Le Piège Zéro. Джек Марс

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Le Piège Zéro - Джек Марс

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à moitié sur sa chaise. “Est-ce que vous l’espionnez ?”

      Il haussa les épaules. “L’activité récente de sa carte de crédit affiche trois billets d’avion pour la Suisse.”

      Trois ? se dit Maria. Ce n’était pas une mission de terrain, c’était un voyage. Kent et ses deux filles, très certainement. Mais pourquoi en Suisse ? se demanda-t-elle. Une idée lui vint… Est-ce qu’il veut tenter ça ? Est-ce qu’il est prêt ?

      L’ukrainien se leva, boutonna son manteau, et fourra son magazine sous un de ses bras. “Va le rejoindre. Trouve quelque chose d’utile. Le temps presse. Si tu ne le fais pas, nous nous en chargerons.”

      “Ne t’avise pas envoyer quelqu’un rôder autour de lui et de ses filles,” menaça Maria.

      Il esquissa un sourire. “Dans ce cas, ne m’y oblige pas. Au revoir, Calendula.” Il fit un signe de tête, puis se hâta de quitter le terminal.

      Maria s’enfonça dans sa chaise et soupira de défaite. Elle ne savait que trop bien qu’un seul souvenir ravivé pourrait déclencher la nature obsessionnelle de Kent, le replongeant dans le terrier de la conspiration et de la duperie à la recherche de réponses. Elle avait déjà vu de ses propres yeux comment Kent avait traversé l’enfer pour retrouver ses filles… mais elle savait également que la connaissance qu’il possédait autrefois allait les éloigner à nouveau.

      Là, dans ce terminal de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, elle se fit une promesse. Elle était personnellement responsable de l’avoir fourré là-dedans, donc elle allait s’assurer d’être là si, ou quand, ses souvenirs seraient de retour. Et de l’arrêter si nécessaire.

      CHAPITRE SIX

      “Maya, regarde.” Sara tira sa sœur par le bras et gesticula pour montrer la vitre, tandis que l’avion venait de traverser un nuage durant sa descente vers l’aéroport de Zurich. Le ciel s’était ouvert et les cimes blanches des pics des Alpes suisses étaient devenues visibles à distance.

      “C’est cool, non ?” dit Maya en souriant. Reid, assis dans le siège côté allée, n’en croyait pas ses yeux : il y avait aussi un léger sourire sur le visage de Sara.

      Dans les trois jours qui avaient suivi son annonce de voyage, même si elle avait accepté, Sara avait à peine semblé excitée de partir. Elle avait dormi la plupart du temps durant les huit heures de voyage et avait à peine prononcé un mot lors de ses rares phases d’éveil. Mais, alors qu’ils descendaient pour se poser et que Sara pouvait voir les sommets déchiquetés des Alpes et la ville de Zurich s’étendre sous eux, une certaine forme de vie semblait avoir jailli en elle. Il y avait un sourire sur ses lèvres et de la couleur sur ses joues pour la première fois depuis longtemps, et Reid n’aurait pu en être plus heureux.

      Après avoir débarqué et passé les douanes, ils attendirent leurs bagages. Reid sentit la main de Sara se glisser dans la sienne. Il fut ébahi, mais tenta de n’en rien laisser paraître.

      “Est-ce qu’on peut skier aujourd’hui ?” demanda-t-elle.

      “Ouais, bien sûr,” lui dit-il. “On peut faire tout ce que tu veux, ma chérie.”

      Elle acquiesça d’un air sombre, comme si cette idée pesait lourd dans son esprit. Ses doigts serrèrent les siens, alors que leurs valises tournaient paresseusement pour avancer vers eux.

      De Zurich, ils prirent un train vers le sud et, en moins de deux heures, ils furent dans la ville alpine d’Engelberg. Il n’y avait pas moins de vingt-six hôtels et chalets sur la montagne voisine du Titlis, le plus haut sommet des Alpes uranaises, culminant à plus de trois mille mètres au-dessus du niveau de la mer.

      Naturellement, Reid partagea tout ça avec ses filles.

      “…Et c’est également ici qu’il y a eu l’un des premiers téléphériques au monde,” leur dit-il, pendant qu’ils marchaient de la gare vers leur chalet. “Oh, et en ville, il y a un monastère du douzième siècle du nom de Kloster Engelberg, l’un des plus vieux monastères suisses encore debout…”

      “Waouh,” coupa Maya. “C’est ici ?”

      Reid avait choisi l’un des chalets les plus rustiques pour leur hébergement. C’est sûr qu’il faisait un peu vieillot, mais il était charmant et douillet, pas comme certains des gros hôtels de style américain qui avaient poussé ces dernières années. Ils firent leur check-in, puis ils s’installèrent dans leur chambre qui avait deux lits, une cheminée et deux fauteuils face à elle, avec une vue à couper le souffle sur la façade sud du Titlis.

      “Et, euh, il y a un truc que je voudrais vous dire avant qu’on aille skier,” dit Reid, alors qu’ils déballaient leurs affaires et se préparaient pour les pistes. “Je ne veux pas que vous partiez en exploration sans moi.”

      “Papa…” Maya fit les gros yeux.

      “Il ne s’agit pas de ça,” dit-il rapidement. “Ce voyage est censé nous faire passer de bons moments ensemble et nous rapprocher, alors ça implique de rester ensemble. Ok ?”

      Sara acquiesça.

      “Ouais, d’accord,” lui accorda Maya.

      “Bien. Alors, habillons-nous.” Ce n’était pas un mensonge, pas vraiment. Il voulait passer du bon temps avec elles et il ne voulait pas qu’elles se baladent seules pour des questions de sécurité qui n’avaient rien à voir avec l’incident. Du mois, c’était ce qu’il se disait.

      Il n’avait toujours aucune idée de comment il allait accomplir son autre tâche, la raison principale qui lui avait fait choisir la Suisse et un lieu de vacances aussi proche de Zurich. Mais il aurait le temps d’y penser plus tard.

      Trente minutes plus tard, ils étaient tous les trois sur une remontée mécanique, se dirigeant vers les dizaines de pistes du Titlis qui se croisaient. Reid avait choisi une piste verte de débutant pour commencer. Aucun d’eux n’avait skié depuis des années et ce fameux séjour en famille dans le Vermont.

      La culpabilité s’empara de la poitrine de Reid en repensant à ces vacances-là. Kate était encore vivante à l’époque. Ce séjour avait été parfait, comme si rien de mal ne pourrait jamais leur arriver. Il aurait voulu pouvoir remonter le temps jusqu’à ce moment-là, en profiter encore, peut-être même prévenir son ancien lui de ce qui allait se passer… ou changer l’issue afin que ça ne puisse jamais se produire du tout.

      Il chassa cette pensée de son esprit. Il était inutile de ressasser tout ça. C’était arrivé et, à présent, il devait être là pour ses filles, afin de s’assurer que le passé ne se reproduise pas.

      Au sommet de la pente douce, un moniteur de ski barbu leur donna quelques conseils pour leur rafraîchir la mémoire sur la façon de freiner, de s’arrêter et de tourner. Les filles prirent leur temps, instables dans leurs chaussures fixées aux skis par les talons.

      Mais dès que Reid poussa sur ses bâtons et commença à glisser sur la neige, son corps réagit comme s’il avait fait ça un millier de fois. La seule fois dont il se souvenait avoir skié de sa vie était lors de ce voyage en famille cinq ans plus tôt. Mais le fait qu’il sache simplement comment se déplacer sans même y penser, que ses jambes

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