Jane Austen: Oeuvres Majeures. Джейн Остин

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Jane Austen: Oeuvres Majeures - Джейн Остин

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Elinor toujours prête à réparer ses impolitesses, loua les grâces et l’air noble de lady Middleton.

      — Et sir Georges, dit l’aînée ; quel homme aimable ! je le crois plein d’esprit ; du moins il en annonce beaucoup.

      — c’est le meilleur des hommes, dit Elinor, toujours de bonne humeur, excellent mari, bon père, bon ami.

      — Et quelle charmante petite famille ! je n’ai jamais vu de plus beaux enfans. On comprend facilement l’excessive tendresse de leur mère pour ces angéliques petites créatures. On pourrait peut-être les trouver un peu gâtés, un peu turbulens ; mais j’aime les enfans pleins de vie et de feu ; je ne puis les supporter timides et tranquilles ; aussi j’adore ceux-ci.

      — c’est ce qui m’a paru, dit Elinor, et je vous trouve heureuse d’avoir ce goût à Barton.

      On se tut sur ce sujet. Après une pause, mademoiselle Stéeles l’aînée demanda brusquement à Elinor : Aimez-vous le Devonshire ? Je suppose que vous avez bien regretté Sussex.

      Un peu surprise de la familiarité de cette question, Elinor répondit seulement, oui, mademoiselle.

      — Je comprends cela ; Norland est une magnifique habitation, et passer de là dans une chaumière, c’est assez triste.

      — Une chaumière telle que celle où notre parent sir Georges Middleton a bien voulu nous placer, ne donne lieu a aucun regret, dit vivement Maria.

      Lucy lança à sa sœur un regard terrassant et se hâta de dire que dans tout ce que sir Georges et milady arrangeaient, on reconnaissait leur goût ; mais qu’ils leur avaient dit que Norland était une des plus belles campagnes de l’Angleterre.

      — Elle est très-belle en effet, dit Elinor, mais je crois qu’il y en a de plus belles encore, et il n’y a que peu ou point de chaumière comme la nôtre.

      — Mais aussi pourquoi lui donner ce nom, dit miss Anna, cela présente une idée ?…

      — Ne voyez-vous pas, ma sœur, dit Lucy, que c’est un nom de fantaisie, un nom romanesque ?

      Anna se tut humblement ; puis elle reprit bientôt ainsi : Aviez-vous des elégans à Sussex ? Je suppose qu’ici ils sont assez rares, et quant à moi je trouve que rien n’embellit plus un séjour que d’y voir beaucoup d’élégans. Cela anime la vie ; ne le trouvez-vous pas aussi ? Encore un regard de Lucy fit baisser les veux à sa sœur. Qu’est-ce que vous voulez dire, Anna ? et sur quoi pensez-vous qu’il n’y ait pas de jeunes gens très-bien à tout égard en Devonshire comme à Sussex ?

      — Je sais bien, Lucy, qu’il y a de très-jolis garçons à Exeter, dit Anna ; mais ils ne sont pas reçus ici ; et je craignais que les demoiselles Dashwood ne s’ennuyassent à Barton si elles n’en voient point ; c’est pourquoi je leur demandais si elles en voyaient beaucoup à Norland. Je voudrais par exemple qu’elles pussent rencontrer M. Rose d’Exeter, le clerc de M. Simpson, vous savez bien, Lucy ; c’est un beau jeune homme celui-là, et tout à-fait élégant. Je pense que si votre frère vous ressemble, il devait être charmant avant d’être marié, et il était si riche ! c’était un merveilleux, n’est-ce pas, un véritable élégant ? j’aurais bien voulu le rencontrer.

      — Je ne puis en vérité vous répondre là-dessus, dit Elinor ; je ne comprends pas parfaitement ce que vous entendez par un merveilleux. Tout ce que je puis vous dire, c’est que si mon frère en était un avant son mariage, il l’est encore, car il n’est pas du tout changé.

      — Ah mon Dieu, quelle idée ! un homme marié élégant ! je ne puis me représenter cela. Les hommes mariés me sont à moi très-indifférens.

      — Mais, Anna, lui dit sa sœur, n’avez-vous rien autre chose à dire que de parler des jeunes gens et des élégans ? Mesdemoiselles Dashwood vont croire que vous n’avez rien autre chose dans l’esprit. Alors changeant de propos elle parla de chiffons, de modes, et d’autres objets aussi intéressans.

