Les Plus Téméraires. Морган Райс

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Les Plus Téméraires - Морган Райс

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      — Je vous aime, reconnut Dust.

      Lethe s’approcha de lui, les bras ouverts, sa beauté complète, parfaite, absolue.

      — Tu pensais vraiment que ta petite lance ridicule me tuerait ? demanda-t-elle. Sa bouche était ouverte dans un sourire à la fois beau et dévoilant beaucoup trop de dents.

      — Non, admit Dust.

      — Non ? dit Lethe, comme prise par surprise.

      — Le poison de ma lance n’était pas mortel. Je n’avais rien qui puisse vous tuer. Mais j’ai des choses qui peuvent vous affaiblir.

      — M’affaiblir ? sa voix était maintenant emplie de crainte.

      — Je vous aime, mais je suis Angarthim, et nous pouvons tuer ce que nous aimons si le destin l’exige.

      Dust la frappa avec un couteau, la lame lui transperça la gorge. Elle n’eut même pas le temps de crier avant de tomber. Dust lui avait procuré une mort aussi indolore que possible, quelle meilleure preuve d’amour aurait-il pu lui montrer ?

      Il s’agenouilla et pleura de douleur. Il pleura à la fois à cause de ce qu’il avait perdu avec Lethe, et parce qu’il devait encore être le tueur qu’on avait fait de lui, un peu plus longtemps encore.

      Une éternité sembla passer avant que Dust ne se sente assez fort pour se relever et reprendre son chemin à travers l’île. L’endroit semblait maintenant différent, aussi mort que la créature qui l’avait dirigé, sans vie et silencieux alors Dust le parcourait.

      Il trouva ce qu’il était venu chercher un peu plus loin, près d’une cabane, jetée dans une pile comme un objet de peu d’importance. Dust devina qu’elle n’avait eu aucune importance face à l’amour de Lethe. Il prit l’épée de cristal et la dégaina juste assez longtemps pour admirer l’éclat de sa lame au clair de lune avant de la ranger à nouveau. Il l’enveloppa dans l’armure, prit le tout et rebroussa chemin vers son bateau.

      Il lui fallut une heure pour se confectionner une nouvelle rame, une heure de plus pour récolter des fruits et de l’eau fraîche dans la forêt. Dust empila ses provisions dans le bateau et reprit la mer.

      Il commença à ramer pour retourner sur le continent, sachant que le destin l’attendait, lui, Royce, eux tous.

      CHAPITRE TROIS

      Geneviève trouvait que la vie à la cour du roi était très différente de la vie au palais du père d’Altfor. D’une part, les gens la regardaient désormais avec le respect qu’exigeait son statut de noble, plutôt que la pitié ou le mépris dont elle avait eu droit lorsqu’elle n’était qu’une paysanne enlevée.

      D’autre part, il y avait ici un sentiment constant de danger, en effet le moindre faux pas pouvait la faire tuer.

      — Les hommes de Lord Ber seront-ils là avant la dernière offensive contre l’ennemi ? s’exaspéra le roi Carris en direction d’un de ses conseillers.

      Il s’était levé de son trône pour faire les cent pas dans la largeur de la salle d’audience où il discutait des plans.

      — Nous n’avons encore aucune nouvelle, mon roi, répondit l’homme.

      — Ce qui veut dire qu’il n’a nullement l’intention de venir jusqu’ici, s’enflamma le roi Carris. Il attend de voir qui l’emportera. Nos chances sont-elles si mauvaises ?

      — Non, mon roi, jura l’homme. Dois-je lui envoyer d’autres messages ?

      — Un seul, précisa le roi. Faites-lui savoir que s’il ne rejoint pas mon armée à temps, je le tuerai, lui, sa famille, et tous ceux qui le soutiendront. C’est un combat contre les renégats ; s’il n’est pas avec moi dans ce combat, alors il est mon ennemi.

      — Tout de suite, dit l’homme.

      D’autres conseillers et messagers étaient venus, chacun avec un fragment de nouvelles sur le conflit à venir. Un seigneur s’avança et s’agenouilla.

      — Mon roi, dit-il. Je suis Sir Verris de Yall. J’ai amené 300 hommes avec moi pour servir dans votre armée.

      — Et je vous en remercie, Sir Verris, dit le roi. Vous serez récompensé. Votre place sera avec la force qui frappera par le nord.

      Geneviève se tenait à l’arrière de la foule, essayant de retenir les noms et le nombres des troupes alors que les hommes venaient prêter serment à la cause du roi. Elle aurait tout écrit pour être certaine de ne rien oublier, mais quelqu’un aurait pu la surprendre.

      Altfor l’aurait surprise. Il se tenait debout vers l’avant de la salle, où tout le monde pouvait le voir, le plus près possible du roi. Malgré tout, ses yeux semblaient suivre Geneviève, la mettant au défi de commettre une erreur dans le jeu dangereux qu’elle jouait.

      — Jani va bientôt revenir, se murmura Geneviève. Je me souviendrai de tout d’ici son retour.

      Elle devait espérer que l’espionne qui travaillait pour sa sœur ait rejoint Sheila. Avec l’information que Geneviève avait envoyée, peut-être que Royce serait capable de gagner sans tous les morts que la bataille à venir promettait. Geneviève avait déjà envoyé des informations sur l’assaut maritime qui viendrait du nord. Elle espérait maintenant pouvoir trouver quelque chose qui les aiderait à gagner en minimisant les combats.

      — Parlez-moi de notre flottille, dit le roi Carris.

      Un homme portant des vêtements luxueux de marins s’avança, exhibant des bijoux qui semblaient être le butin de douzaines de rapines différentes.

      — Nous sommes prêts à transporter vos forces, mon roi. Dès que nous serons payés.

      — L’argent sort de mon trésor en ce moment même, promit le roi Carris.

      Geneviève se demanda s’il n’y avait pas un moyen de saboter cette livraison. Si elle pouvait transmettre cette information à Sheila, il serait alors possible de faire en sorte que l’argent soit volé, ou du moins retardé. Elle était sur le point de trouver une excuse pour quitter la salle quand elle se figea, sentant une vague de froid se répandre à travers elle.

      Ce n’était pas le genre de froid qui avait quelque chose à voir avec le la température de la pièce, cependant. Geneviève avait plutôt l’impression que quelque chose murmurait à son âme, et elle se retourna machinalement vers la porte. Tout le monde dans la salle avait fait la même chose, se déplaçant de concert pour faire face aux personnages qui faisaient leur entrée.

      Il y en avait une douzaine, à la peau grise et à la tête rasée, bien que plusieurs d’entre eux portaient des barbes, des chaînes dorées enroulées autour de leur crâne, ou des tatouages de symboles mystiques. Ils portaient des toges gris foncé, certaines avec les capuchons relevés, et la plupart d’entre eux regardaient autour de la pièce avec des yeux perçants. Celui qui était à leur tête était assez âgé pour qu’il doive marcher avec l’aide d’un bâton, en s’appuyant sur lui à chaque pas. Ses yeux croisèrent ceux de Geneviève l’espace d’un instant, et elle en frissonna de terreur.

      —

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