Mûr pour la Pagaille. Фиона Грейс
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Mûr pour la Pagaille - Фиона Грейс страница 5
Mince, les cheveux foncés et âgé d’à peine vingt-et-un ans, Jean-Pierre était le candidat qu’elle avait embauché parmi les cinq qui avaient été impatients de commencer une carrière dans le monde du vin.
Elle avait choisi ce jeune homme pour sa passion évidente et pour sa nature éloquente. Quand il s’était excité pendant l’entretien, la façon dont il avait agité les bras avait rappelé Nadia à Olivia. Elle avait pensé qu’il s’adapterait bien à l’atmosphère italienne de l’exploitation viticole et que, avec son enthousiasme, il irait loin.
Jusque-là, les instincts d’Olivia avaient fait mouche mais, à l’origine, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle serait obligée de passer autant de temps à gérer ses crises de colère.
– Bonjour, Olivia. Tout est prêt pour l’arrivée des touristes. J’essayais d’aider à préparer les tables d’à côté, expliqua-t-il en adressant à Olivia un coup d’œil anxieux.
– La salle de dégustation a l’air parfaite, dit Olivia pour le complimenter.
Quand elle contempla la salle spacieuse, elle se sentit fière. Le long comptoir de dégustation brillait et la rangée de tonneaux en bois portant le logo de l’exploitation viticole constituait un décor parfait pour les clients. La chaleur rayonnante des lettres dorées symbolisait la gentillesse de l’accueil et l’expérience de dégustation que les clients appréciaient.
Des posters encadrés permettant de découvrir l’histoire de La Leggenda et ses vins étaient disposés le long des murs. De plus, sur les tables, il y avait des dépliants en papier glacé tout nouveaux pour les clients qui désiraient avoir plus d’informations.
Olivia était fière de ces dépliants, parce que c’était elle qui les avait créés. Elle avait récemment pris la direction du marketing de l’exploitation viticole en plus de son travail en salle de dégustation et les brochures étaient une des manières qu’elle avait de mettre en valeur la présence de la marque « La Leggenda ».
– Si vous remarquez que quelque chose ne va pas dans le restaurant, n’hésitez jamais à le dire à Gabriella. Après tout, il faut que nous respections les niveaux d’excellence les plus élevés qui soient dans toute l’entreprise, ajouta-t-elle.
En parlant, elle avait élevé la voix juste au cas où Gabriella l’aurait écoutée. Elle était sûre qu’elle l’avait écoutée et elle se sentait heureuse de l’avoir contrariée à nouveau. Cela faisait longtemps qu’elle n’en avait plus eu l’occasion.
Quand Marcello lui avait demandé d’embaucher un nouvel assistant sommelier, Olivia avait commencé par recommander Paolo, un serveur du restaurant qui aimait aider dans la salle de dégustation pendant les pics d’activité.
Gabriella l’avait déjouée en promouvant immédiatement Paolo au poste de serveur en chef. C’était une grande opportunité pour ce beau jeune étudiant, car cela signifiait qu’il allait gagner plus et qu’il n’aurait plus besoin de polir les verres, tâche qu’il n’aimait pas.
Olivia avait été déçue et en avait conclu à raison que Gabriella l’avait fait rien que pour l’agacer.
Maintenant, elle était contente que Jean-Pierre, qui avait été embauché parce que Paolo n’était plus disponible, semble avoir des talents remarquables pour énerver Gabriella. Ce n’était pas la première fois qu’ils se disputaient. Olivia ne pouvait s’empêcher de se sentir satisfaite à chaque fois qu’elle les entendait élever la voix. Elle espérait que cela montrait à Gabriella que les actions mesquines pouvaient avoir des conséquences imprévues.
– Nous proposons une offre spéciale aux clients pendant les prochaines semaines, dit-elle à Jean-Pierre. S’ils prennent le menu de dégustation complet, ils pourront goûter le tout premier vin pétillant Metodo Classico de La Leggenda.
Les yeux de Jean-Pierre s’illuminèrent. Olivia avait déjà découvert que le vin pétillant, et surtout le champagne français, était sa boisson préférée.
– Excellent. Je trouve que ce vin pétillant est exceptionnel, dit-il avec enthousiasme. Je sais que les clients l’aimeront.
– C’est un bijou de vinification, convint Olivia.
La mention de la vinification la fit frissonner d’inquiétude en lui rappelant que tout un monde d’ennuis l’attendait.
Or, à ce moment, un cri perçant résonna de l’extérieur de la salle de dégustation.
– Olivia ! Où est Olivia ? Je veux lui parler immédiatement.
Olivia sentit le découragement l’envahir. Du coin de l’œil, elle vit Gabriella s’attarder à l’entrée du restaurant avec une expression intéressée, comme si elle avait senti qu’Olivia allait avoir des ennuis.
Nadia était arrivée.
Elle n’avait pas encore pu s’excuser auprès de Marcello et, maintenant, elle ne le pourrait plus. Elle serait obligée de supporter toute la furie de Nadia et sa terrible erreur serait dévoilée à toute l’exploitation viticole.
CHAPITRE TROIS
– Olivia ! Te voilà !
Nadia entra brusquement dans la salle de dégustation.
Elle tenait une carafe remplie d’un liquide rose éclatant à la main droite. Elle gesticulait frénétiquement avec la gauche.
Olivia sentit une poussée d’angoisse. Le vin était d’une couleur magnifique, presque comme un bijou. Il était tragique qu’une chose d’une beauté aussi éclatante soit celle qui allait causer sa chute.
– Où est Marcello ? Est-il ici ? demanda Nadia.
Olivia déglutit. C’était pire que ce qu’elle avait imaginé. Si Nadia exigeait que Marcello soit présent, cela signifiait que ce qu’Olivia avait fait était impardonnable.
– Je ne sais pas où il est. Je le cherche parce que – euh —
Elle ne termina pas sa phrase. L’excuse sincère qu’elle avait prévu de formuler était maintenant inutile.
Nadia grimaça.
– Quel dommage. Eh bien, j’imagine qu’il va falloir qu’on en discute à deux, dans ce cas. Avec Jean-Pierre, bien sûr.
Son visage s’illumina, comme si elle était heureuse de trouver un public plus grand.
Olivia la contempla, stupéfaite, consternée.
Jean-Pierre ? Pourquoi fallait-il l’impliquer dans cette affaire ? Est-ce que Nadia allait la licencier et demander à Jean-Pierre de la remplacer ?
Risquant un coup d’œil vers le restaurant, Olivia vit l’expression de joie malsaine de Gabriella. La restauratrice les observait depuis la porte et se délectait de l’épreuve que traversait Olivia.
– Jean-Pierre, mon beau chéri.
Nadia lui adressa un grand sourire. Elle s’était immédiatement entichée du Français mince et spontané. Ces deux-là semblaient être des âmes-sœurs qui avaient tout