Le Piège Zéro. Джек Марс
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Le Piège Zéro - Джек Марс страница 16
Pour leur troisième descente sur la piste des débutants, Reid se mit entre elles deux. Puis, il plia légèrement les jambes en se penchant, prêt à descendre en plaçant les bâtons sous ses aisselles. “On fait la course jusqu’en bas !” cria-t-il en prenant de la vitesse.
“Ça marche, vieillard !” rigola Maya derrière lui.
“Vieillard ? On va voir qui va rigoler quand je vais te botter les fesses…” Reid jeta un œil par-dessus son épaule juste à temps pour voir le ski gauche de Sara heurter un petit monticule de neige dure. Il glissa sous elle et elle leva les deux bras en tombant en avant la tête la première.
“Sara !” Reid dérapa pour s’arrêter. Il déchaussa ses skis en quelques secondes et courut vers elle dans la neige. “Sara, est-ce que ça va ?” Elle venait juste de se faire enlever son plâtre. La dernière chose dont elle avait besoin était d’une nouvelle blessure qui vienne foutre en l’air ses vacances.
Il s’agenouilla et la retourna. Son visage était rouge et elle avait les larmes aux yeux… mais elle riait
“Est-ce que ça va ?” demanda-t-il à nouveau.
“Ouais,” dit-elle entre deux fous rires. “Tout va bien.”
Il l’aida à se relever et elle essuya les larmes de ses yeux. Il était plus que soulagé qu’elle aille bien… le bruit de son rire résonnait comme une musique dans son cœur.
“Tu es sûre que ça va ?” demanda-t-il une troisième fois.
“Oui, Papa.” Elle soupira de bonheur et reprit son équilibre sur ses skis. “Je te jure que ça va. Rien de cassé. D’ailleurs…” Elle poussa sur ses bâtons et repartit comme une fusée sur la piste. “On fait toujours la course, pas vrai ?”
Non loin de là, Maya rigolait aussi et partit à la poursuite de sa sœur.
“Pas juste !” crai Reid en se dépêchant de rechausser ses skis.
Après trois heures à dévaler les pistes, ils retournèrent au chalet et prirent place dans la grande pièce commune, face à une cheminée où crépitait un bon feu de bois, assez grande pour garer une moto à l’intérieur de son foyer. Reid commanda trois tasses de chocolat chaud suisse qu’ils sirotèrent avec contentement auprès du feu.
“Je veux tenter une piste bleue demain,” annonça Sara.
“Tu es sûre, Pouêt-Pouêt ? On vient à peine de retirer ton plâtre,” railla Maya.
“Peut-être qu’on pourrait aller faire un tour en ville cet après-midi,” proposa Reid. “Et repérer un endroit sympa où dîner ?”
“Bonne idée,” acquiesça Sara.
“Bien sûr, tu dis ça maintenant,” dit Maya, “mais tu sais bien qu’il va nous traîner jusqu’à ce monastère.”
“Hé, c’est important d’apprendre à connaître l’histoire d’un endroit,” dit Reid. “C’est par ce monastère qu’a débuté cette ville. Disons, vers milieu du dix-neuvième siècle, quand c’est devenu un lieu de villégiature pour les touristes qui recherchaient ce qu’on appelait des ‘cures d’air frais.’ Vous voyez, à l’époque…”
Maya se pencha en arrière et fit semblant de ronfler très fort.
“Ha, ha,” ricana Reid moqueusement. “J’ai compris, j’arrête ma leçon. Qui en veut encore ? Je reviens tout de suite.” Il attrapa les trois tasses et se dirigea vers le comptoir pour demander une nouvelle tournée.
Alors qu’il attendait sa commande, il ne put s’empêcher d’être content de lui. Pour la première fois depuis un bon moment, peut-être depuis qu’on lui avait retiré le suppresseur de mémoire, il avait l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait avec les filles. Ils passaient tous un super moment et les événements du mois précédent semblaient déjà devenir un souvenir lointain. Il espérait que ce ne serait pas juste temporaire et que la création de nouveaux souvenirs heureux pourrait chasser l’anxiété et l’angoisse relatives à ce qui s’était passé.
Bien sûr, il n’était pas naïf au point de croire que les filles allaient simplement oublier l’incident. Il était important de ne pas l’oublier. Tout comme pour l’histoire, il fallait tirer des conclusions afin qu’elle ne se répète pas. Mais si ça pouvait tirer Sara de sa mélancolie et faire en sorte que Maya reprenne le chemin de l’école et réfléchisse à son avenir, alors il aurait l’impression d’avoir accompli sa tâche en tant que parent.
Il retourna à leur place et vit Maya, sur le canapé, en train de pianoter sur son téléphone mobile. Le siège de Sara était vide.
“Elle est allée aux toilettes,” dit Maya avant même qu’il n’ait eu le temps de poser la question.
“Je ne comptais pas le demander” dit-il aussi nonchalamment que possible en posant les trois tasses sur la table.
“Ah ouais ? Y a du progrès,” le taquina Maya.
Reid se tendit quand même en regardant tout autour de lui. Bien sûr qu’il aurait posé la question. Si ça ne tenait qu’à lui, il ne quitterait jamais ses filles des yeux. Il chercha du regard parmi les autres touristes et les skieurs, les locaux profitant d’une boisson chaude, les équipes de service au comptoir et en salle…
Un nœud de panique se serra dans son estomac quand il aperçut dans la salle les cheveux blonds de Sara, de dos. Derrière elle, se trouvait un homme avec une parka noire qui la suivait… ou qui tentait peut-être de l’éloigner.
Il marcha rapidement, poings serrés sur les côtés. Sa première pensée fut immédiatement pour les trafiquants slovaques. Ils nous ont retrouvé. Ses muscles tendus étaient prêts à se battre, prêts à faire mordre la poussière à cet homme devant tout le monde. Quelqu’un nous a retrouvés, ici, dans les montagnes.
“Sara,” dit-il brusquement.
Elle s’arrêta et se retourna, les yeux écarquillés en entendant le ton de commande dans sa voix.
“Tu vas bien ?” Son regard passa de sa fille au type qui l’avait suivie. Il avait des yeux marrons, une barbe de trois jours et des lunettes de ski perchées sur son front. Il n’avait pas l’air slovaque, mais Reid ne voulait prendre aucun risque.
“Tout va bien, Papa. Ce monsieur me demandait juste où se trouvent les toilettes,” lui dit Sara.
Le type mit ses deux mains en avant dans un geste d’apaisement. “Je suis vraiment désolé,” dit-il avec un accent qui paraissait allemand. “Je ne voulais pas causer de souci…”
“Vous n’auriez pas pu demander à un adulte ?” dit sèchement Reid en regardant l’homme de la tête aux pieds.
“J’ai demandé à a première personne que j’ai vue,” protesta le type.
“Et c’était une fille de quatorze ans ?” Reid secoua la tête. “Avec qui êtes-vous ici ?”
“Avec