Une Loi de Reines . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Une Loi de Reines - Морган Райс страница 8
Darius galopait, la vue troublée par la sueur, le souffle court, prêt à affronter une ville et son armée. Il n’avait pas d’autre choix. Il fallait qu’il trouve Loti et qu’il la ramène à la maison, ou bien qu’il meure en essayant. Bien sûr, s’il échouait – ou même s’il réussissait, la vengeance retomberait sur sa famille et son peuple… Mais il ne pouvait pas penser à cela, pas maintenant, au risque de changer d’avis.
Ce qui le motivait, c’était quelque chose de plus grand que lui-même, de plus grand que sa famille, de plus grand que son peuple. C’était le désir de justice. De liberté. Le désir de repousser le tyran et de briser ses chaînes, ne serait-ce que pour un instant. Peut-être pas pour lui-même, mais alors pour Loti. Pour sa liberté à elle.
C’était la passion qui motivait Darius, pas la raison. L’amour de sa vie se trouvait là-bas et il avait assez souffert aux mains de l’Empire. Peu importaient les conséquences. Il fallait qu’il leur montre qu’un homme au sein de ce peuple, même s’il n’était qu’un garçon, refusait d’endurer cette humiliation.
Darius courait, courait, courait. Ses foulées trouvaient naturellement leur chemin dans ces champs familiers qui poussaient à la lisière du territoire volusien. S’ils découvraient qu’il s’était approché si près de chez eux, ils le tueraient. Il suivait leurs traces, de plus en plus vite. Ils avaient dû commencer à ralentir, car les traces de leurs pas étaient de plus en plus rapprochées. S’il allait assez vite, il finirait par les rattraper.
Darius contourna la colline, à bout de souffle. Enfin, au loin, il vit ce qu’il cherchait : à une centaine de mètres se trouvait Loti, enchaînée par le cou au harnais noir d’un zerta sur lequel chevauchait le maître d’œuvre de l’Empire, celui qui l’avait enlevée. Deux soldats marchaient à ses côtés. Ils portaient l’armure sombre et dorée de l’Empire, illuminés par le soleil. Ces formidables guerriers faisaient presque deux fois la taille de Darius et ils étaient lourdement armés. Il aurait fallu un bataillon d’esclaves pour les renverser.
Mais Darius ne se laissa pas abattre. Tout ce dont il avait besoin, c’était de sa détermination et de son esprit combatif. Il trouverait un moyen.
Darius se remit à courir, à la poursuite de la caravane. Bientôt, il les rattrapa, se porta à la hauteur de Loti et leva son épée. Quand elle tourna vers lui des yeux effarés, il abattit sa lame sur la chaîne qui la retenait prisonnière.
Loti poussa un cri et bondit quand Darius la libéra. Elle resta bouche bée, libre, le collier métallique encore autour du cou.
Darius se retourna vers le maître d’œuvre et vit qu’il le dévisageait avec la même stupéfaction. Les soldats s’arrêtèrent, tous deux abasourdis.
Les mains tremblantes, Darius leva son épée devant lui, bien décidé à ne pas montrer sa peur, debout entre eux et Loti.
– Elle ne vous appartient pas ! cria-t-il d’une voix mal assurée. C’est une femme libre. Nous sommes tous libres !
Les soldats échangèrent un regard avec le maître d’œuvre.
– Mon garçon, dit-il à Darius, tu viens de commettre la plus grande erreur de ta vie.
Il adressa un signe à ses hommes et ceux-ci chargèrent Darius.
Darius ne recula pas d’un pas, sa main tremblante toujours refermée sur la poignée de son épée. Il sentit que ses ancêtres le regardaient. Il sentit que tous les esclaves tués jusqu’à ce jour étaient là pour l’aider et le soutenir. Une grande chaleur le submergea.
Le pouvoir de Darius crépitait en lui, comme impatient de servir. Mais Darius ne le laisserait pas faire. Il voulait un combat d’homme à homme, les battre à leur propre jeu comme l’aurait fait un homme, appliquer l’entraînement de ses frères d’armes. Il se battrait avec une arme de métal et tuerait ses ennemis selon ses propres termes. Il avait toujours été plus rapide que les autres. Même des garçons plus grands et armés d’épées en bois ne faisaient pas le poids contre lui. Il se prépara.
– Loti ! s’écria-t-il sans se retourner. COURS ! Retourne au village.
– NON ! hurla-t-elle en retour.
Darius sut qu’il devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas attendre qu’ils l’atteignent. Il devait les prendre par surprise, faire quelque chose auquel ils ne s’attendraient pas.
Darius chargea à son tour. Il prit pour cible l’un des deux soldats et courut dans sa direction. Ils se rencontrèrent à mi-chemin, au milieu de la clairière. Darius poussa un féroce cri de guerre. Le soldat abattit son épée, mais Darius leva la sienne et bloqua son coup. Des étincelles volèrent. C’était la première fois que Darius voyait l’acier rencontrer l’acier. La lame était plus lourde qu’il ne l’avait cru, et le coup du soldat était plus violent. Il sentit la vibration remonter le long de son bras, de son coude, jusque dans son épaule. La sensation le prit par surprise.
Le soldat se jeta sur le côté pour frapper Darius au flanc, mais celui-ci para à nouveau son attaque. Cela n’avait rien à voir avec une bagarre entre frères, comme Darius en avait connues. Il avait l’impression de se déplacer très lentement. Son arme était trop lourde. Il n’était pas habitué. Son adversaire semblait se déplacer deux fois plus vite que lui.
L’homme abattit à nouveau sa lame et Darius comprit qu’il ne pourrait jamais lui rendre coup pour coup. Il allait devoir utiliser ses propres talents.
Il s’écarta, évitant le coup au lieu de le bloquer, puis jeta son coude dans la gorge du soldat. Un geste parfait. L’homme tituba, plié en deux, en portant les mains à son cou. Darius brandit son épée et abattit le pommeau dans le dos exposé de son assaillant qui roula dans la poussière.
Au même instant, le deuxième soldat chargea. Darius tourna sur lui-même tout en levant son épée et bloqua un formidable coup de lame qui menaçait de le décapiter. Le soldat ne ralentit pas et repoussa violemment Darius.
Quand l’homme s’écrasa sur sa poitrine, tous deux roulèrent en soulevant un nuage de poussière. Le soldat lâcha son épée et tendit les mains pour arracher les yeux de Darius avec les ongles.
Celui-ci eut à peine le temps de l’attraper par les poignets pour le tenir à distance. Il n’allait pas tenir longtemps. Il fallait qu’il fasse quelque chose, et vite.
Darius leva un genou et parvint à rouler au-dessus de son assaillant. D’un même mouvement, il saisit une dague qu’il avait repérée à la ceinture du soldat, la brandit au-dessus de sa tête et plongea la lame jusqu’à la garde dans la poitrine de son assaillant.
L’homme poussa un cri déchirant, pendant que Darius, allongé sur lui, le regardait mourir sous ses yeux. Choqué. Pétrifié. C’était la première fois qu’il tuait un homme. Quelle sensation étrange… Il se sentait à la fois victorieux et triste.
Un cri retentit dans son dos et Darius se retourna brusquement. L’autre soldat, celui qu’il s’était contenté d’assommer, venait de se relever. Il brandit son épée, prêt à décapiter Darius.
Celui-ci évita le coup à la dernière seconde et