Les Plus Téméraires. Морган Райс
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Читать онлайн книгу Les Plus Téméraires - Морган Райс страница 9
Ils se dirigèrent vers la plage, les vagues clapotant doucement sur le rivage. En regardant en arrière, Royce put voir ses amis toujours dans le bateau, patients mais visiblement inquiets. Il savait qu’il devrait être rapide, s’il s’attardait trop longtemps, ils viendraient le chercher pour s’assurer qu’il allait bien.
Il pénétra la forêt avec Ember toujours au-dessus de lui, empruntant ses yeux de temps en temps pour s’assurer qu’il prenait bien la bonne direction. La canopée était assez mince pour que Royce puisse se distinguer entre les arbres. Il s’enfonça plus profondément vers l’intérieur de l’île, se dirigeant vers l’endroit où elle s’ouvrait sur la clairière centrale.
Parmi les arbres, il reconnut beaucoup de plantes familières : des fruits et des racines comestibles laissant deviner que quelqu’un pouvait vivre sur cette île aussi longtemps qu’il le souhaitait sans avoir à la quitter. Royce entendit le bruit d’un cours d’eau proche et en s’y rendant, il trouva de l’eau jaillissant de rochers couverts de mousse. Plus que cela, il découvrit un petit seau rudimentaire placé à côté, évidemment conçu pour recueillir de l’eau. Peut-être l’œuvre de son père ?
Royce osa s’abandonner à l’espoir alors qu’il émergeait des arbres pour s’aventurer dans la vaste clairière herbeuse. L’herbe était courte, conséquence de la présence du troupeau de cerfs, alors qu’il y avait des endroits où il n’y en avait pas du tout, remplacée par de grandes dalles de roche, marquées de symboles et de signes taillés à leurs surfaces. La plupart des cerfs se dispersèrent, courant pour gagner la protection des arbres. Un seul était resté : un cerf plus grand que les autres, ses bois magnifiques, sa fourrure blanche brillant au soleil. Il se cabra, s’acquittant d’un grognement, puis se dirigea en direction des arbres pour rejoindre les autres. Si Royce n’avait pas été persuadé être au bon endroit avant, il le serait à présent.
Maintenant qu’il était dans la grande clairière du cœur de l’île, Royce pouvait voir la cabane qui y avait été construite, abritée au milieu des arbres à la lisière. Elle était de construction relativement simple, mais elle avait l’air solide, construite à partir de troncs d’arbres abattus, coupés et assemblés par des mains qui savaient clairement ce qu’elles faisaient.
Royce se dirigea vers cette hutte, pensant que celui qu’il était venu chercher ne pouvait que s’y trouver. Il traversa la clairière, passa devant les dalles de pierre, et s’arrêta un moment, observant les symboles qui y étaient tracés. Il y trouva les paroles de ceux qui avaient disparus, et quelque chose dans ces écritures sembla résonner profondément en lui. Quelques restes de la lucidité que lui avait apportée le miroir lui indiquaient qu’il s’agissait d’histoire dans l’ancienne langue au sujet de ses ancêtres, rois et reines pour qui les pierres avaient chanté et dont les royaumes étaient remplis de magie.
Royce se rendit à la hutte. Elle était sobre, mais quelqu’un avait commencé à sculpter des ornements dans le bois, travaillant avec une longue lame ou peut-être une hache habilement maniée. Royce regarda ces sculptures, qui semblaient raconter l’histoire d’un homme qui avait traversé la mer, regardé dans un miroir, et…
Royce entendit Gwylim grogner derrière lui, et il se tourna juste à temps pour voir une hache arriver droit sur son visage. Royce se jeta de côté, et l’arme se ficha dans le bois, se libérant ensuite alors qu’un grand homme aux cheveux hirsutes et à la barbe plus sauvage encore l’arracha.
— Carris m’a-t-il enfin trouvé et envoyé un assassin ? demanda l’homme, amorçant un autre coup.
Royce esquiva en arrière, ne l’évitant que de justesse. Il tira l’épée d’obsidienne, parant le coup suivant, trouvant la force de l’éloigner à peine de sa tête. De son côté, Gwylim grognait, semblant sur le point de bondir à tout moment.
— Non, Gwylim, ne fais pas ça, ordonna Royce.
Cette distraction lui coûta presque la vie, car son ennemi le frappa à l’estomac avec le manche de la hache, puis la redressa pour un coup mortel. Royce roula, la hache frappant la terre là où il avait été.
— Père, s’il vous plaît, cria Royce. Il jeta sa lame d’obsidienne au loin, voulant lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour se battre.
— Me prendrais-tu pour un sot ? demanda son père. Ne crois-tu pas que tes prédécesseurs ont déjà tenté de se faire passer pour tous ceux que j’aime ? Prévois-tu de m’étreindre pour mieux me poignarder ? J’ai donné à mon fils un collier avec mon sceau pour que je le reconnaisse. Est-ce que tu l’as ? Non ? C’est bien ce que je pensais !
Il s’avança, sa hache relevée, et pendant un instant, Royce craignit que la magie du miroir ne l’ait rendu aussi fou que Barihash, persuadé de voir des ennemis partout autour de lui. Royce leva la main dans l’espoir que son père soit encore un homme assez bon pour le reconnaître, au moins.
Son père se figea en regardant les paumes de Royce, et il fallut une seconde à ce dernier pour réaliser ce qu’il regardait : la cicatrice du symbole ; souvenir de l’époque où enfant, il avait saisi le collier au milieu des flammes.
Son père sembla s’adoucir et laissa tomber sa hache.
— Toi… c’est mon symbole. C’est le collier que je t’ai donné. Tu es mon fils.
Royce sourit.
— Bonjour, Père.
CHAPITRE CINQ
Royce se tenait là, la paume tendue, et l’homme à l’air sauvage recula.
— Royce ? C’est toi ?
— Oui, Père, dit Royce en partageant sa surprise et son incrédulité.
Après tout ce qu’il avait fait pour le retrouver, son père était bien là. Cet homme sauvage, avec une barbe si longue qu’elle lui frôlait le nombril, était son père, était le roi.
C’était difficile à croire, mais Royce savait que c’était pourtant vrai. Il pouvait le voir à la similitude de leurs traits, mais c’était plus que cela. Son père portait une chevalière avec les armoiries royales, et bien que ses vêtements aient été usés et blanchis par le soleil, Royce pouvait encore en voir la noblesse.
— C’est toi. C’est…
Son père se précipita sur lui, l’embrassant, le serrant fort dans ses bras.
— J’ai attendu si longtemps ce jour.
Sa voix semblait sèche et craquelée, comme s’il n’avait pas parlé depuis longtemps. Il semblait ne se rappeler des mots qu’avec difficulté.
— Tu es sûr... tu es sûr d’être toi ? Que tu n’es pas un rêve ?
C’était le genre de question qui ne pouvait venir que de quelqu’un trop longtemps tourmenté par la solitude.
— Non, cela n’a pas d’importance. C’est bien toi. Je l’ai vu ! J’ai tout vu ! Dès que j’ai rencontré ta mère il y a si longtemps, j’espérais tant te voir après toutes ces années.
Royce serra son père dans ses bras. Il y avait tant de questions qu’il voulait