Le Souvenir Zéro. Джек Марс

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Le Souvenir Zéro - Джек Марс Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro

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ne comprends pas, Veronika. S’ils me trouvent, ils me tueront, ainsi que tous ceux qui seront avec moi. Je ne veux pas être responsable de ça.” Sa gorge se serra. Debout dans l’arrière-boutique sombre d’un magasin de téléphonie mobile pourri, les événements de ces dernières heures finirent par la rattraper. Mais elle n’allait pas laisser ses émotions prendre le dessus. “J’ai peur, V. J’ai besoin d’aide. Il faut me sortir de là.”

      “Je ne permettrai pas qu’il t’arrive quoi que ce soit,” lui promit sa sœur. “J’ai une idée. Je vais demander à notre contact de passer un coup de fil anonyme à DC Metro en disant que la réunion a été enregistrée…”

      “Quoi ? Tu es folle ?” cria Karina.

      “Et je vais faire en sorte qu’il le dise aux médias aussi.”

      “Bon sang, V, tu as perdu la tête !”

      “Non. Écoute-moi, Karina. S’ils pensent que tu possèdes un enregistrement, alors tu as une monnaie d’échange. Sans ça, ils te tueront. Alors qu’ainsi, ils te voudront vivante. Et si l’appel vient de Richmond, ils penseront que tu as quitté la ville. Pendant ce temps, je vais travailler à ton extraction et te sortir de ce merdier.”

      “La situation est trop tendue pour que tu envoies quelqu’un de chez toi me récupérer,” dit Karina. “Je veux que personne ne soit compromis ou tué à cause de moi.”

      “Mais tu ne peux pas gérer ça toute seule, sestra.” Veronika resta silencieuse un moment avant d’ajouter, “Je crois que je connais quelqu’un qui pourrait peut-être t’aider.”

      “FIS ?” demanda Karina.

      “Non. Un américain.”

      “Veronika…”

      “C’est un ancien agent de la CIA.”

      Elle s’emporta. Sa sœur avait vraiment perdu la tête, et Karina ne se gêna pas pour le lui dire.

      “Est-ce que tu me fais confiance ?” demanda Veronika.

      “Il y a encore une minute, je t’aurais répondu que oui…”

      “Alors, continue, Karina. Et aies confiance en cet homme aussi. Je te dirai où aller et quand t’y rendre.”

      Karina soupira. Quel autre choix avait-elle ? V avait raison. Elle ne pouvait pas échapper aux Services Secrets, aux russes et à tous ceux qu’ils allaient envoyer à ses trousses. Elle avait besoin d’aide. Et elle avait confiance en sa sœur, même si son plan semblait délirant.

      “Très bien. Comment est-ce que je reconnaîtrai cet homme ?”

      “S’il fait toujours bien son boulot, tu ne le reconnaîtras pas,” dit Veronika. “Mais lui, il te reconnaîtra.”

      CHAPITRE CINQ

      Sara s’inspecta dans le miroir de la salle de bains en ajustant sa queue de cheval. Elle détestait ses cheveux. Ils étaient trop longs : elle ne les avait pas coupés depuis des mois. Les extrémités étaient bien fourchues. Environ six semaines plus tôt, elle avait laissé Camilla les lui teindre en rouge avec une coloration achetée au supermarché et, même si elle avait bien aimé le résultat sur le coup, ses racines blondes atteignaient à présent plus de deux centimètres et demi sur son crâne. C’était vraiment moche.

      Elle détestait le polo bleu marine qu’elle devait porter au travail. Il était trop grand d’une taille pour sa carrure fine, et les mots “Friperie Swift” étaient inscrits à gauche, au niveau de la poitrine. Les lettres étaient délavées et les bords s’étaient écaillés à cause des lavages répétés.

      Elle détestait aller à la friperie, avec son odeur permanente de sueur et de boules de naphtaline, et faire semblant d’être sympa avec des gens désagréables. Elle détestait ne pas pouvoir faire mieux que toucher neuf dollars de l’heure à seize ans, sans diplôme de fin de lycée.

      Mais elle avait pris une décision. Elle était indépendante, ou presque.

      La porte de la salle de bains s’ouvrit soudain de l’extérieur. Tommy s’arrêta net quand il la vit debout devant le miroir.

      “Qu’est-ce que tu fous, Tommy !” cria Sara. “C’est occupé !”

      “Alors pourquoi t’as pas fermé à clé ?” répliqua-t-il.

      “C’était fermé, non ?”

      “Bon, dépêche-toi ! J’ai envie de pisser !”

      “Sors, putain !” Elle poussa la porte pour la refermer et laissa le garçon plus âgé qu’elle proférer des jurons de l’autre côté. La vie en colocation était loin d’être glamour, mais elle s’y était habituée depuis un an qu’elle vivait ici Ou est-ce que ça faisait plus longtemps ? Treize mois à peu près, se dit-elle.

      Elle mit du mascara sur ses cils et s’inspecta une fois de plus. Ça ira, songea-t-elle. Elle n’aimait pas trop se maquiller, malgré tous les efforts de Camilla. D’ailleurs, ça la vieillissait à chaque fois.

      Elle sortit de la salle de bains qui donnait sur la cuisine, juste à temps pour voir Tommy, penché au-dessus du lavabo, se redresser et remonter sa braguette.

      “Oh mon dieu.” Elle grimaça. “Dis-moi que tu ne viens pas juste de pisser dans l’évier.”

      “Tu as mis trop de temps aussi.”

      “Bon dieu, tu me dégoute.” Elle se dirigea vers le vieux frigo beige et prit une bouteille d’eau… Il était clair qu’elle ne voulait pus boire l’eau du robinet maintenant. Puis, en refermant la porte, le tableau lui sauta aux yeux.

      Elle fit de nouveau la grimace.

      Sur la porte du frigo, se trouvait un tableau effaçable aimanté avec six noms notés au marqueur noir, celui de chacun des colocataires. En dessous de chaque nom, se trouvait un nombre. Ils étaient tous les six redevables d’une partie égale du loyer et des factures mensuelles. S’ils ne pouvaient pas payer leur dû, ils avaient un délai de trois mois pour régler leur dette, faute de quoi ils devaient partir. Et le montant sous le nom de Sara était le plus élevé.

      La colocation était loin d’être le pire endroit où vivre à Jacksonville. La vieille maison avait besoin de quelques réparations, mais ce n’était pas un taudis. Il y avait quatre chambres, dont trois étaient occupées par deux personnes, tandis que la quatrième servait de lieu de stockage et de bureau.

      Leur propriétaire, Monsieur Egelmeyer, était un allemand de quarante ans à peine qui avait tout un tas de propriétés de ce type dans la zone métropolitaine de Jacksonville. Il était plutôt cool, tout bien considéré En fait, il insistait pour qu’on l’appelle simplement “Aiguille,” ce qui sonnait, pour Sara, comme le nom d’un dealer de drogue. Mais Aiguille était un type conciliant. Ça ne le dérangeait pas que quelques potes passent à la coloc ou qu’ils fassent la fête de temps en temps. Il se fichait aussi pas mal qu’il y ait de la drogue dans les lieux. Il n’avait que trois règles principales : Si vous êtes arrêtés, je vous fous dehors. Si vous ne pouvez plus payer au bout de trois mois, je vous fous dehors. Si vous agressez un autre colocataire, je vous fous dehors.

      En

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