Traité de la Vérité de la Religion Chrétienne. Hugo Grotius

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Traité de la Vérité de la Religion Chrétienne - Hugo Grotius

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tant les Livres historiques que ceux d'un autre genre, nous aprennent que les hommes ont conservé l'idée d'une Divinité, à proportion de la droiture de leur coeur. Il paroît donc que cet éloignement pour une opinion si ancienne & si universelle, est une suite de la dépravation de l'esprit & qu'elle n'a guére pu se trouver qu'en ceux, à qui il importe souverainement qu'il n'y ait point de Dieu, c'est à dire, point de Juge de leurs déréglemens.

       Qu'il n'y a qu'un Dieu.

      III. Nous avons prouvé qu'il y a un Dieu: venons à ses atributs. Le premier qui se présente, c'est l'Unité. Elle se recueille 1. de ce que nous avons déjà établi, c'est que Dieu est un Être, qui existe nécessairement & par soi-même. Or une chose est dite être nécessairement & par elle-même, non entant qu'on la considére dans une idée générale, & dans l'indétermination à être ou à n'être pas, mais entant qu'elle existe actuellement. Cela posé, je dis que si l'on établit qu'il y a plusieurs Dieux, l'on ne trouvera rien en chacun d'eux qui le fasse exister nécessairement; rien même qui oblige à en admettre deux plutôt que trois, ou dix plutôt que cinq. 2. La multiplicité des Êtres particuliers de même espéce, vient de la fécondité de leurs principes, qui, selon qu'elle est plus ou moins grande, les rend capables de plus ou de moins de productions: or Dieu n'a ni principe ni cause.

       Que toutes les perfections sont en Dieu

      IV. Poursuivons, & tâchons de découvrir les autres atributs de Dieu. Tout ce qu'on entend par le mot de perfection est nécessairement en Dieu, & je le prouve ainsi. Toutes les perfections qui sont dans le Monde ont eu un commencement, ou n'en ont pas eu. Celles qui n'ont point eu de commencement, ne peuvent être que celles de Dieu. Celles qui ont commencé d'être, suposent manifestement un principe qui les ait produites. Et comme de toutes les choses qui sont, aucune ne s'est produite elle-même, il s'ensuit que les perfections qu'on découvre dans les éfets sont tellement dans leurs causes, qu'elles les rendent capables d'en produire de pareilles: par conséquent tout ce qu'il y a de perfection au monde, a du se trouver dans la cause premiére. J'ajoûte, que si elles y ont été, elles n'ont jamais pu cesser d'y être, puisqu'on ne peut pas dire que cette cause ait pu en suite en être dépouillée. Je le prouve: ou ce changement viendroit d'ailleurs, ou il viendroit de la cause premiére elle-même. Le premier ne se peut: un Être éternel, ne dépendant d'aucun autre, aucun autre ne peut agir sur lui. Le second n'est pas plus possible, puis que chaque chose tend d'elle-même autant qu'elle peut à se perfectionner, bien loin de travailler à se rendre moins parfaite.

       Qu'elles y sont dans un degré infini.

      V. Ce premier principe étant posé, il faut en établir un autre, c'est que Toute perfection se doit trouver en Dieu dans un degré infini: en voici la preuve. Ce qui borne l'atribut d'un Être, est, ou que la cause qui a produit cet Être ne lui a communiqué cet atribut, que jusqu'à un certain degré: ou que cet Être même ne le pouvoit recevoir, que dans une certaine mesure. Or ni l'un ni l'autre ne se peut dire de Dieu, par cette seule raison, qu'étant par soi-même & nécessairement, il n'a jamais pu rien recevoir d'ailleurs.

       Que Dieu est éternel, tout-puissant, tout bon, & qu'il fait toutes choses.

      VI.

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