Menace Principale. Джек Марс
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— Il est supersonique, mais ce n’est pas un avion de combat. C’est un jet pour passagers. Depuis que les Français ont abandonné le Concorde et les Russes le Tupolev, personne au monde n’avoue fabriquer des jets à passagers supersoniques.
— J’imagine que quelqu’un a travaillé sur celui-là, dit Luke.
Assis sur un des sièges inclinables, Murphy désigna la cloison en verre de la tête.
— Je me demande qui sont les singes derrière la porte numéro trois.
Le grand Ed Newsam, avachi comme une grosse montagne dans l’autre siège inclinable, hocha lentement la tête.
— T’es pas le seul, mec.
— Aucune importance, dit Swann.
Il désigna l’écran de télévision qui se trouvait en face du sofa. À ce moment-là, l’écran montrait une image d’un avion qui contournait la frontière nord des États-Unis au-dessus de l’État du Michigan. En bas de l’écran, des chiffres indiquaient l’altitude, l’équivalent en vitesse sol et le temps qui restait jusqu’à la destination.
— Regardez ces chiffres. Altitude 5486 mètres. Vitesse sol 2500 kilomètres par heure, environ Mach 2, deux fois la vitesse du son. Après un peu plus de trente minutes en l’air, il ne nous restera que deux heures et demie de plus. C’est absolument stupéfiant pour un jet de cette taille qui, à mon avis, doit avoir un profil à peu près semblable à celui d’un Gulfstream typique. Imaginez-vous la poussée que cet appareil doit apporter pour surmonter la résistance de l’air ? Je n’ai même pas entendu de bang supersonique.
Il s’arrêta pendant une seconde et regarda autour de lui.
— Avez-vous entendu quelque chose ?
Personne ne lui répondit. Tous les autres semblaient songer à la destination, la mission et la nature mystérieuse des deux hommes qui se tenaient dans l’autre pièce. La façon dont ils atteindraient le théâtre des opérations était hors propos. Pour Luke, cet avion n’était qu’un autre jouet de grand garçon, probablement trop cher.
Cependant, Swann adorait ses jouets.
— Il faut noter quelque chose à propos de notre trajectoire de vol. Nous allons vers la région arctique de l’Alaska et le moyen le plus efficace de s’y rendre est de loin de passer dans l’espace aérien canadien et de traverser le cœur du pays en diagonale vers le nord-ouest. Pourtant, au lieu de ça, nous allons longer la frontière. Pourquoi ?
— Parce que nous aimons l’inefficacité ? dit Ed Newsam en souriant.
Swann ne remarqua même pas le trait d’humour de son collègue. Il secoua la tête.
— Non. C’est parce que, si nous traversons le Canada, nous devrons expliquer aux autorités canadiennes ce qu’est cet appareil qui vole au-dessus de leur espace aérien à deux fois la vitesse du son. Même si les Canadiens font partie de nos alliés les plus proches, nous ne devons pas leur dévoiler l’existence de cet avion. Donc, je pense qu’il est top-secret.
— En fait, dit Trudy sans lever les yeux de son ordinateur, nous devrons traverser le Canada à un moment ou à un autre. L’Alaska n’est pas attaché au reste des États-Unis.
Swann regarda fixement Trudy.
— Aïe, dit Ed. Cours de géographie. Ça a dû faire mal.
— Pouvons-nous parler d’autre chose ? dit Murphy. S’il vous plaît ?
Luke regarda Trudy Wellington, qui était assise à côté de lui. Elle était lovée sur le sofa dans sa position habituelle, les jambes glissées sous le corps. Elle aurait pu être assise sur son sofa chez elle, en train de manger du pop-corn et sur le point de commencer à regarder un film. Ses cheveux frisés pendaient et elle avait ses lunettes rouges au bout du nez. Elle faisait défiler un écran.
— Trudy ? dit Luke.
Elle leva les yeux.
— Oui ?
— Que faisons-nous ici ?
Elle le regarda fixement. Elle écarquilla ses yeux grands et ronds, surprise.
— Aide-nous autant que possible, dit-il. Qui sont les terroristes, que veulent-ils, pourquoi ont-ils attaqué une plate-forme pétrolière et pourquoi maintenant ?
— Est-ce que ça vous aidera ? dit-elle. Je veux dire, pour la mission ?
Luke haussa les épaules.
— C’est possible. Il me semble que nous ne savons rien et que personne ne semble avoir envie de nous renseigner ne serait-ce qu’un peu.
— Ou de nous parler, d’ailleurs, dit Murphy, qui fixait encore les hommes de l’autre côté de la vitre.
— OK, dit Trudy. Je vais commencer par le plus facile. Je vais vous expliquer pourquoi ils ont attaqué une plate-forme pétrolière et pourquoi ils l’ont fait maintenant. Ensuite, je vous soumettrai des hypothèses très vagues sur qui ils sont et sur ce qu’ils veulent.
Luke hocha la tête.
— Nous sommes tout ouïe.
— Je vais supposer que vous ne connaissez rien à la situation, dit Trudy.
Ed Newsam était tellement avachi sur sa chaise qu’on aurait dit qu’il allait glisser par terre.
— Ça, c’est probablement l’hypothèse la moins risquée que j’aie entendue de toute la journée.
Trudy sourit.
— L’Océan Arctique fond, dit-elle. Les gens, les nations, les médias et les grandes entreprises parlent tous des effets à long terme du réchauffement climatique ou se demandent même s’il existe. Chez une grande majorité des scientifiques, l’avis général est qu’il existe. Personne n’est forcé d’être d’accord avec eux mais, ce qui est indéniable, c’est que les calottes glaciaires polaires, qui sont restées majoritairement gelées depuis le début de l’histoire humaine telle qu’on la connaît, sont maintenant en train de fondre rapidement et de plus en plus vite.
— Effrayant, dit Mark Swann. C’est la fin du monde tel que nous le connaissons.
— Et ça me va très bien, ajouta Murphy.
Trudy haussa les épaules.
— Laissons cela. Restons-en à ce que nous savons. Or, ce que nous savons, c’est que, tous les ans, l’Océan Arctique est recouvert de moins de glace que l’année d’avant. Bientôt, peut-être pendant notre vie, il ne gèlera plus du tout. La couverture de glace est déjà plus fine et elle couvre une surface inférieure pendant une partie plus courte de l’année qu’elle ne l’a jamais fait d’après nos connaissances.
— Et cela signifie que … dit Luke.
— Cela signifie que l’Arctique s’ouvre. Des voies de navigation