LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан страница 235

LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

Скачать книгу

de toutes ses forces, s’enfermant en lui-même et concentrant toute sa pensée sur un même objet, comme s’il voulait créer l’événement formidable, stupéfiant, inadmissible, auquel il avait attaché son indépendance et sa fortune.

      – Il faut que cela soit, murmura-t-il, il le faut, et il le faut, non pas parce que je le veux, mais parce que c’est logique. Et cela sera… cela sera…

      Il se frappa le crâne à coups de poing, et des mots de délire lui montèrent aux lèvres… La serrure grinça. Dans sa rage il n’avait pas entendu le bruit des pas dans le couloir, et voilà tout à coup qu’un rayon de lumière pénétrait dans sa cellule et que la porte s’ouvrait.

      Trois hommes entrèrent.

      Lupin n’eut pas un instant de surprise.

      Le miracle inouï s’accomplissait, et cela lui parut immédiatement naturel, normal, en accord parfait avec la vérité et la justice.

      Mais un flot d’orgueil l’inonda. À cette minute vraiment, il eut la sensation nette de sa force et de son intelligence.

      – Je dois allumer l’électricité ? dit un des trois hommes, en qui Lupin reconnut le directeur de la prison.

      – Non, répondit le plus grand de ses compagnons avec un accent étranger Cette lanterne suffit.

      – Je dois partir ?

      – Faites selon votre devoir, monsieur, déclara le même individu.

      – D’après les instructions que m’a données le Préfet de police, je dois me conformer entièrement à vos désirs.

      – En ce cas, monsieur, il est préférable que vous vous retiriez.

      M. Borély s’en alla, laissant la porte entrouverte, et resta dehors, à portée de la voix.

      Le visiteur s’entretint un moment avec celui qui n’avait pas encore parlé, et Lupin tâchait vainement de distinguer dans l’ombre leurs physionomies. Il ne voyait que des silhouettes noires, vêtues d’amples manteaux d’automobilistes et coiffées de casquettes aux pans rabattus.

      – Vous êtes bien Arsène Lupin ? dit l’homme, en lui projetant en pleine face la lumière de la lanterne.

      Il sourit.

      – Oui, je suis le nommé Arsène Lupin, actuellement détenu à la Santé, cellule 14, deuxième division.

      – C’est bien vous, continua le visiteur, qui avez publié, dans le Grand Journal, une série de notes plus ou moins fantaisistes, où il est question de soi-disant lettres…

      Lupin l’interrompit :

      – Pardon, monsieur, mais avant de continuer cet entretien, dont le but, entre nous, ne m’apparaît pas bien clairement, je vous serais très reconnaissant de me dire à qui j’ai l’honneur de parler.

      – Absolument inutile, répliqua l’étranger.

      – Absolument indispensable, affirma Lupin.

      – Pourquoi ?

      – Pour des raisons de politesse, monsieur. Vous savez mon nom, je ne sais pas le vôtre ; il y a là un manque de correction que je ne puis souffrir.

      L’étranger s’impatienta.

      – Le fait seul que le directeur de cette prison nous ait introduits, prouve…

      – Que M. Borély ignore les convenances, dit Lupin. M. Borély devait nous présenter l’un à l’autre. Nous sommes ici de pair, monsieur. Il n’y a pas un supérieur et un subalterne, un prisonnier et un visiteur qui condescend à le voir. Il y a deux hommes, et l’un de ces hommes a sur la tête un chapeau qu’il ne devrait pas avoir.

      – Ah ! ça, mais…

      – Prenez la leçon comme il vous plaira, monsieur, dit Lupin.

      L’étranger s’approcha et voulut parler.

      – Le chapeau d’abord, reprit Lupin, le chapeau…

      – Vous m’écoutez !

      – Non.

      – Si.

      – Non.

      Les choses s’envenimaient stupidement. Celui des deux étrangers qui s’était tu, posa sa main sur l’épaule de son compagnon et il lui dit en allemand :

      – Laisse-moi faire.

      – Comment ! Il est entendu…

      – Tais-toi et va-t’en.

      – Que je vous laisse seul !

      – Oui.

      – Mais la porte ?

      – Tu la fermeras et tu t’éloigneras…

      – Mais cet homme… vous le connaissez… Arsène Lupin…

      – Va-t’en.

      L’autre sortit en maugréant.

      – Tire donc la porte, cria le second visiteur… Mieux que cela… Tout à fait… Bien…

      Alors il se retourna, prit la lanterne et l’éleva peu à peu.

      – Dois-je vous dire qui je suis ? demanda-t-il.

      – Non, répondit Lupin.

      – Et pourquoi ?

      – Parce que je le sais.

      – Ah !

      – Vous êtes celui que j’attendais.

      – Moi !

      – Oui, Sire.

       Charlemagne

      Table des matières

      – 1 –

      – Silence, dit vivement l’étranger. Ne prononcez pas ce mot-là.

      – Comment dois-je appeler Votre… ?

      – D’aucun nom.

      Ils se turent tous les deux, et ce moment de répit n’était pas de ceux qui précèdent la lutte de deux adversaires prêts à combattre. L’étranger allait et venait, en maître qui a coutume de commander et d’être obéi. Lupin, immobile, n’avait plus son attitude ordinaire de provocation ni son sourire

Скачать книгу