Aux glaces polaires. Duchaussois Pierre Jean Baptiste
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«En conséquence, ils aident les Frères à la pêche, aux bâtisses, au bûchage, etc… et au jardinage, là où le sol peut se cultiver avec quelque chance de succès.
«C’est dire que les soucis de l’existence matérielle, la lutte pour la vie prennent une très grande part dans nos occupations. Et qu’on veuille bien remarquer qu’il ne s’agit pas seulement de se procurer quelque bien-être ou de vivre plus ou moins confortablement, cela ne vaudrait pas la peine d’en parler; mais qu’il s’agit réellement de ne pas mourir de faim et de froid.
«Personne n’est donc dispensé du travail, s’il veut vivre dans nos missions. Nous ne pouvons pas y manger notre pain à la sueur de notre front; mais il faut suer pourtant pour nous procurer soit une patate, soit un poisson, soit un morceau de viande sauvage.
«Cependant, dans les missions où nous avons des établissements de religieuses avec écoles et orphelinats, les difficultés de l’approvisionnement sont beaucoup plus grandes que là où un père réside seul avec un frère. C’est pourquoi nous avons besoin d’y entretenir un personnel plus nombreux, surtout un fort contingent de frères convers, sans lesquels ces œuvres seraient impossibles.»
Nous n’insisterons pas ici sur ces dévoués auxiliaires du prêtre missionnaire, les frères convers. Quelques pages ne sauraient faire connaître leur mérite. Nous leur consacrerons un livre19. Indiquons seulement, dans un bref aperçu, en quoi ils justifient les paroles de confiance de leurs évêques.
Les ressources, énumérées plus haut, ont permis l’établissement des missions, il est vrai; elles ont pourvu aux voyages de chaque année; elle fournissent les vêtements et l’outillage nécessaire; elles assurent l’acquisition et le transport des articles d’échange qui doivent payer les services des engagés; elles procurent même une réserve de farine et de conserves alimentaires dont vivraient, durant quelques jours, les missionnaires et leurs pauvres. Mais point davantage. La réelle bienfaisance de la charité, mère de ces ressources, aura été de rendre possible, et de moins en moins pénible, le travail assidu des mains nourricières, le travail de tous.
Or, ce travail ne peut être confié aux Indiens, trop souvent paresseux et exigeants, si ce n’est au second plan, sous une direction vigilante. Le prêtre, d’autre part, ne saurait, sans sacrifier l’essentiel de son saint ministère, assumer les soins de cette direction et de cette surveillance. A plus forte raison, ne pourrait-il accomplir le principal de l’ouvrage, dont l’Indien est incapable.
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