’intention de cambrioler ?

      — Je suppose que si je devais choisir, je choisirais la maison verte sur Billing Street. Le numéro six, je crois ? Le mari au travail, mais deux Mercedes dans l’allée ! Le bourdonnement de la climatisation indique bien que la maison renferme un trésor. Dites-moi, qui a la climatisation dans le nord-ouest de l’Angleterre ? J’y serais déjà, mais je n’avais pas envie de risquer que l’alarme sur la porte à l’entrée soit reliée directement à la police, soupira Slim.

      — C’est exactement ça, en effet. Terry Easton est un avocat local.

      — Un suceur de sang.

      — Vous avez bien compris. Donc, je suppose, monsieur…

      — John Hardy. Appelez-moi Slim. Comme tout le monde.

      — Slim ?

      — Inutile de s’attarder. C’est une longue histoire.

      — Comme il se doit. Je suppose donc, monsieur Hardy, que vous ne vous intéressez pas réellement aux mythes et légendes locales. Qui êtes-vous ? Scotland Yard en mission secrète ?

      — J’aimerais bien. Renseignement militaire. J’ai été renvoyé pour avoir attaqué un homme qui ne se tapait pas vraiment ma femme. J’ai fait mon temps, je suis sorti avec un ensemble de compétences transférables et avec un problème d’alcool en suspens.

      — Et maintenant ?

      — Détective privé. Je travaille surtout autour de Manchester. La disette m’a amené loin dans le nord. Il se tapota l’estomac. Ne vous laissez pas berner. Rien que de la bière et de l’eau ».

      Comme il ne savait pas où Slim se situait entre la vérité et l’humour, l’homme afficha un sourire timide.

      « Eh bien ! Monsieur Hardy, je m’appelle Arthur Davis. Je suis l’inspecteur en chef de notre petite gendarmerie ici à Carnwell. Même si vu la taille de notre force, je mérite à peine le titre. Je crois que vous avez essayé de me contacter à propos d’une affaire classée. Joanna Bramwell ?

      — Vous retournez toujours les appels de cette manière ? »

      Arthur rit, son baryton fit sonner les oreilles de Slim.

      « Je rentrais chez moi. Je me suis dit que je pouvais garder un œil ouvert pour vous trouver. Maintenant, voulez-vous me dire de quoi il s’agit ? Ben Orland est un vieil ami, c’est la seule raison pour laquelle j’ai envisagé de vous parler. Il y a les affaires non résolues… et puis il y a le cas de Joanna Bramwell… Elle fait partie de ces histoires que cette communauté a toujours été ravie de garder enterrées.

      — Pour une raison particulière ?

      —

Скачать книгу