Les Trois Mousquetaires. Уровень 1 / Три мушкетера. Александр Дюма

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Les Trois Mousquetaires. Уровень 1 / Три мушкетера - Александр Дюма Легко читаем по-французски

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des mousquetaires. D’Artagnan a décidé de les suivre. La jalousie s’est agitée dans son coeur.

      D’Artagnan les a rattrapés, et ils se sont arrêtés devant lui.

      – Que voulez-vous? a demandé le mousquetaire avec un accent étranger.

      – Ce n’est pas Aramis! il s’est écrié.

      – Non, monsieur, et je vois que vous m’avez pris pour un autre, et je vous pardonne.

      – Vous me pardonnez! s’est écrié d’Artagnan.

      – Oui, a répondu l’inconnu, laissez-moi donc passer.

      – Monsieur, a dit d’Artagnan, ce n’est pas à vous que j’ai affaire, c’est à madame.

      – Ah! a dit Mme Bonacieux d’un ton de reproche[158], ah monsieur!

      D’Artagnan, plein de jalousie, a tiré son épée. En même temps et avec la rapidité de l’éclair, l’inconnu a tiré la sienne. Mme Bonacieux s’est jetée entre les combattants avec ces mots:

      – Ah, cet homme, c’est le duc de Buckingham!

      – Milord, madame, pardon, cent fois pardon[159]; mais je l’aimais, Milord, et j’étais jaloux; vous savez ce que c’est que d’aimer.

      Le duc l’a pardonné et lui a demandé de les suivre jusqu’au Louvre à vingt pas[160] pour les défendre en cas de danger.

      Maintenant d’Artagnan a été tranquille. Il a suivi le duc avec Mme Bonacieux jusqu’au Louvre et a décidé de rentrer chez soi.

      Chapitre XI

      Le jour suivant le jeune homme a entendu la conversation entre monsieur et madame Bonacieux.

      Nous devons dire que M. Bonacieux a enduré beaucoup des épreuves depuis son arrestation. Il a été conduit au M. le cardinal lui-même, car les intrigues, à lesquelles sa femme avait participé, étaient trop sérieuses et concernaient la famille royale. Le pauvre Bonacieux a été épouvanté. Le cardinal lui a posé beaucoup de questions qui concernaient l’information reçue de sa femme, son rapport proposé avec les intrigues et secrets de Mme Bonacieux. M. Bonacieux tâchait de se présenter comme un homme loyal au cardinal. Il a réussi à lui assurer sa fidélité[161]. Le pauvre homme a été libéré. Après cette rencontre Bonacieux est devenu un fervent cardinaliste[162], il était toujours prêt à informer Son Éminence de tous les détails qui lui semblaient importants.

      Et maintenant Mme Bonacieux a demandé à son mari d’aller à Londres, et celui-ci en a refusé.

      La femme lui a dit que c’était le moyen de gagner beaucoup d’argent.

      – Une personne illustre vous envoie, une personne illustre vous attend: la récompense dépassera vos désirs, voilà tout ce que je puis vous promettre, elle a dit.

      – Des intrigues encore, toujours des intrigues! Comme serviteur du cardinal, je ne permettrai pas que vous vous livriez à des complots contre la sûreté de l’État[163], et que vous serviez les intrigues de la reine.

      M. Bonacieux a compris rapidement que la demande de sa femme était liée aux affaires amoureuses de la reine.

      – Allons, êtes-vous décidé[164]? elle a dit.

      – Tenez, madame Bonacieux, a dit le bourgeois, tenez, décidément, je refuse: les intrigues me font peur. De plus, les conséquences de ce voyage peuvent être dangereuses. J’ai vu la Bastille, moi. Brrrrou! c’est affreux, la Bastille!

      – Vous n’êtes point assez brave pour m’être d’une utilité quelconque[165], et je m’en retournerai bien au Louvre toute seule.

      – Comme il vous plaira[166], madame Bonacieux, a répondu le bourgeois, et avec ces mots il s’est eloigné rapidement.

      Nous savons qu’en même temps cette conversation a été entendue par d’Artagnan. Aussitôt que M. Bonacieux était sorti, le jeune homme est entré par la porte.

