Mûr pour la Pagaille. Фиона Грейс
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Personnellement, Olivia pensait plutôt que c’était la réserve fermée à clé, cachée dans les arbres au sommet de la colline dans une partie éloignée de la ferme de huit hectares, qui regorgeait de trésors.
Pourtant, elle n’avait pas appelé de serrurier ou essayé de forcer la porte mais avait décidé d’attendre de voir si elle pourrait trouver la clé d’origine. Ce qui se trouvait dans cette salle en pierre massive y était resté enfermé pendant des décennies et n’allait pas s’en aller tout seul. Quelques semaines de plus n’y changeraient rien.
De plus, Olivia se rendait compte qu’elle envisageait cet endroit secret comme une réserve de Schrödinger. Tant qu’elle restait fermée, elle était potentiellement pleine de trésors. Si on l’ouvrait, elle risquait de ne révéler que vide et déception.
Pour l’instant, il valait mieux s’attaquer au tas de gravats : il était gros et visible, il encombrait sa salle de vinification et il fallait l’enlever. Quand il ne serait plus là, Olivia décida qu’elle prendrait une décision sur la réserve. Au moins, si la clé était dans le tas, ils l’auraient trouvée à ce stade.
– Travaillons un peu plus longtemps, dit-elle, sachant que Danilo continuerait probablement quand même. Demain, c’est mon jour de congé, donc, ça ne me gêne pas de me salir et de me couvrir de poussière. De plus, il faut que je m’occupe, parce qu’un célèbre critique de vins local va visiter l’exploitation viticole le lendemain. Il possède un gros site web et il va tester mon nouveau rosé. Je me sens déjà nerveuse !
– Raffaele di Maggio va vous rendre visite ?
À la grande surprise d’Olivia, Danilo fronça les sourcils comme s’il ne pensait pas que ce soit une bonne nouvelle.
– Je suis sûr qu’il aimera ton rosé, ajouta-t-il avec emphase, mais Olivia soupçonnait qu’il essayait autant qu’elle de s’en convaincre.
Maintenant, elle fronçait les sourcils, elle aussi, perturbée par la réaction bizarre de Danilo. Elle se remonta les manches et commença à fouiller dans les gravats. C’était un travail de fourmi salissant, mais Olivia dut admettre que la lumière des phares leur facilitait la tâche.
– Ah ! s’écria-t-elle quand elle repéra un éclat lumineux de verre.
– Tu as trouvé quelque chose ? demanda Danilo, qui se précipita pour voir.
Olivia préleva soigneusement un gros morceau de verre du tas.
– C’est seulement un éclat de verre, dit-elle, déçue. L’espace d’un instant, j’avais cru que cela ressemblait à une bouteille entière. On voit que cet éclat a appartenu à une bouteille. Regarde cette forme bizarre. Il y a tout le goulot et une partie du côté.
Elle tint l’éclat de verre dans la lumière. Il venait d’une bouteille de forme inhabituelle avec une courbe large et évasée et il était d’un vert foncé tacheté.
– Il y en a peut-être d’autres enfouies ici, dit Danilo. Ce sera peut-être comme les pièces d’un puzzle.
Il fronça les sourcils d’un air songeur.
– À Florence, j’ai un ami qui est marchand de vin et expert en histoire locale. Il pourra peut-être nous fournir plus d’informations rien qu’avec ce morceau. Demain, je vais à Florence pour y récupérer des poignées de tiroir en bronze. Je pourrai lui en parler.
– Vraiment ? C’est très gentil de ta part, dit Olivia.
Alors qu’ils contemplaient la bouteille ensemble, Olivia se rendit compte que leurs têtes se touchaient presque. Ses cheveux blonds devaient chatouiller le visage à Danilo. Il ne semblait pas en être gêné, ou même le remarquer, et elle fut contente qu’ils aient atteint ce niveau de confiance mutuelle.
Même si leur relation avait mal commencé, Olivia était ravie qu’il soit un bon ami, maintenant. Il était très amusant. De plus, n’était-il pas rare d’avoir une relation détendue et platonique avec un membre du sexe opposé ? Elle avait l’impression d’avoir beaucoup de chance et elle espérait que Danilo le pensait lui aussi.
Elle ne lui avait pas encore demandé s’il avait quelqu’un de spécial dans sa vie. Olivia se rappela qu’il faudrait qu’elle le fasse quand il serait temps.
Danilo s’arrêta et s’épousseta les mains.
– Si tu es en congé demain, aimerais-tu venir avec moi ? Je suis sûr que l’expert en histoire du vin pourra t’apprendre quelque chose. De plus, on pourra aussi visiter la ville. Le temps doit être beau, demain. Pourquoi ne pas en profiter ?
Olivia se sentit très heureuse. Ces dernières semaines, elle n’avait plus eu le temps d’explorer les alentours. Comme elle avait dû s’occuper du marketing de l’exploitation viticole tout en travaillant dans la salle de dégustation, elle avait été très occupée et, à la ferme, sa liste de corvées semblait s’allonger en permanence. À chaque fois qu’elle arrivait à la porte d’entrée, elle remarquait qu’il fallait qu’elle s’occupe urgemment d’un nouveau détail. Rien que la veille, cela avait été la partie extérieure du cadre de la fenêtre du salon. Le bois avait pourri et tout le cadre, avec ses pots de fleurs, avait commencé à pencher de côté. Si Olivia ne l’avait pas calé avec des planches, la fenêtre aurait pu s’effondrer.
Passer un jour en compagnie d’un ami serait un plaisir. Non seulement ce serait merveilleux, mais cela aiderait aussi Olivia à penser à autre chose pendant les longues heures d’anxiété qui précéderaient la visite du critique. Elle était sûre que la journée passerait vite en compagnie de Danilo et qu’elle n’aurait pas le temps de s’inquiéter.
– J’adorerais ça ! convint-elle.
Quand Danilo entendit la réponse d’Olivia, son visage s’illumina de joie.
CHAPITRE CINQ
À neuf heures le lendemain matin, Danilo s’arrêta devant l’entrée de la ferme d’Olivia. Elle avait attendu son pick-up avec impatience et, dès qu’elle le vit, elle descendit à toute vitesse en disant au revoir à Erba, qui profitait du soleil matinal perchée sur l’encadrement de la fenêtre du salon.
En courant dans l’allée, Olivia se rendit compte que, si ce perchoir avait failli s’effondrer quelque temps auparavant, c’était peut-être parce qu’il était le préféré de sa chèvre. Il fallait qu’elle protège ses rebords de fenêtre et ses balcons contre sa chèvre. Peut-être Danilo, qui était charpentier et artisan du bois professionnel, pourrait-il entreprendre ce chantier quand il en aurait le temps.
– Bonjour, cria-t-elle quand Danilo ouvrit la porte.
Olivia monta dans le pick-up.
Elle avait emballé l’éclat de verre dans d’épaisses couches de papier journal avant de le mettre dans un sac en plastique. Elle plaça le sac sur le siège arrière du pick-up.
L’intérieur en cuir était d’une propreté irréprochable et remarquablement luxueux. Comme Danilo utilisait ce véhicule pour livrer ses meubles de rangement raffinés et ses autres