Traité de la Vérité de la Religion Chrétienne. Hugo Grotius
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Note e: (retour) L'Équateur est un des quatre grands cercles qui divise la Sphère en deux parties égales, dont l'une est septentrionale, & l'autre méridionale. TRAD. DE PAR.
Note 2: (retour) Que tous les Stoïciens n'ayent aperçu. Cicéron Offic. liv. I. & de la nature des Dieux liv. 2.
3 Enfin tous ces mouvemens, excentriques,f epicycliques,J & autres, qu'on remarque dans les Astres; leurs situations diférentes; la diversité de leurs cours, qui les aproche ou les éloigne plus ou moins de certains endroits; la variété presque infinie qui se voit dans la surface de la Terre, & dans la figure des Mers, sont des traces si sensibles d'une Cause également libre & sage, qu'il faudroit être stupide, pour n'y reconnoître que l'impression brute & aveugle d'un principe matériel. K La figure du Monde entier, qui est d'une rondeur parfaite, & l'arrangement admirable de ses parties, toutes enfermées dans la vaste enceinte des Cieux, font aussi voir clairement que ce n'est pas le hazard, mais une Intelligence sans bornes, qui a pu composer ce grand Tout & en assembler les parties. Les coups du hazard ne sont pas d'ordinaire d'une si grande justesse. L'on ne verra jamais des matériaux jettez à l'avanture, s'unir avec assez d'art & de régularité pour composer un Palais. L'on ne verra jamais naître un Poëme de l'amas fortuit de plusieurs caractéres. C'est du moins ce qui ne parut pas possible à celui qui ayant vû des figures géométriques tracées sur le bord de la Mer, dit qu'il apercevoit les traces d'un homme.
Note 3: (retour) Enfin tous ces mouvemens &c. Si l'on supose que la Terre tourne, la même réflexion aura lieu, quoi que sous diferens termes.
Note f: (retour) Petit cercle qui a pour centre un point pris sur la circonférence d'un autre cercle plus grand, sur lequel ce petit se met επί sur & κύκλος cercle. TRAD. DE PAR.
Note J: (retour) La simplicité du Systême que l'on a substitué à celui de Ptolémée, est encore bien plus propre à nous faire connoître la sagesse d'un Dieu Créateur que tous ces mouvemens embarrassez, que l'on n'a inventez que sur la suposition fausse de la solidité des Cieux. TRAD.
Note K: (retour) Cette rondeur du Monde est une suite de ce même faux principe, que les Cieux sont d'une matiére solide. TRAD.
Que les hommes ne sont pas de toute éternité; & qu'ils sont tous issus d'un seul homme.
Il faut aussi prouver que les hommes n'ont pas été de toute éternité, & qu'ils doivent leur origine & à un certain tems & à une certaine tige qui leur est commune à tous. Cela se recueille, premiérement4 du progrès des Arts qui se sont perfectionnez nez peu-à-peu, & de ce que plusieurs Païs auparavant déserts & incultes, ont commencé d'être habitez par des Peuples, qui pour la plûpart, & sur tout ceux des Iles, ont conservé dans la ressemblance de leur Langue avec celle des Païs voisins, une preuve évidente qu'ils en étoient venus. Cela se voit en second lieu par quelques maximes & quelques pratiques, qui naissent moins d'un instinct naturel, ou d'un raisonnement clair & sensible à tous les hommes, que d'une tradition qui s'est répandue dans tous les tems, & dans tous les lieux, sans aucune interruption, que celle qu'a pu y aporter la malice des hommes, ou les désastres publics. Tels furent autrefois les sacrifices. Telles ont été, & sont encore aujourd'hui, la délicatesse de la pudeur pour les choses qui la peuvent blesser, les cérémonies nuptiales, & l'horreur pour les incestes.
