Président Élu. Джек Марс
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– Je suis d’accord avec Kat, intervint Marybeth à l’écran. Je dirais : combattons jusqu’à ce qu’on tombe.
Susan se tourna vers Haley Lawrence. Il était grand et costaud, avec des cheveux blonds ébouriffés. Son costume était tellement froissé qu’on aurait dit qu’il s’était évanoui dedans. Il avait l’air de s’être réveillé dix minutes plus tôt d’un sommeil agité, peuplé de cauchemars. À part leur taille, Kurt Kimball et lui n’avaient rien en commun.
– Haley, vous êtes le seul républicain dans cette pièce, dit-elle. Monroe est membre de votre parti. J’aimerais avoir votre avis avant de décider quoi que ce soit.
Lawrence mit un long moment à répondre.
– Je ne crois pas que Jefferson Monroe soit vraiment un républicain. Ses idées sont bien plus radicales que conservatrices. Il s’entoure de bandes de jeunes malfrats. Il a passé l’année dernière à flatter les penchants les plus vils et arriérés des coléreux et des rancuniers. Il est un danger pour la paix mondiale, pour l’ordre social et pour les idéaux sur lesquels ce pays a été fondé. (Haley prit une longue inspiration.) Je détesterais le voir, lui et son engeance, occuper ce bureau et ce bâtiment, même s’il s’avère qu’il a réellement gagné. Si j’étais vous, je lui ferais obstruction le plus longtemps possible.
Susan acquiesça. C’était ce qu’elle voulait entendre. Il était temps de se préparer à se battre.
– Très bien. Je ne vais pas reconnaître ma défaite. Nous n’allons nulle part.
Kurt Kimball leva la main.
– Susan, je te soutiens dans tout ce que tu veux faire, tant que tu tiens compte des conséquences potentielles de tes actions.
– Qui sont ?
Il se mit à les compter sur ses doigts, sans ordre particulier, comme s’il les décrivait à mesure qu’elles lui venaient à l’esprit.
– En refusant volontairement la passation de pouvoir, tu rompts avec une tradition vieille de deux siècles. Tu seras traitée de traîtresse, d’usurpatrice, de dictatrice en puissance, voire pire encore. Tu enfreindras la loi, et tu pourrais finalement être inculpée. Si aucune preuve de fraude électorale n’est avérée, tu passeras pour vaniteuse et stupide. Tu pourrais perdre ta place dans les livres d’histoire – alors qu’en ce moment, tu as un héritage en or.
Susan leva la main à son tour.
– Kurt, je comprends bien les conséquences. (Elle soupira profondément.) Eh bien, provoquons-les.
CHAPITRE QUATRE
11 novembre
16:15, heure normale de l’Est
Cimetière du mont Carmel
Reston, Virginie
Une unique rose rouge fraîchement coupée gisait sur l’herbe brunie. Luke contemplait le nom et l’épitaphe gravés dans le marbre noir miroitant :
Ce jour maussade et couvert s’estompait déjà à l’approche de la nuit. Un frisson le parcourut. Il était épuisé par le long voyage de retour vers l’est. Il était également rasé de frais, avait les cheveux courts – il n’était plus protégé du froid par sa crinière hirsute. Il détourna son regard de la pierre tombale et parcourut le cimetière, rangée après rangée de tombes couvrant les pentes douces d’une colline dans un quartier tranquille de la banlieue de Washington.
Il leva les yeux vers le ciel plombé. Quand ils s’étaient mariés, Becca avait pris le nom de son mari. Apparemment, elle avait choisi d’être enterrée sous son nom de jeune fille. Ça le carbonisait au fond de lui. Leur rupture avait été totale. Il faillit lever le poing au ciel, contre Becca, où qu’elle puisse être maintenant.
La haïssait-il ? Non. Mais elle le mettait très, très en colère. Elle lui avait reproché tout ce qui avait raté durant leur mariage, y compris sa propre mort d’un cancer.
Au bas de la colline, une centaine de mètres plus loin sur la route du cimetière, une limousine d’un noir brillant s’arrêta devant la berline de location quelconque de Luke. Un chauffeur en livrée noire et casquette ouvrit la portière arrière.
Deux silhouettes en sortirent. L’une était un jeune garçon de grande taille comme son père, portant jean, sneakers, chemise et coupe-vent. L’autre était une vieille femme un peu voûtée, vêtue d’un lourd et long manteau de laine pour se protéger de la fraîcheur humide de l’automne. Luke n’eut pas à se demander qui elles étaient, il le savait déjà.
Il avait triché, bien sûr. Quinze minutes plus tôt, il avait suivi cette même limousine. Quand il avait deviné où elle allait, il avait décidé de la devancer ici. Les deux personnes qui remontaient lentement l’allée, bras dessus bras dessous, étaient Audrey, la mère de Becca, âgée de 72 ans, et Gunner, le fils de Luke et Becca, âgé de 13 ans.
Luke détourna les yeux tandis qu’ils approchaient, et scruta l’horizon comme s’il avait repéré quelque chose. Quand il reporta son regard sur eux, ils étaient tout proches. Il observa leur arrivée. Audrey avançait lentement, prêtant attention à chacun de ses pas – elle paraissait plus âgée qu’elle ne l’était. Gunner marchait maladroitement à ses côtés, afin de la soutenir. Ce rythme lent lui faisait presque perdre l’équilibre – il était tel un jeune poulain à l’écurie, tout en énergie frustrée, avide de déchaîner sa fougue et sa puissance.
Gunner posa sur Luke un regard interrogateur qui ne dura que quelques secondes. Cela faisait presque deux ans qu’ils ne s’étaient pas revus – un laps de temps immense à l’âge du garçon – et pendant un bref instant, il montra clairement qu’il ne savait pas qui était Luke. Puis ses traits s’assombrirent quand il réalisa qu’il voyait son propre père. Après quoi il baissa les yeux.
Audrey reconnut Luke tout de suite.
– En quoi pouvons-nous vous aider ? lança-t-elle avant même qu’ils n’atteignent la pierre tombale.
– Vous, en rien, répondit Luke.
Audrey et son mari Lance ne l’avaient jamais accepté comme gendre. Ils avaient eu une influence toxique sur son mariage bien avant que Becca et lui n’aient échangé leurs vœux. Luke n’avait rien à dire à Audrey.
– Qu’est-ce que tu fais ici, papa ? s’enquit Gunner.
Sa voix était devenue plus grave. Dans sa gorge saillait une pomme d’Adam qui n’était pas là avant.
– C’est la présidente qui m’a fait venir ici. Mais je voulais te voir d’abord.
– Votre présidente a perdu, déclara Audrey. Elle est terrée à la Maison-Blanche comme une folle, refusant d’admettre sa défaite. J’ai toujours