Le Ciel De Nadira. Giovanni Mongiovì

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Le Ciel De Nadira - Giovanni Mongiovì

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de mes yeux tomber mort. ”

      “ Umar est vivant… et même sa famille. Ils se sont sauvés bien avant que la maison ne s’écroule sur elle même. Mais douze paysans, Corrado… douze paysans… sont morts pour défendre le Rabaḍ ! ”

      Corrado se mit en colère pour les douze habitants du village, mais puis, sa rage envers Umar pris le dessus.

      “ Il aurait bien fait de mourir ce maudit Umar ! ”

      “ Alors il vaut mieux que je ne te dise pas qui l’a traîné loin des flammes, tandis qu’il s’évanouissait et que sa mère le cherchait désespéré-ment dans le fleuve. ”

      “ Est-ce toi ? ” demanda t’il furieux, en lui pointant le doigt sur le vi-sage.

      “ Non, moi je n’ai même pas été capable de te traîner toi. Ce fut Michele quand il est venu te ramener à la maison. ”

      “ Michele ! ” hurla Corrado, en voulant demander des explications à son frère.

      “ Calme-toi, je t’en pries ! Les personnes sont très éprouvées, et même notre famille est en deuil. J’ai vu notre père rentrer à la maison en larmes. Nous avions pris les récoltes d’une année et parmi ces douze personnes beaucoup étaient de nos amis. ”

      “ Michele ! ” appela de nouveau Corrado.

      “ Ça finira mal et tu disputeras avec lui… Ne fais pas ce tort supplémentaire à notre père. Je t’en pries Corrado ! Je t’en supplie Corrado en lui prenant les mains.

      “ Quel tort lui aurais-je fait ? ”

      A ce point Alfeo et Michele, ayant entendu le rappel de Corrado, se mirent debout dans la pièce.

      Apollonia lâcha alors les mains de son frère et se mit debout, comme si les autres pouvaient interpréter malicieusement ce geste d’affection, comme s’ils connaissaient ses sentiments.

      “ Personne ne s’était rendu compte de nous, Corrado, et maintenant grâce à toi nous sommes devenus une puanteur pour tous les mahométans du Rabaḍ, et surtout pour la maison de Umar. ” expliqua Alfeo avec un vi-sage complètement noirci par la fumée.

      “ C’est pour cela que Michele a sauvé notre ennemi encore avant de me sauver moi ? Pour compenser le tort que j’ai fait à ce fumier d’homme ? ” dit Corrado furieux.

      “ C’est ainsi… Prions Dieu qu’avec le geste de Michele tout rentrera dans l’ordre comme avant. ”

      “ Avant que je ne prenne vos défenses, père ? ” ” Je ne t’avais rien demandé. ”

      “ Mais cet homme vous a humilié ! ”

      “ Ce sont eux qui commandent ; qu’ y a t’il d’étrange ? ”

      “ C’est pour cette raison que vous n’avez pas daigné venir pendant que j’étais là ? ”

      “ Umar doit comprendre que nous n’avons rien à voir avec ton geste. ” Le désespoir de Corrado prit place devant sa colère.

      Apollonia aperçu le visage sombre de son frère et tenta de l’encourager :

      “ Allons donc… au fond notre père a raison. Que pensais-tu faire en insultant l’homme du Qā’id ? ”

      Mais Corrado, au lieu de l’écouter, insista :

      “ Mon père, mon vrai père, aurait été fier de moi, et il l’aurait été même si je fus mort lié à ce poteau. Vous au contraire vous me le reprochez ! ”

      Maintenant les tons s’enflammaient sérieusement. Alfeo était grave-ment indigné par ces paroles, tandis que Michele restait en silence car il savait avoir trahi la confiance des personnes qu’il admirait le plus.

      Caterina arriva sur la porte quand son mari fit un pas en avant et s’ex-clama :

      “ Où est-il maintenant ton vrai père ? Il a préféré se faire tuer en te laissant seul ! Pour quoi, Corrado, pour l’honneur ? Pour ne pas être humilié ? Je suis certaine que pour les personnes comme ton père il aurait s’agit de raisons plus que suffisantes pour se faire tuer, en abandonnant son propre fils à son destin. Toutefois ça ne sont pas les raisons pour lesquelles ton vrai père ne t’a pas élevé… ton père s’est fait tuer pour de l’argent ! ”

      Sur ces paroles Corrado se leva du lit, mais, et en apercevant qu’il était nu, il se couvrit rapidement avec la couverture qu’il portait ; Apollonia, en attendant s’était promptement tournée.

      “ C’était un soldat ! ” justifia Corrado.

      “ Et moi je suis un paysan… avec un patron à servir ! ” Corrado fit un autre pas vers Alfeo et répondit :

      “ C’est pour cela que vous léchez les pieds des païens depuis deux cents ans. Je commence à penser que le goût de la poussière dans les dents vous plaît. C’est pour cela que mon peuple a en main l’autre partie du Détroit tandis que vous vous faites gifler pour une taxe impayée. Roul le di-sait toujours : ” Maudits grecs ! ”

      Une fois prononcé ces mots, il passa outre et sorti de la maison

      Il se sentait comme un ver, surtout pour la dernière phrase. Cet homme avec qui il disputait était celui qui l’avait accueilli et élevé comme ses propres fils et maintenant, lui, se montrait ingrat, en le diminuant dans la comparaison d’avec son père qui lui, l’avait quitté à l’âge de neuf ans. D’ailleurs, que prétendait-il de cette famille qui avait fait de la soumission au patron une question de survie ? Le cœur de Corrado était indomptable depuis sa naissance, c’est vrai, mais également incompatible avec la douce nature de Alfeo. A un certain point, tandis qu’il était assis sous le figuier derrière la maison, encore entouré de sa couverture, il en arriva à la conclusion que c’était lui l’inadapté, et qu’à cause de son caractère il n’aurait provoqué que des problèmes à ces personnes qu’il aimait plus de toute autre chose au monde. Il faisait froid et il n’était pas du tout guéri, mais ce fut à ce moment là qu’il prit la décision de partir. Son cœur battait fort dans sa poitrine et son souffle était profond. Maintenant les dix dernières années disparurent ; Corrado senti ses vingt-neuf ans comme s’ils n’en étaient que neuf, comme si le temps au Rabaḍ n’avait jamais eu lieu.

      Apollonia sorti en pleurant pendant que Corrado restait plongé dans ses pensées.

      “ Tu ne t’en es pas encore remis… entre s’il te plaît. ” le pria-t’il. Corrado toutefois sourit avec satisfaction pour la décision qu’il venait de prendre d’un jet, quelques minutes auparavant.

      “ Je suis content que Michele ait sauvé la vie d’Umar. ” répondit-il, la laissant complètement perplexe.

      “ Et alors qu’est-ce que cela a à voir ? ”

      “ cela à voir, car le moment est arrivé de me comporter comme il en est d’usage parmi mon peuple. Je demanderai des comptes à Umar pour ce qu’il m’a fait et Idris payera pour ce qu’il t’a fait. Ne crois pas que je ne l’ai pas vu cette nuit ! ”

      “ Comme ça tu te feras tuer ! ”

      “ Peu m’importe, car cela n’est pas vivre, c’est se traîner ! ”

      “

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