Note 4: (retour) Du progrès des Arts, &c. Tertullien prouve ce progrès des Arts, & cette multiplication du genre humain par le témoignage de l'Histoire, dans son liv. de l'ame, sect. 36. Nous trouvons, dit-il, dans les histoires les plus anciennes que le genre humain s'est multiplié peu-à-peu &c. Et plus bas, le monde entier même se perfectionne tous les jours & pour la politesse des moeurs, & pour l'invention de plusieurs choses nécessaires. Ces deux raisons, savoir cette multiplication & ce progrès, ont fait rejeter à ceux qui savent l'Histoire, & aux Épicuriens mêmes, l'opinion d'Aristote, lequel a cru que les hommes ont été de toute éternité. A l'égard des Épicuriens, en voici un témoignage que Lucréce nous fournit. «Si la Terre & les Cieux n'avoient point eu de commencement, seroit-il possible que les Poëtes n'eussent rien chanté de plus ancien que la guerre de Troye et la ruïne de cette Ville; que la mémoire de tant de grandes actions, que tant de siécles doivent avoir vûes, fût périe, & qu'il n'en fût resté aucun monument qui les rendît immortelles? Je crois donc que l'Univers est nouveau, & que la Nature ne subsiste que depuis peu de siécles. De là vient que nous voyons encore quelques Arts se polir, & quelques autres nouvellement nez croître de jour en jour. Tantôt l'on a ajoûté aux navires quantité de piéces & d'instrumens qui les rendent plus parfaits, tantôt les joueurs d'instrumens ont inventé des sons mélodieux &c. Virgile. Ecl. 6. Siléne commença à chanter comment tous les élemens, & le monde entier dans sa naissance, avaient été composez de ces principes (c'est-à-dire des atomes.) Géorg. liv. I. «Jupiter mit fin à l'heureuse abondance qui régnoit avant son tems, afin que la nécessité obligeât l'homme à inventer divers Arts, à chercher le blé dans les sillons, & à tirer des veines des cailloux le feu qui y est caché. Alors les fleuves commencèrent à sentir le poids des arbres creusez & travaillez en forme de navires. Alors le Pilote étudia le rang des Etoiles, apella les unes Pleïades, les autres Hyades, quelques autres Ourse. Alors on trouva l'invention de prendre les animaux au lacet & à la glu, & d'entourer les bois avec des chiens. Alors on commença à jetter des filets dans les rivières & dans la mer même. Alors on profita de la dureté du fer, & au lieu qu'auparavant on fendoit le bois avec des coins, on commença à le couper avec des scies. Enfin plusieurs autres Arts commencérent à paroître». Horace Sat. 3. du liv I. Après avoir réprésenté les premiers hommes dans leur naissance, comme assez semblables à des bêtes, fait voir par quels progrès ils vinrent à un état plus policé & mieux réglé. Sénèque dans un endroit cité par Lactance assure que la Philosophie n'est pas encore vieille de mille ans. Tacite Ann. 3. dit «que les hommes de la premiére Antiquité ne savoient ce que c'étoit de loix & d'Empires, & que les loix ne furent introduites, & les Empires ne se formèrent, qu'après que l'ambition & la violence eurent succédé à la modération & à l'honnêteté.» Ce qui a obligé Aristote à croire & à soutenir l'éternité du genre humain & par conséquent du Monde, a été l'absurdité de l'opinion de Platon, qui disoit, à la vérité, que le Monde avoit eu un commencement, mais qui prétendoit qu'il avoit été engendré, & non pas créé. L'un & l'autre de ces deux Philosophes ont eu raison & ne l'ont pas eu à divers égards. Platon avoit raison de nier l'éternité du Monde, mais il se trompoit en disant qu'il avoit été formé par voye de génération. Aristote raisonnoit juste, lors qu'il rejettoit cette génération; mais il raisonnoit mal, lors qu'il concluoit de l'absurdité de cette doctrine, qu'il faloit donc que le Monde fût sans commencement. Que l'on prenne