Président Élu. Джек Марс

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Président Élu - Джек Марс Un thriller di Luke Stone

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supporters firent silence. Un homme mort ? C’était nouveau. Ce n’était pas le sujet habituel des meetings de Jefferson Monroe. Des milliers de paires d’yeux paraissaient rivés sur lui. En fait, c’était bien le cas. Donne-nous quelque chose, semblaient dire tous ces grands yeux vides. Donne-nous de la chair fraîche.

      – À première vue, on aurait dit que cet homme s’est suicidé. Il a reçu une balle dans la tête, le pistolet a été retrouvé près de son corps avec ses empreintes dessus. Ça n’a guère eu de retentissement à ce moment-là – des gens meurent tous les jours, et assez souvent, ils attentent à leur propre vie. Mais j’ai su – okay, les amis ? – j’ai su que cet homme ne s’est pas tué.

      Les yeux le scrutaient. Des milliers et des milliers d’yeux.

      – Et comment je l’ai su ?

      Nul ne pipait mot. De toute sa vie, Jefferson Monroe n’avait jamais vu autant de gens si silencieux. Ils sentaient que quelque chose d’énorme allait se produire, et que c’était lui qui le provoquait.

      – J’ai su qu’il ne s’est pas suicidé car je connaissais personnellement cet homme. Je pourrais même dire que c’était un ami. Il s’appelait Patrick Norman.

      Jefferson n’était pas rétif aux gros mensonges. Pourtant, et contrairement à de nombreux politiciens, il ressentait un certain pincement au cœur lorsqu’il en proférait. Ce n’était pas de la culpabilité. C’était le sentiment que quelque part, quelqu’un connaissait la vérité et œuvrerait sans relâche à la faire éclater au grand jour. En fait, ce n’était même pas quelque part – au moins trois personnes qui se tenaient derrière lui sur la scène connaissaient les faits. Et il y en avait probablement une douzaine d’autres au sein de l’organisation. Elles savaient que Jeff Monroe n’avait jamais parlé une seule fois à Patrick Norman.

      – Patrick Norman n’était pas suicidaire, loin de là, continua-t-il. Au contraire, c’était l’un des meilleurs et des plus prospères enquêteurs privés des États-Unis, qui gagnait beaucoup d’argent. Je savais ce qu’il faisait car c’était moi qui le payais. Il travaillait pour ma campagne au moment de sa mort.

      « Faire campagne est une sale affaire, les amis. Je suis le premier à vous le dire. Parfois, vous faites des choses dont vous n’êtes pas fier pour avoir une longueur d’avance sur votre adversaire. J’avais engagé Patrick pour enquêter sur la corruption dans l’administration Hopkins et dans les relations d’affaires du mari de la future ancienne présidente, Pierre Michaud. D’accord ? Vous voyez où je ça nous mène ?

      Une onde d’assentiment traversa la foule en un fort murmure, telle une vague qui roule.

      – Patrick m’a téléphoné quelques jours avant de mourir, et il m’a dit : « Jeff, j’ai les crasses que tu recherches. J’ai encore besoin de suivre quelques dernières pistes. Mais ce que j’ai – les mauvaises choses qu’elle a faites – va faire exploser cette élection. »

      C’était mensonge sur mensonge. Norman ne l’avait jamais appelé. Il ne l’avait jamais appelé Jeff – ne l’avait jamais appelé du tout. Il n’avait pas de crasses à propos de Susan Hopkins, même au bout de presque un an de recherches. Il avait déterminé qu’elle était probablement blanche comme neige, ou sinon, les crasses étaient enterrées si profond que personne ne les trouverait jamais.

      – Ce que Patrick m’a suggéré, c’est que Hopkins et son mari acceptaient des pots-de-vin de dirigeants étrangers, y compris de dictateurs du Tiers-Monde, en échange d’un traitement favorable de la part du gouvernement américain. Il a également suggéré qu’il y avait un quiproquo dans le soutien aux œuvres de charité bidon de Pierre Michaud. Si les dictateurs laissaient Michaud faire bonne figure en construisant ses faux réseaux d’eau – des réseaux d’eau qui ne servent à personne, les amis ! – les États-Unis leur vendraient des systèmes d’armements. C’est choquant. Et ça a été la dernière fois que j’ai eu des nouvelles de Patrick Norman. Il avait des infos sur Susan Hopkins. Puis il est mort, apparemment de sa propre main.

      Des huées s’élevèrent à présent parmi la foule.

      – Mais ce n’était pas de sa propre main, d’accord ? Hier après-midi, le bureau du médecin légiste de Washington DC a rendu publiques ses découvertes. Patrick Norman n’a pas tiré avec le pistolet qui l’a tué. Et il avait sur son corps des marques correspondant à une lutte. Tout indique qu’on l’a tué et qu’on a camouflé sa mort en suicide.

      Il marqua une pause pour laisser le temps de digérer l’info. Cette partie-là était vraie, et particulièrement accablante.

      – Cinq jours avant l’élection, Patrick Norman, l’homme qui avait des crasses sur Susan Hopkins, a été assassiné.

      La foule explosa en un accès d’extase. C’était ce qu’ils voulaient, tout ce qu’ils avaient toujours voulu – quelque chose qui semblait confirmer tout ce qu’ils savaient sur Susan Hopkins. Elle était corrompue jusqu’au bout, et elle aurait fait tuer quelqu’un pour couvrir les traces de ses tromperies.

      Les acclamations se métamorphosèrent en autre chose – ce slogan qui avait émergé vers la fin de la campagne. C’était le slogan le plus dangereux, que Gerry le Requin avait lâché dans le domaine public via sa bande de brutes de Gathering Storm :

      – FOUTEZ-LA DEHORS ! FOUTEZ-LA DEHORS !

      C’est alors que survint une chose étrange et merveilleuse.

      Alors que son peuple scandait la violence, une colombe blanche descendit du ciel, plana un moment au-dessus de Jefferson Monroe, puis vint se poser sur l’épaule droite de son manteau de laine. Elle battit un peu des ailes, puis s’installa et se détendit. Il avait à présent une colombe sur son épaule. L’assistance explosa.

      C’était magique. Plus que ça, c’était un signe. Un signe divin.

      Monroe bougea doucement, tâchant de ne pas effrayer l’oiseau.

      Je veux cet oiseau, avait braillé Gerry le Requin au téléphone.

      Il leva sa main gauche afin de calmer la foule. Cela marcha, plus ou moins.

      – C’est la colombe de la paix, déclara-t-il. Et c’est ainsi que nous allons procéder, les amis. Pacifiquement, dans le cadre de l’État de droit. Par l’application des lois des États-Unis. Par le transfert pacifique du pouvoir, qui est l’une de nos grandes traditions depuis les premiers jours de la République.

      « Parce que nous sommes dans un État de droit, Susan Hopkins doit libérer le bureau du président aujourd’hui même, et quitter la Maison-Blanche. La police de Washington DC et le médecin légiste ont fait leur travail : ils ont déterminé que Patrick Norman ne s’est pas suicidé. Et maintenant, j’appelle le ministère de la Justice et le FBI à faire leur travail – et à poursuivre la présidente Hopkins pour meurtre.

      CHAPITRE DOUZE

      11:45, heure avancée de l’Est

      Salle de crise

      Maison-Blanche, Washington DC

      – C’est un mandat d’arrêt contre moi ? demanda Susan Hopkins. C’est ça qu’ils ont lancé ?

      Kurt

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