Le Souvenir Zéro. Джек Марс
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Читать онлайн книгу Le Souvenir Zéro - Джек Марс страница 3
Il tendit la main et tapota la sienne. “Je vous crois.”
J’en sais trop.
“Et je suis sûr que vous garderez le silence.”
Il essaie de m’apaiser. Il n’y a aucune chance qu’ils ne me laissent vivre.
“En fait, je suis sûr que j’aurai de nouveau besoin de vos services dans un futur proche.”
Il n’y avait rien que Harris puisse dire pour contrecarrer ses instincts. Le président aurait pu la demander en mariage là, maintenant, que la sensation de chair de poule sur sa nuque qui lui indiquait un danger imminent ne se serait pas dissipée.
Harris se leva et boutonna la veste de son costume. “Venez, je vous raccompagne.” Il sortit en premier de la pièce, et Karina le suivit. Ses genoux étaient flageolants. Elle se trouvait dans l’un des endroits les plus sécurisés de la planète, entourée d’agents entraînés des Services Secrets. Alors qu’ils atteignaient le couloir, elle vit la demi-douzaine d’agents postés là, debout adossés aux murs avec les mains jointes devant eux, pendant qu’ils attendaient le président.
Ou peut-être que c’était elle qu’ils attendaient.
Reste calme.
“Joe.” Harris se dirigea vers l’agent qui l’avait conduite ici depuis la salle d’attente. “Voulez-vous bien vous occuper de raccompagner Mademoiselle Pavlo en toute sécurité à son hôtel ? Prenez notre meilleure voiture.”
“Oui, Monsieur,” dit l’agent en hochant légèrement la tête. Une drôle d’acquiescement, selon elle : un acquiescement de compréhension mutuelle entre eux.
“Merci,” dit-elle aussi gracieusement que possible, “mais je peux prendre un taxi. Mon hôtel n’est pas loin.”
“N’importe quoi,” répondit Harris sur un ton de plaisanterie. “À quoi sert de travailler pour le président si vous ne pouvez pas profiter de quelques avantages ?” Il émit un petit rire. “Merci encore. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. À bientôt.”
Ils se serrèrent la main. Son sourire s’attardait, mais ses yeux le trahissaient.
Karina n’avait pas vraiment le choix. Elle suivit l’agent des Services Secrets, le type qui s’appelait Joe (si tel était son vrai prénom), à travers le sous-sol de la Maison Blanche. Tous les muscles de son corps étaient tendus, nerveux, prêts à tout moment à se battre ou à se mettre à courir. Mais, à sa grande surprise, l’agent l’escorta directement vers des marches qu’ils montèrent, puis le long d’un couloir, avant de lui faire finalement passer une porte menant à l’extérieur. Il la guida sans un mot jusqu’à un petit parking sur lequel se trouvait une flotte de véhicules privés, puis il lui ouvrit la porte passager d’un SUV noir.
Ne monte pas.
Elle monta quand même. Si elle se battait maintenant ou essayait de s’enfuir, elle ne parviendrait jamais jusqu’au portail.
Deux minutes plus tard, ils avaient quitté l’enceinte de la Maison Blanche et roulaient sur Pennsylvania Avenue. Il m’emmène quelque part pour le faire. Ils veulent se débarrasser de moi ailleurs. Quelque part où personne ne me retrouvera jamais.
“Vous pouvez me laisser devant le Hilton,” dit-elle d’un ton désinvolte.
L’agent des Services Secrets esquissa un sourire timide. “Nous sommes le gouvernement des USA, Mademoiselle Pavlo. Nous savons où vous séjournez.”
Elle émit un petit rire, tentant de cacher la pointe de nervosité dans sa voix. “Je n’en doute pas. Mais j’ai rendez-vous avec un ami pour dîner au Hilton.”
“Quand bien même,” répondit l’agent, “le président m’a donné l’ordre de vous raccompagner jusqu’à votre hôtel, donc c’est ce que je dois faire pour des raisons de sécurité.” Il poussa alors un soupir, comme s’il compatissait à son sort, alors qu’elle était à peu près sûre qu’il allait la tuer. “Je suis sûr que vous comprenez.”
“Oh,” dit-elle soudain. “Mes affaires ? Mon téléphone et ma pochette ?”
“Je les ai.” Joe tapota la poche à la poitrine de sa veste.
Au bout d’un long moment de silence, Karina reprit la parole, “Puis-je les récupérer… ?”
“Bien sûr,” dit-il sur un ton enjoué. “Dès que nous serons arrivés.”
“J’aimerais beaucoup les avoir maintenant,” insista-t-elle.
L’agent sourit à nouveau, tout en gardant les yeux sur la route. “Nous y serons dans quelques minutes,” dit-il sur un ton placide, comme si elle était une petite fille excitée. Karina doutait vraiment que ses affaires se trouvent dans sa veste.
Elle s’enfonça dans son siège ou, du moins, donna l’impression de le faire et d’avoir l’air détendue, tandis que le SUV s’arrêtait à un feu rouge. L’agent des Services Secrets attrapa une paire de lunettes noires sur la console centrale, puis les installa sur son nez.
Le feu passa au vert.
La voiture devant eux se mit à avancer.
L’agent abandonna la pédale de freins pour celle d’accélération.
D’un geste vif, Karina Pavlo détacha sa ceinture de sécurité d’une main, tout en ouvrant sa portière de l’autre. Elle sauta hors du SUV en marche, ses talons heurtant l’asphalte. L’un d’entre eux se cassa lors de cette manœuvre. Elle partit en avant et tomba au sol sur les coudes, roula, puis se mit debout en chancelant. Elle retira ses chaussures à talons et se mit à courir en collants dans la rue.
“C’est quoi ce bordel ?!” L’agent des Services Secrets enfonça la pédale de freins et arrêta le véhicule en plein milieu de la rue. Il ne prit pas la peine de lui crier de revenir, mais il n’allait certainement pas la laisser partir ainsi, preuve qu’elle avait eu raison sur toute la ligne.
Des automobilistes se mirent à crier et à klaxonner, tandis que l’agent sautait de son véhicule. Mais elle était déjà presque rendue au croisement suivant, quasiment pieds nus car ses collants s’étaient filés, ignorant les aspérités occasionnelles de la route qui s’enfonçaient dans la plante de ses pieds.
Elle tourna brusquement à l’angle et se précipita dans la première voie qu’elle vit, pas vraiment une allée, mais plutôt une ruelle piétonne entre deux rangées de boutiques. Ensuite, elle prit à gauche, courant aussi vite que possible et regardant par-dessus son épaule de temps à autre, ne voyant pas l’agent à ses trousses.
En déboulant sur la rue suivante, elle repéra un taxi jaune.
Le conducteur faillit recracher son café dans la tasse en polystyrène à ses lèvres quand elle fit irruption sur sa banquette arrière en hurlant, “Démarrez ! Je vous en supplie, démarrez !”
“Bon sang, Mademoiselle !” cria-t-il. “Vous m’avez filé une de ces frousses…”
“Quelqu’un me poursuit, démarrez, s’il