Le Piège Zéro. Джек Марс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le Piège Zéro - Джек Марс страница 18

Le Piège Zéro - Джек Марс

Скачать книгу

corde et tira lentement dessus. Il récita une prière dans sa tête tandis qu’un, puis deux, puis trois centimètres se déroulaient entre ses doigts.

      Il finit par libérer l’autre bout de la corde après quelques centimètres de plus. Il avait tiré la plus courte.

      Avi poussa un soupir, mais c’était de tristesse et non de soulagement.

      “Et voilà,” se contenta de dire Yosef.

      “Yosef…” commença Idan.

      “Vous pouvez décider entre vous quelle tâche vous allez accomplir,” dit Yosef en coupant la parole au jeune homme. “Mais… si l’un d’entre vous s’en sort et parvient à rentrer chez lui, s’il vous plaît, dites à ma femme et à mon fils que…” Il s’interrompit. Les derniers mots semblaient lui manquer. Il n’y avait aucun message à transmettre qu’ils ne sachent déjà.

      “Nous leur dirons que tu as accepté ton destin avec courage face à la terreur et à l’injustice,” proposa Avi.

      “Merci.” Yosef lâcha le bout de corde au sol.

      Ben Saddam revint quelques instants plus tard, comme il l’avait promis, et se remit à marcher devant eux. “Je suppose que vous avez pris une décision ?” demanda-t-il.

      “En effet,” dit Avi, regardant le terroriste dans les yeux. “Nous avons décidé d’adopter votre concept islamique de l’enfer afin de croire qu’il y a un endroit où vous finirez avec votre bande de bâtards.”

      Awad Ben Saddam sourit. “Mais lequel d’entre vous s’en ira dans cet endroit avant moi ?”

      La gorge de Yosef était toujours trop sèche pour pouvoir parler. Il ouvrit la bouche pour accepter son destin.

      “C’est moi.”

      “Idan !” Yosef écarquilla les yeux. Avant qu’il n’ait eu le temps de prononcer quoi que ce soit, le jeune homme avait parlé. “Non, ce n’est pas lui,” se hâta-t-il de dire à Ben Saddam. “J’ai tiré la corde la plus courte.”

      Le regard de Ben Saddam passa de Yosef à Idan, visiblement amusé. “Je suppose que je vais devoir tuer celui qui a ouvert la bouche en premier.” Il mit la main à sa ceinture et dégaina un affreux couteau à lame incurvée avec un manche en corne de chèvre.

      Sa seule vue suffit à retourner l’estomac de Yosef. “Attendez, pas lui…”

      Awad décrivit un arc avec son couteau et trancha la gorge d’Avi. La bouche de l’homme s’ouvrit de surprise, mais aucun son ne sortit pendant qu’une cascade de sang s’échappait de son cou ouvert et souillait le sol.

      “Non !” cria Yosef. Idan ferma les yeux et laissa échapper un sanglot.

      Avi tomba en avant sur le ventre, le visage sur le côté, tandis qu’une mare de sang sombre s’infiltrait dans la pierre.

      Sans prononcer un mot de plus, Ben Saddam les laissa là une fois de plus.

      Restés seuls, ils endurèrent tous deux cette nuit sans sommeil et ne s’adressèrent aucune parole, même si Yosef pouvait entendre les légers sanglots d’Idan qui pleurait la perte de son mentor, Avi, dont le corps en train de refroidir gisait à quelques mètres d’eux.

      Au matin, trois hommes arabes entrèrent sans un mot dans le sous-sol et emportèrent le corps d’Avi. Deux autres arrivèrent tout de suite après, suivis par Ben Saddam.

      “Lui.” Il désigna Yosef et ses deux acolytes le soulevèrent avec rudesse par les épaules. Alors qu’il était traîné vers la porte, il réalisa qu’il ne reverrait peut-être plus jamais Idan.

      “Sois fort,” cria-t-il par-dessus son épaule. “Que dieu te garde.”

      Yosef plissa les yeux sous la lumière vive du soleil, pendant qu’il était traîné dans une cour entourée d’un haut mur de pierre, puis jeté sans ménagement à l’arrière d’un pick-up dont la benne était recouverte d’un toit en toile. On passa un sac de jute sur sa tête, et il fut une fois de plus plongé dans l’obscurité.

      Le pick-up démarra et quitta la base. Dans quelle direction ils allaient, Yosef n’aurait su le dire. Il ne savait plus depuis combien de temps ils roulaient et les voix dans la cabine étaient à peine audibles.

      Au bout d’un moment, deux heures ou peut-être même trois, il put entendre le bruit d’autres véhicules, des moteurs qui tournaient, des chauffeurs qui klaxonnaient. Au-delà, il entendait les vendeurs haranguer les passants et ces derniers crier, rire ou discuter. Une ville, comprit Yosef. Nous sommes dans une ville. Mais quelle ville ? Et pourquoi ?

      Le pick-up ralentit et, soudain, une dure voix profonde pénétra directement dans son oreille. “Tu es mon messager.” Aucun doute possible : la voix appartenait à Ben Saddam. “Nous sommes à Bagdad. À deux pâtés de maisons à l’est, se trouve l’ambassade américaine. Je vais te relâcher, et tu vas te rendre là-bas. Ne t’arrête en aucun cas. Ne parle à personne jusqu’à ce que tu sois arrivé. Je veux que tu leur raconte ce qui t’es arrivé, à toi et à tes compatriotes. Je veux que tu leur dises que c’est la Confrérie qui a fait ça, ainsi que leur chef, Awad Ben Saddam. Fais cela et tu auras gagné ta liberté. Est-ce que tu comprends ?”

      Yosef acquiesça. Il était confus à propos du contenu de ce simple message et sur la raison pour laquelle il devait le délivrer, même s’il était pressé d’être libéré de cette Confrérie.

      On enleva le sac de jute de sa tête et, en même temps, il fut jeté durement hors de la benne du pick-up. Yosef grogna et roula en tombant au sol. Un objet fut lancé derrière lui et atterrit juste à côté de lui Il était petit, marron et rectangulaire.

      C’était son portefeuille.

      Il cligna des yeux à cause de la soudaine lumière du jour, tandis que des passants s’arrêtaient, étonnés de voir un homme attaché aux poignets jeté de l’arrière d’un véhicule en mouvement. Mais le pick-up ne s’arrêta pas. Il poursuivit sa route et s’évanouit dans le dense trafic de l’après-midi.

      Yosef s’empara de son portefeuille et se releva. Ses vêtements étaient poisseux, tachés, et il avait mal partout. Il avait le cœur brisé en pensant à Avi et Idan. Mais il était libre.

      Il descendit la rue, ignorant les regards des habitants de Bagdad, pendant qu’il se dirigeait vers l’ambassade des USA. Un énorme drapeau américain guidait ses pas, placé au sommet d’un très haut poteau.

      Yosef était à moins de vingt-cinq mètres de la grande clôture grillagée qui entourait l’ambassade, surmontée de fils barbelés, quand un soldat américain le héla. Il y en avait quatre postés à la porte, chacun armé d’un fusil automatique et portant un équipement tactique complet.

      “Halte !” ordonna le soldat. Deux de ses camarades levèrent leur arme dans sa direction, tandis que le sale Yosef aux mains liées, à moitié déshydraté et en sueur, s’arrêtait net. “Identifiez-vous !”

      “Je m’appelle Yosef Bachar,” répondit-il en anglais. “Je suis l’un des trois journalistes israéliens ayant été kidnappés par des rebelles islamistes près d’Albaghdadi.”

      “Fais

Скачать книгу