      Les deux plus charmantes personnes du monde étaient jugées dans l’esprit d’Elinor et de Maria. La commune familiarité de l’aînée et son mauvais ton, la mirent entièrement de côté. La cadette était mieux certainement ; mais comme Elinor n’était ni aveuglée par sa beauté, ni prévenue par son regard, elle ne trouva rien à côté de cela qui fût en rapport avec elle et qui pût lui plaire. Elles quittèrent donc la maison sans désirer de les mieux connaître.

      Il n’en était pas ainsi chez mesdemoiselles Stéeles. Elles arrivaient d’Exeter, décidées à trouver tout parfait à Barton ; et les maîtres, et la maison, et les enfans, et les chevaux, et les chiens, et les meubles, et les belles cousines : tout était l’objet des éloges les plus outrés. Il était difficile d’exagérer sur mesdemoiselles Dashwood ; aussi furent-elles déclarées les personnes les plus belles, les plus élégantes, les plus accomplies en tout point qu’il fût possible de voir, et celles dont elles désiraient le plus passionnément faire des intimes amies. Sir Georges ne le désirait pas moins, et fit tout ce qui dépendait de lui pour former cette liaison. Elinor vit qu’elle ne pouvait s’y refuser tout-à-fait ; et qu’il fallait au moins se soumettre à être assises à côté les unes des autres quelques heures dans la journée ; Sir Georges n’en demandait pas plus : dans ses idées d’amitié, il suffisait de se voir en société, et de causer ou de danser ensemble pour être intimes amies. De son côté pour accélérer cette intimité, il confia aux demoiselles Stéeles tout ce qu’il savait ou supposait de la situation des dames de la Chaumière. Et dès leur troisième rencontre, mademoiselle Stéeles l’aînée félicita Elinor sur ce que sa sœur avait fait la conquête du beau, de l’élégant Willoughby. Il est sûr, lui dit-elle, que c’est une chose très-agréable que de se marier jeune avec un si bel homme ; car on m’assure qu’il est vraiment d’une figure remarquable, que c’est un véritable élégant ; et votre sœur est bien heureuse. J’espère que vous trouverez aussi bientôt un bon parti, car il n’est point agréable, je vous assure, de voir passer ses cadettes avant soi : mais peut-être votre choix est-il déjà fait en secret. Elinor se sentit rougir ; elle ne pouvait pas se flatter que sir Georges fut plus discret dans ses soupçons et dans ses conjectures sur elle que sur sa sœur ; il la plaisantait même de préférence depuis la visite d’Edward. Il n’avait jamais dîné ensemble sans qu’il bût à la lettre F. depuis le commencement du dîner jusqu’à la fin, en regardant Elinor. Dès que les miss Stéeles eurent entendu cette plaisanterie, elles furent très-curieuses d’en savoir davantage, et tourmentèrent sir Georges pour qu’il leur dît en entier le nom de l’heureux mortel au sujet duquel il raillait Elinor ; il se fit peu presser, et il eut autant de plaisir à le dire que miss Anna à l’entendre.

      — Son nom est Ferrars, dit-il à demi voix ; mais je vous en prie n’en parlez pas, c’est encore un secret.

      — Ferrars ! répéta Anna, est-il possible ? Le jeune Ferrars, le frère de votre belle-sœur, miss Elinor, est donc l’heureux mortel dont parle sir Georges ; eh bien ! j’en suis charmée pour plusieurs raisons : c’est un très-agréable jeune homme, je le connais très-bien, c’est un élégant. Cette dénomination ne convenait nullement à Edward, mais c’était le mot favori d’Anna pour parler d’un jeune homme du bon ton. Elinor émue de l’entendre nommer comme son amant avoué, fit peu d’attention à ce mot ; elle fut plus surprise d’entendre Lucy dire assez aigrement à sa sœur, qu’elle contrariait sans cesse. Comment pouvez-vous dire, Anna, que nous le connaissons très-bien ? nous l’avons vu par hasard une fois ou deux chez mon oncle, et ce n’est pas le connaître ? vous savez fort bien que je ne connais pas du tout messieurs Ferrars.

      — Elinor écoulait avec

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