LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

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LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

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Plus tard… plus tard… dit-il en reprenant toute son assurance. Tu comprends bien… cette enfant me connaît à peine… Il faut d’abord que je conquière des droits à son affection, à sa tendresse… Quand je lui aurai donné l’existence qu’elle mérite, une existence merveilleuse, comme on en voit dans les contes de fées, alors je parlerai.

      La vieille dame hocha la tête.

      – J’ai bien peur que tu ne te trompes… Geneviève n’a pas besoin d’une existence merveilleuse… Elle a des goûts simples.

      – Elle a les goûts de toutes les femmes, et la fortune, le luxe, la puissance procurent des joies qu’aucune d’elles ne méprise.

      – Si, Geneviève. Et tu ferais mieux…

      – Nous verrons bien. Pour l’instant, laisse-moi faire. Et sois tranquille. Je n’ai nullement l’intention, comme tu dis, de mêler Geneviève à toutes mes manigances. C’est à peine si elle me verra… Seulement, quoi, il fallait bien prendre contact… C’est fait… Adieu.

      Il sortit de l’école, et se dirigea vers son automobile.

      Il était tout heureux.

      – Elle est charmante… et si douce, si grave ! Les yeux de sa mère, ces yeux qui m’attendrissaient jusqu’aux larmes… Mon Dieu, comme tout cela est loin ! Et quel joli souvenir… un peu triste, mais si joli !

      Et il dit à haute voix :

      – Certes oui, je m’occuperai de son bonheur. Et tout de suite encore ! Et dès ce soir ! Parfaitement, dès ce soir, elle aura un fiancé ! Pour les jeunes filles, n’est-ce pas la condition du bonheur ?

      – 4 –

      Il retrouva son auto sur la grand-route.

      – Chez moi, dit-il à Octave.

      Chez lui il demanda la communication de Neuilly, téléphona ses instructions à celui de ses amis qu’il appelait le Docteur, puis s’habilla.

      Il dîna au cercle de la rue Cambon, passa une heure à l’Opéra, et remonta dans son automobile.

      – À Neuilly, Octave. Nous allons chercher le Docteur. Quelle heure est-il ?

      – Dix heures et demie.

      – Fichtre ! Active !

      Dix minutes après, l’automobile s’arrêtait à l’extrémité du boulevard Inkermann, devant une villa isolée. Au signal de la trompe, le Docteur descendit. Le prince lui demanda :

      – L’individu est prêt ?

      – Empaqueté, ficelé, cacheté.

      – En bon état ?

      – Excellent. Si tout se passe comme vous me l’avez téléphoné, la police n’y verra que du feu.

      – C’est son devoir. Embarquons-le.

      Ils transportèrent dans l’auto une sorte de sac allongé qui avait la forme d’un individu, et qui semblait assez lourd. Et le prince dit :

      – À Versailles, Octave, rue de la Vilaine, devant l’hôtel des Deux-Empereurs.

      – Mais c’est un hôtel borgne, fit remarquer le Docteur, je le connais.

      – À qui le dis-tu ? Et la besogne sera dure, pour moi du moins… Mais sapristi, je ne donnerais pas ma place pour une fortune ! Qui donc prétendait que la vie est monotone ?

      L’hôtel des Deux-Empereurs… une allée boueuse… deux marches à descendre, et l’on pénètre dans un couloir où veille la lueur d’une lampe.

      Du poing, Sernine frappa contre une petite porte.

      Un garçon d’hôtel apparut. C’était Philippe, celui-là même à qui, le matin, Sernine avait donné des ordres au sujet de Gérard Baupré.

      – Il est toujours là ? demanda le prince.

      – Oui.

      – La corde ?

      – Le nœud est fait.

      – Il n’a pas reçu le télégramme qu’il espérait ?

      – Le voici, je l’ai intercepté. Sernine saisit le papier bleu et lut.

      – Bigre, dit-il avec satisfaction, il était temps. On lui annonçait pour demain un billet de mille francs. Allons, le sort me favorise. Minuit moins un quart. Dans un quart d’heure le pauvre diable s’élancera dans l’éternité. Conduis-moi, Philippe. Reste là. Docteur.

      Le garçon prit la bougie. Ils montèrent au troisième étage et suivirent, en marchant sur la pointe des pieds, un corridor bas et puant, garni de mansardes, et qui aboutissait à un escalier de bois où moisissaient les vestiges d’un tapis.

      – Personne ne pourra m’entendre ? demanda Sernine.

      – Personne. Les deux chambres sont isolées. Mais ne vous trompez pas, il est dans celle de gauche.

      – Bien. Maintenant, redescends. À minuit, le Docteur, Octave et toi, vous apporterez l’individu là où nous sommes, et vous attendrez.

      L’escalier de bois avait dix marches que le prince gravit avec des précautions infinies… En haut, un palier et deux portes. Il fallut cinq longues minutes à Sernine pour ouvrir celle de droite sans qu’un grincement rompît le silence.

      Une lumière luisait dans l’ombre de la pièce. À tâtons, pour ne pas heurter une des chaises, il se dirigea vers cette lumière. Elle provenait de la chambre voisine et filtrait à travers une porte vitrée que recouvrait un lambeau de tenture.

      Le prince écarta ce lambeau. Les carreaux étaient dépolis, mais abîmés, rayés par endroits, de sorte que, en appliquant un œil, on pouvait voir aisément tout ce qui se passait dans l’autre pièce.

      Un homme s’y trouvait, qu’il aperçut de face, assis devant une table… C’était le poète Gérard Baupré.

      Il écrivait à la clarté d’une bougie.

      Au-dessus de lui pendait une corde qui était attachée à un crochet fixé dans le plafond. À l’extrémité inférieure de la corde, un nœud coulant s’arrondissait.

      Un coup léger tinta à une horloge de la ville.

      « Minuit moins cinq, pensa Sernine… Encore cinq minutes. »

      Le jeune homme écrivait toujours. Au bout d’un instant il déposa sa plume, mit en ordre les dix ou douze feuillets de papier qu’il avait noircis d’encre, et se mit à les relire.

      Cette lecture ne parut pas lui plaire, car une expression de mécontentement passa sur son visage. Il déchira son manuscrit et en brûla les morceaux

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