      – Madame, il a dit, je suis prêt à me jeter dans le feu pour vous; enfin que la reine a besoin d’un homme brave, intelligent et dévoué.

      – Et quelle garantie me donnerez-vous si je vous confie cette mission?

      – Mon amour pour vous.

      Le coeur de Mme Bonacieux battait de joie, et une secrète espérance a brillé à ses yeux[167]. Elle a trouvé un messagier à Londres dont elle avait besoin. La jeune femme lui a confié le terrible secret. D’Artagnan a connu déjà que Mme Bonacieux avait conduit le duc Buckingham au Louvres. Là, le duc, plein de l’amour, avait une rencontre avec la reine, pendant lequel il avait demandé quelque chose appartenant à la reine comme souvenir. La reine lui avait donné les ferrets de diamants[168]. Mais le cardinal avait appris que le duc visitait la reine, de plus, il savait que les ferrets étaient sortis avec lui. Lorsque le cardinal avait ses propres comptes avec la reine à cause du refus de cette dernière de devenir sa maîtresse[169], il avait décidé d’informer le roi de cette visite secrète. Le roi était en colère, et pour recevoir la preuve de l’infidélité de la reine, le cardinal lui avait conseillé:

      – Sire, n’oubliez pas de dire à Sa Majesté, qu’au bal prochain qui sera à l’hôtel de ville[170] vous désirez voir comment lui vont ses ferrets de diamants[171].

      Quand la reine avait appris tout ça, elle était désespérée. Elle avait demandé à sa lingère Mme Bonacieux de trouver immédiatement un messagier qui irait à Londre[172] pour rendre les ferrets de diamants au Louvre.

      Et maintenant Mme Bonacieux a trouvé cet homme dévoué. D’Artagnan rayonnait de joie et d’orgueil. Ce secret qu’il possédait, cette femme qu’il aimait, la confiance et l’amour, faisaient de lui un géant[173].

      Quand d’Artagnan est parti, Mme Bonacieux le suivait des yeux avec un long regard d’amour.

      Chapitre XII

      Le coeur de d’Artagnan débordait de joie. Une occasion se présentait à lui où il y avait gloire à acquérir et argent à gagner. De plus, cette occasion venait de le rapprocher d’une femme qu’il adorait.

      Premièrement, d’Artagnan s’est rendu droit chez M. de Tréville. Le jeune homme lui a raconté qu’il allait en mission et que l’honneur et peut-être la vie de la reine dépendaient de son succès. De Tréville a compris l’importance de la mission. Il était prêt à obtenir de M. des Essarts

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<p>158</p>

d’un ton de reproche – с упреком

<p>159</p>

cent fois pardon – сто извинений

<p>160</p>

à vingt pas – в двадцати шагах

<p>161</p>

Il a réussi à lui assurer sa fidélité – ему удалось заверить кардинала в собственной лояльности

<p>162</p>

est devenu un fervent cardinaliste – стал ярым сторонником кардинала

<p>163</p>

je ne permettrai pas que vous vous livriez à des complots contre la sûreté de l’État – я не позволю, чтобы вы впутывались в заговоры против безопасности государства

<p>164</p>

êtes-vous décidé? – вы решились?

<p>165</p>

Vous n’êtes point assez brave pour m’être d’une utilité quelconque – Вы недостаточно храбры, чтобы быть хоть сколько-нибудь мне полезным

<p>166</p>

Comme il vous plaira – как вам угодно

<p>167</p>

une secrète espérance a brillé à ses yeux – в ее глазах затеплилась надежда

<p>168</p>

les ferrets de diamants – алмазные подвески

<p>169</p>

avait ses propres comptes avec la reine à cause du refus de cette dernière de devenir sa maîtresse – имел свои счеты с королевой из-за ее отказа стать его любовницей

<p>170</p>

l’hôtel de ville – ратуша

<p>171</p>

comment lui vont ses ferrets de diamants – к лицу ли ей алмазные подвески

<p>172</p>

qui irait à Londre – который отправился бы в Лондон

<p>173</p>

faisaient de lui un géant – придавали ему исполинские силы (дословно: делали из него исполина)