Menace Principale. Джек Марс
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Menace Principale - Джек Марс страница 13
Luke était assis à son bureau et il fixait le téléphone du regard.
— L’hélicoptère est sur l’héliport.
Luke hocha la tête.
— Compris. J’arrive tout de suite.
Ils étaient sur le point de partir. Entre temps, Luke souffrait d’une maladie qu’on appelait le syndrome du téléphone d’une tonne. Il était physiquement incapable de prendre le receveur et de passer un appel.
— Bordel, chuchota-t-il.
Il avait vérifié et revérifié ses sacs. Il avait son équipement standard pour un voyage d’une nuit. Il avait son Glock neuf millimètres dans son étui d’épaule en cuir. Il avait prévu quelques chargeurs de plus pour le Glock.
Un sac à vêtements avec deux jours de rechange était posé sur le bureau. Un petit sac d’évacuation rempli de matériel de toilette taille voyage, d’un stock de barres énergétiques et d’une demi-douzaine de cachets de Dexedrine se trouvait à côté du sac à vêtements.
Les cachets de Dexedrine étaient des amphétamines, de la drogue. Elles étaient quasiment mentionnées dans le manuel de l’agent spécial. Ils permettaient de rester éveillé et alerte pendant des heures successives. Parfois, Ed les appelait les « remontants rapides ».
C’étaient des fournitures génériques, mais il n’y avait aucune raison d’essayer d’être plus spécifique. Ils allaient en Arctique, l’opération allait nécessiter l’utilisation d’équipements spécialisés et ces équipements seraient fournis quand ils atterriraient. Trudy avait déjà envoyé les mensurations de tout le monde.
Donc, maintenant, Luke regardait fixement le téléphone.
Il avait quitté la maison en laissant tout juste un mot d’explication à Becca. Bien sûr, elle avait été endormie, mais ça ne changeait rien.
Quant au message qu’il avait posé sur la table de la salle à manger, il n’expliquait rien non plus.
On m’a appelé pour une réunion tardive. Je risque de devoir y passer la nuit. Je t’aime. Luke
Y passer la nuit. C’était pas mal, ça. On aurait dit qu’il était un étudiant qui bossait dur avant l’examen final. Il avait pris l’habitude de mentir sur son travail à Becca et il avait du mal à se défaire de cette habitude.
S’il disait la vérité, est-ce que ça serait mieux ? Il pouvait l’appeler dès maintenant, la réveiller, réveiller le bébé et le faire pleurer, tout ça pour lui dire quoi ?
— Salut, chérie, je monte au Cercle Arctique pour éliminer des terroristes qui ont attaqué une plate-forme pétrolière. Le sol est jonché de cadavres. Oui, on dirait que je vais me retrouver dans un autre bain de sang. En fait, je pourrais ne plus jamais te revoir. OK, dors bien. Embrasse Gunner pour moi.
Non. Il valait mieux se contenter de risquer son va-tout, effectuer l’opération et se souvenir que, grâce à l’aide des Marines et de ses collègues de l’EIS, il serait idéalement accompagné pour faire le boulot. Il appellerait Becca demain matin, quand tout serait fini. Si tout se passait bien et si tout le monde était en un seul morceau, il lui dirait qu’ils avaient dû partir à Chicago pour interroger un témoin. Il continuerait à lui faire croire que son travail pour l’EIS était surtout une sorte de travail d’enquête contrarié par quelques rares explosions de violence.
OK. C’était ce qu’il allait faire.
— Tu es prêt ? dit une voix. Tous les autres montent à bord de l’hélicoptère.
Luke leva les yeux. Mark Swann se tenait dans l’embrasure de la porte. C’était toujours un peu étonnant de voir Swann. Avec sa queue de cheval, ses lunettes d’aviateur, le peu de barbe en bataille qu’il avait au menton et les tee-shirts rock’n’roll qu’il semblait toujours porter, il aurait quasiment pu porter une pancarte au cou : PAS MILITAIRE.
Luke hocha la tête.
— Oui. Je suis prêt.
Swann souriait. Non, en fait, il était tout à fait radieux, comme un gamin à Noël. C’était une réaction surprenante quand on se préparait à survoler l’Amérique du Nord dans des conditions difficiles puis à s’user les nerfs à se battre contre un ennemi inconnu.
— Je viens d’apprendre comment ils vont nous emmener là-bas, dit Swann. Tu ne me croirais pas. C’est absolument incroyable.
— Je ne savais même pas que tu venais, dit Luke.
Si possible, Swann sourit encore plus qu’avant.
— Maintenant, je viens.
CHAPITRE SIX
5 septembre 2005
8 h 30, Heure de Moscou (minuit trente, Heure de l’Est)
L’Aquarium
Quartier général de la Direction Générale des Renseignements (GRU)
Aérodrome de Khodynka
Moscou, Russie
— Quelles nouvelles de notre ami ? demanda l’homme nommé Marmilov.
Il était assis à son bureau dans une pièce sans fenêtre du sous-sol et il fumait une cigarette. Un cendrier en céramique était posé devant lui sur le bureau en acier vert. Même si on était tôt le matin, il y avait déjà cinq mégots de cigarettes dans le cendrier. Une tasse de café (avec une goutte de whisky, du Jameson, importé d’Irlande) se trouvait aussi sur le bureau.
Le matin, cet homme fumait et buvait du café noir. C’était comme ça qu’il commençait sa journée. Il portait un costume sombre et ses cheveux dégarnis étaient rabattus sur le sommet de sa tête, durcis et fixés par de la laque. Chez cet homme, tout était angles durs et os pointus. Il ressemblait presque à un épouvantail, mais ses yeux étaient vifs et rien ne leur échappait.
Il occupait ce poste depuis longtemps et avait vu beaucoup de choses. Il avait survécu aux purges des années 1980 et, quand le changement était arrivé dans les années 1990, il y avait également survécu. Le GRU lui-même était resté en grande partie intact, à la différence de son pauvre petit frère, le KGB. Le KGB avait été démantelé et jeté aux quatre vents.
Le GRU était aussi grand et puissant que toujours, sinon plus, et Oleg Marmilov, cinquante-huit ans, y avait longtemps joué un rôle capital. Le GRU était une pieuvre, la plus grande des agences de renseignement russes, et elle plongeait ses tentacules dans les opérations spéciales, les réseaux d’espions du monde entier, l’interception des communications, les assassinats politiques, la déstabilisation des gouvernements, le trafic de drogue, la désinformation, la guerre psychologique et les opérations sous fausse bannière, sans oublier le déploiement de 25 000 soldats d’élite des Spetsnaz.
Marmilov